Line-up sur cet Album
- JY: Chant
- Seth: Guitare
- Vin'z: Guitare
- Jo: Basse
- Dorian: Batterie
Style:
Metal Indus ThréâtralDate de sortie:
Novembre 2013Label:
Black Wave PromotionNote du Soilchroniqueur (Lusaimoi): 7,5/10
Moi, j’aime bien les CDs. J’aime bien avoir un truc entre les mains plutôt qu’un simple fichier sur un ordinateur. Parce que, je crois l’avoir déjà dit, mais je pense qu’un album, c’est bien plus qu’une suite de pistes. C’est un univers qui commence dès l’artwork – ou parfois même par les membres du groupe –, qui se poursuit dans le livret et, bien sûr, la musique. Alors voir un groupe qui prend soin de son univers visuel, moi, ça me plaît.
Du coup, Calling of Lorme avait de quoi m’attirer. Leur imagerie tirée de La Liberté guidant le Peuple de Delacroix revisitée à la sauce psychatrico-Steampunk – que l’on doit à Gwen Vibancos, qui a aussi créé, entre autres, certaines pochettes de Chantal Goya (fallait vraiment pas se tromper de client pour le coup) – impose déjà une certaine ambiance. Mais celle-ci se poursuit aussi jusqu’à la « quatrième de couverture » ou chaque titre de morceau représente une loi de la fameuse table. Et si le livret ne fait « que » présenter le groupe, en plus des paroles, il conserve ce même esprit, reprenant les membres – déjà présents sur la pochette – en camisole.
Un concept bien établi, plutôt original, qui se retrouve, donc, dans la musique.
Mais avant, un petit retour aux origines. Calling of Lorme s’est formé à Marseille, en 2010, par la volonté de Jo et Dorian – respectivement basse et batterie. Le groupe s’agrandit rapidement par l’arrivée des deux guitaristes Seth et Vin’z. En 2011 Jy, chant, vient compléter le tout peu avant l’enregistrement du premier EP, Corporation, et avant les premières tournées, en support de pas mal de groupes bien représentatifs de la scène française. L’occasion pour eux de faire connaître leur concept, aussi développé sur les planches que sur le CD. Et quoi de mieux pour développer un tel univers que du Metal Industriel théâtral ?
Et le premier titre donne le ton. L’intro crée un décalage entre la batterie et le côté typiquement industriel, la suite gagne en puissance avec l’apparition des guitares, mais la rythmique reste importante. Tout en retenue malgré quelques explosions – souvent apportées par un break (Electro sur « Layman », acoustique qui monte en puissance sur « Pygmalion »…) –, elle apporte une posture posée et, donc, imposante. Mais CoL, c’est un univers qui passe aussi par la voix. Un phrasé à la frontière du parlé et du growl, il se met partir aussi dans un chant grave, puissant, à mi-chemin entre un discours politique (n’oublions pas le sujet du groupe), un acteur déclamant son texte sur scène et quelque chose plus lyrique, sans donner dans le prétentieux pour autant.
On pense parfois aux autres groupes du style. Rammstein notamment, le côté martial en moins, la rythmique étant, ici, plus aventureuse que chez les Allemands. Et pour cause, Calling of Lorme n’a pas pour vocation de révolutionner le genre. Les guitares sont acérées – « Hindsight » étant l’exemple le plus parlant –, on sent qu’on pourrait souvent avoir affaire à un tube (« Layman », « Pygmalion », « Away the Grim Stars »), mais le tout n’est en rien novateur. En fait, j’ai même l’impression que CoL joue sur l’effet de déjà-vu, pour des titres à l’efficacité redoutable, mais s’amuse avec les codes pour concevoir leur propre univers. Même les structures semblent être créées dans un moule la plupart du temps commun.
On a d’abord une intro électronique qui varie d’un morceau à l’autre – aquatique sur « Nights out Nights », inquiétante sur « Child in Ebony », glaciale et mécanique sur « 1720 », sereine sur « Hindsight »… –, puis vient une explosion Metallique. Il y a parfois une alternance des deux, parfois un break qui vient casser un peu tout ça, toujours un refrain accrocheur et réussi où la voix prend de l’ampleur. Néanmoins, cette impression n’est pas dérangeante, puisque chaque titre de cet album, même s’ils peuvent être pris séparément, fait partie d’un tout. C’est encore plus pardonnable quand on sait que les morceaux ont chacun quelque chose qui le différencie des autres.
Ainsi, on a un « Lore » jouant sur les extrêmes, un « Dust » très Rock/Metal, un « Away the Grim Stars » à la limite de la Techno, avec ce riff de guitare mis en arrière plan, un « 1720 » très lent, imposant, grandiloquent que l’apparition d’une voix féminine (que l’on retrouve dans le très Indou-futuriste « Hindsight ») fait gagner en puissance. On a aussi la balade « Babylon », très cinématographique, qui alterne entre l’intime et les explosions avant de retourner vers les premières amours – mais pas totalement – dans la dernière partie, sans casser la mélodie initiale.
Je pourrais continuer comme ça sur les 11 titres que contient Pygmalion, chacun dévoilant quelque chose de différent sans jamais se détacher du monde créé par le groupe.
Ce premier album n’est pas parfait, oui, (qu’est-ce que la perfection ?), surtout parce qu’il rappelle un peu trop les ténors du genre. Mais il ne peut être résumé qu’à ça, notamment grâce à un univers bien marqué. Un univers qui débute dans le digipack beau et signifiant, puis qui se poursuit dans la musique, jusqu’aux planches par une mise en scène et des costumes que l’on retrouve dans l’artwork et le livret. Mais Pygmalion est aussi un album bien foutu, dont certains morceaux vous resteront en tête un moment, sans tomber dans la putasserie radiophonique pour autant. Calling of Lorme, avec ce premier album, frappe là où il faut. Il leur reste maintenant à se détacher des influences pour devenir vraiment énorme.
Site Officiel: www.callingoflorme.com/
Facebook: www.facebook.com/callingoflorme
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