Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 8/10

Outre-Quiévrain, quelque part pas très loin d’Anvers en région flamande, naissait il y a dix ans maintenant, Carnation, combo de death metal qui a la particularité d’avoir sorti un album live avant même d’en produire un en studio ! Leur premier album studio, « Chapel of Abhorrence » sorti en 2018, est plébiscité par la presse spécialisée, mais c’est surtout avec « Where Death Lies », paru deux années plus tard, que les Belges marquent les esprits grâce à un death old school efficace ; ils se font donc logiquement un nom sur la scène death, bien au-delà des frontières du royaume de Belgique ! En ce début novembre, ils sortent leur troisième galette intitulée « Cursed Mortality » qui comprend huit titres, dont les cinq parus le mois précédent sur l’EP « Cycle of Suffering ».

Premier constat après l’écoute de ce nouvel opus, le style de Carnation évolue, passant d’un death metal old school à un death aux sonorités davantage modernes, plus chiadé. La brutalité musicale demeure, pas d’inquiétude sur ce point, mais on note un virage marqué par l’introduction de parties de voix claires, de soli également, ainsi que de passages plus mélodiques, autant de points auxquels le groupe ne nous avait pas habitués jusqu’à présent !

Le morceau qui image le plus ce changement est probablement « Cursed Mortality » puisqu’il contient tous les ingrédients nommés supra. Ceci dit, le résultat est, de mon point de vue, excellent ! De l’intro à l’ambiance sombre et inquiétante sur laquelle un arpège vient se calquer, suivi d’un accompagnement solo en phase à la voix claire qui survient après que l’intensité musicale ait monté d’un cran, en passant par l’alternance d’un death puissant avec des moments empreints de mélodie mélancolique, tout y est ! Le tout est magistralement interprété avec une précision chirurgicale, le fait que le line up du groupe n’ait jamais évolué depuis la création du groupe n’y est certainement pas étranger, les cinq lascars se connaissant parfaitement.
Par ailleurs, une certaine lourdeur musicale se dégage de l’album, en particulier sur des titres comme « Submerged in Deafening Silence » ou encore « Cycle of Suffering ». L’accordage en drop A en est bien évidemment la principale raison, mais le tempo plus lent qui est adopté y contribue également !

Parmi les trois morceaux qui ne figuraient pas sur l’EP, on trouve « Dutroux » qui relate, vous l’aurez deviné, l’histoire de l’ordure du même nom et prénommé Marc, qui avait, au milieu des années 90, bouleversé la Belgique et eu un retentissement mondial, face à la cruauté de cette raclure de bidet !
Au rang des changements, on constate que Carnation a revu son logo et annonce s’affubler d’un nouveau look sur scène ! Le magnifique artwork de la pochette est l’œuvre de Mariusz Lewandowski, malheureusement décédé en 2022, et dont le talent était reconnu au sein de la scène metal, l’intéressé ayant auparavant œuvré pour Obituary ou encore Lorna Shore, pour ne citer qu’eux.

Ce n’est pas un virage à 180 degrés opéré par Carnation à travers « Cursed Mortality » puisque le death coule toujours dans leurs veines, mais bien une orientation musicale significative avec l’apport de sonorités modernes assumées ! Là où les aficionados de la première heure risquent d’avoir le poil hérissé à l’écoute de ce troisième album, les autres souligneront que le groupe a peut-être atteint l’âge de la maturité !
Il ne vous reste plus qu’à l’écouter pour vous faire votre avis !

Tracklist :

1. Herald of Demise 4:04
2. Maruta 4:07
3. Metropolis 3:24
4. Replicant 3:50
5. Dutroux 3:48
6. Submerged in Deafening Silence 4:27
7. Cycling of Suffering 4:06
8. Cursed Mortality 7:30

Site officiel
Bandcamp
Facebook
Instagram
Spotify
YouTube
Apple Music