Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 8.5/10

« Mon cœur, mon amour… Mon amour, mon cœur… » Que ce soit musicalement ou dans les informations éparses qu’il faut s’évertuer à farfouiller pour trouver, CardiaC a le don de vous donner de la tachycardie en brouillant les pistes comme un toréro – ou une prostituée – ferait des passes sur celle des arènes. Le groupe au nom anglophone propose un Sangrar hasta lograrlo, 5ème album au titre bien hispanique (et tout dans la langue de Cervantès)… alors qu’ils sont genevois, et pas du pays d’Aragon et de Castille – dans lequel, comme chacun sait, il y a des garçons et des filles qui aiment les glaces vanille et citron ! Ce qui est d’autant plus rigolo, c’est de s’imaginer qu’en temps qu’helvètes, ils sont programmés au festival de jazz de Montreux… et faisant du Metal… et pas des plus gentils, cela dit en passant.

Alors oui, évidemment, ça reste mélodique, ça ne growle pas (ou très peu, quelques screams de ci, de là), y a des tas de passages aux voix harmonieuses et harmonisées, certes, je vous l’accorde… Mais cet album en castillan vous donne un bon coup de fuet (ami du ciflar, toi-même tu comprends) et vous secoue le palpitant. Il y a un certain groove latino, d’accord – de guitare également – mais c’est franchement du Metal, voire par moments du Stoner et quand même pas mal de Hardcore !

Bon, passons, cet étonnement. Au-delà du caractère pas/peu fréquent de la langue espagnole dans le PAM (Paysage Audiovisuel Metal), c’est vraiment dommage que je ne parle ou comprenne bien le catalan qu’en étant bourré, parce que j’aurais bien été tenté de fredonner les mélodies et paroles des refrains qui font mouche assez facilement. Ceci dit les thématiques sont assez engagées et même sans avoir fait Espagnol LV2 ou 1 ou 666, les simples termes « Generación », « Resistencia », « Perseverancia », « Dolor » ou encore « Si dios fuera una Metáfora » (je ne pense pas me tromper en traduisant ça par « Si Dieu était une métaphore ») se suffisent en eux-mêmes à le démontrer.

« ¿ Que hora son, mi corazon ? » Le temps passe assez vite à l’écoute de cet album, ce qui montre bien qu’on n’a pas le temps de s’ennuyer. Cependant, j’émets deux réserves quant au rendu. Oui, on n’a pas le temps de s’ennuyer… mais, à l’instar du flamenco, c’est dense ! Pas vraiment de moment où souffler. Et c’est aussi ce qui entraine la réserve suivante : le groupe, pour éviter d’endormir son auditoire avant la sieste post-méridienne varie beaucoup les styles au fil de l’ép… de l’album. Chaque morceau est une estocade, mais le résultat est aussi décousu qu’une muleta après un encornement.

CardiaC envoie un bon coup de sombrero de l’amer avec cet album énervé, qui bien que trop diversifié à mon sens, mérite son pesant de kamoulox pour son sombrero malgache.

A écouter en buvant son mug de café. Olé !

Tracklist:
1. El Sonido de una Generación (4:45)
2. Icono de la Resistencia (4:09)
3. Los Fundamentos de la Perseverancia (3:46)
4. Adicto a la Vida (3:50)
5. Si dios fuera una Metáfora (4:10)
6. Credenciales de la Vieja Escuela (3:15)
7. La Sal de mi Dolor (3:45)
8. A Contracorriente (3:55)
9. Sobredosis de Surrealismo (4:15)
10. Enciende la Antorcha (2:46)

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