Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9,75/10

Alors eux, je m’en souviens parfaitement ! Au printemps 2022, j’ai découvert ces Costaricains avec leur pourtant quatrième album “Common sense” et ça a été pour moi l’une des claques thrash metal de l’année. D’entrée, une phrase de la bio m’avait interpelé : « For fans of Kreator, Destruction, Dark Angel, Demolition Hammer, Testament”. Tu m’étonnes que j’en avais ma lessiveuse qui applaudissait du couvercle ! C’est bien simple, en tant que thrasher invétéré et difficile (pléonasme !), tout me plaisait à l’écoute de ces neuf petites bombes à fragmentation à haut potentiel destructeur.

Alors tu penses bien que, lorsque j’ai appris que non seulement Chemicide avait entre temps signé, de façon plus que méritée, chez Listenable Records mais qu’en plus ledit label nous offrait, à la mi-décembre 2024, un clip de “Violence prevail” annonciateur d’un album du même nom, j’en ai eu de suite les fesses qui ont fait bravo ! Autant dire que ça trépignait grave d’impatience, chez Tonton Metalfreak !

On ne va pas se mentir : en trois années, il s’en passe des choses, dans la vie d’un groupe. Non seulement Chemicide passe de RipRide Records à Listenable, mais il se permet également le luxe de changer de section rythmique. Le bassiste qui chantait, Palo, est parti, ainsi que le batteur Luis Fer. Ils sont remplacés respectivement par Daniel “Kohke” Kohkemper (ex-Eternal, ex-Catarsis Incarne, ex-Dekonstructor) et Daniel Gonzalo Quirós dit Chalo (Dirty Nogens, ex-Heresy). Quant au chant, c’est désormais Fernando “Frankie” Camacho qui s’y colle, en plus de la guitare.

Et autant y aller franco, le groupe y a gagné non seulement en spontanéité mais en rage et en urgence ! Le tout avec une technique des plus maitrisées. Chemicide évolue sans se renier, mais a amplifié tout ce qui faisait sa marque de fabrique sur le précédent album : plus de furie, plus d’agressivité, plus de soli, plus de basse qui claque, plus de colère dans le chant… plus de tout ! Cela nous donne huit nouveaux titres, tous entre deux et cinq minutes – autant dire qu’ils vont directement à l’essentiel sans s’encombrer de superflu – qui ne faiblissent à aucun moment ! Difficile de sortir un titre du lot tant l’ensemble est à la fois homogène et suffisamment varié pour qu’on n’éprouve aucune sensation d’ennui. “Violence prevails” est un concentré de violence pure d’une précision diabolique. Et en prime, on a droit à trois reprises en guise de bonus. Déjà, ils nous permettent de nous remémorer combien le groupe de hardcore de Chicago Los Crudos a été – et est toujours – un formidable vecteur de hargne, prouvant aussi à tous que les racines keuponnes de Chemicide sont toujours bien présentes dans sa musique. Ensuite, ils nous démontrent, avec la reprise de “72 seasons”, titre issu du dernier Metallica, qu’on n’a pas besoin d’étirer une composition pendant huit minutes pour qu’elle reste ancrée dans la mémoire (collective) et que sa version minimale de trois minutes façon Chemicide est amplement suffisante et percutante. Pour finir, s’attaquer à Discharge à la sauce thrash metal, c’était un pari osé mais le quatuor Sud Américain s’en tire à merveille.

Bref, un must en matière de thrash metal, et il y a fort à parier que ce “Violence prevails” pourra allégrement postuler pour le podium des meilleurs albums thrash metal de 2025 tant la barre est placée très haut !

Tracklist :

1. Do As I Say, Not As I Do (4:21)
2. Red Giant (4:07)
3. Systemic Decay (4:50)
4. Parasite (4:04)
5. Violence Prevails (3:22)
6. Prey of Failure (3:59)
7. Chokehold (2:18)
8. Scalped (4:58)
9. That’s Right, We’re That Spic Band !!! (reprise Los Crudos) (1:16)
10. 72 Seasons (reprise Metallica) (3:28)
11. Hear Nothing, Say Nothing (reprise Discharge) (1:20)

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Chronique “Common sense”