Line-up sur cet Album
- Grégory Giraudo : guitares
- Carl Lindquist : chant
- Nicolas Kasbarian : guitares
- Florent Poulhès : basse
- Jérémy Vannereau : batterie
Style:
Heavy progDate de sortie:
2011Label:
AutoproductionNote du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 8,5 / 10
Inexorablement et quelque soit votre frénésie de découverte ou votre attention toujours sur le qui vive, des nouveautés en tous genres échappent à votre agrément, parfois même –faute de temps, de patience, ou d’assimilation auditive-, à votre entendement si sollicité. Coexistence, groupe formé en 2008 et comptant cinq membres presque tous issus d’Aix en Provence, aurait pu faire partie intégrante de cette caste grandissante des combos dont les releases passent inaperçues de par la faute de la multiplication des moyens de communication si… Votre humble serviteur passionné n’avait eu la chance de le voir tomber dans son escarcelle. Quelques recherches plus tard avant d’entamer cette Coexistence auditive et il apparait que le combo n’a à son crédit en ce jour qu’un EP, « Carrion Comfort » sorti en 2009, et dont les quatre titres sont repris dans ce premier album auto produit. 10 titres dont une fresque de clôture de près de 25 minutes.
Parallèlement le groupe affiche des influences auto proclamées de Symphony X, Iced Earth, Pain Of Salvation, Dream Theater ou encore Blind Guardian et une petite curiosité dans la provenance suédoise de son vocaliste de talent Carl Lindquist. Les Coexistence, à l’exemple de l’artwork délivré par Alexandre Bonvalot afficheront ainsi une musicalité à la dualité constante. Un Metal moderne empreint de Heavy, de Prog , de Power, voir d’une once parcimonieuse de Thrash ou les structures musicales développées sont de hautes tenues à l’image parallèle des soli de guitares assénés. Une alliance de la glace et du feu ou de la rigueur scandinave et de la légèreté latine, avec le swedish steel du vocaliste scandinave d’un coté, et de l’autre le talent de compositions du guitariste français Grégory Giraudo, l’hybride engendré se montrant immédiatement séduisant. Avec en finalité donc une première offrande ayant demandé une année d’efforts d’après les dires du combo, et d’emblée un point positif sidérant pour une auto production : La prod sonore de haute qualité des studios sudistes THD se révélant sur mesure à la musicalité intrinsèque du groupe et n’ayant que peu de choses à envier à celle des sorties des pointures labélisées.
Et pour une fois, enfin un album s’ouvrant sans la sempiternelle intro de mise en place obligatoire actuellement car effet de mode, et mettant directement en orbite un excellent « Carrion Confort ». Attaqué par une lead incisive, des chuchotements en arrière plan sonore, puis du gros riff épais amenant un chant rageur avant des lignes de chœurs plaçant puis répondant au vocaliste lâchant son refrain. Solo, break, reprise du thème entrecoupé de ruptures de tempos et contre temps, de prime abord le groupe affiche une maturité certaine et pour le moins surprenante dans une première offrande. Agrément, acquiescement, le clou est pointé et sera de suite enfoncé jusqu’à la garde par le « Web Of Oppression » suivant dont les dualités chœurs scandés et rafales rythmiques, tout comme le break évanescent plaçant ses arpèges sur un tempo ralenti, avant le retour de la lame de fond typé Power, seront du grand art. Le satellite suivant « Twisted Soul » complétera le trident de manière parfaite et en seulement trois tracks, les hexagonaux vous auront séduits et mis dans leur poche, indéniablement.
« Flow » sera le premier ilot de simili quiétude et peut-être considéré comme la première pause véritablement et viscéralement Prog, avec sa montée en puissance régulière rehaussée d’une rythmique très saccadée voir martiale et dans l’esprit de celles souvent assénées par le Iced Earth de Jon Schaffer. Notez ici cependant une prime impression de mise en place d’effets que je qualifierai de « symphoniques » après le superbe solo du sieur Giraudo et suggérant déjà une propension et une future possible tendance de compositions du brain de Coexistence. Mais nous en reparlerons plus après ! La tracklist se délovera avec aisance et sans manquements, entre de tonitruants et virulents « Lord Of War » et « Layarteb », un “Unspoken” ouvert en harmonies de guitares, -dont les Cure du Robert Smith des eigthies auraient pu être les géniteurs tant cela remémore cette cold wave d’alors-, et dont la petite ligne insidieuse de lead s’ancrera de manière inexorablement en vos méninges. Mention spéciale à « Seize The Day » qui verra la meunière amener gentiment le grain à moudre, et son forcené de mari se déchainer au fur et à mesure que le vent affolera le moulin. A contrario, « A Rose To Wither » ne gagnera pas mes éloges par sa facette ballade trop empreinte de caciques et poncifs stylistiques en faisant à mon sens la plage vraiment dispensable de ce « Flow »…
Coexistence terminera cette première offrande par un pur et véritable feu d’artifice, tant par la composition délivrée que par sa réalisation. Le « Akira » de clôture se révélera viscéralement comme le titre le plus abouti et le plus somptueux de ce « Flow ». Un pur moment de bravoure, progressif, épique, emphatique, une fresque à la Lucassen, empreinte profonde et omniprésente par séquence du Blind Guardian de par le travail des chœurs et les séquences de guitares à la teutonne. Même la tessiture de Lindquist pourtant différente de celle d’Hansi Kursch n’en rappellera pas néanmoins tout de même la prestation vocale du Aragorn allemand. L’utilisation de samples et arrangements symphoniques et orchestraux dont nous avions subodoré la présence à venir précédemment, se révèle ici dans toute sa magnificence et sa présence rehaussant encore la richesse et le raffinement de cet « Akira » juste… Divin !. Une track dont la longueur (près de 25 minutes) passera avec jubilation et extase sans aucune langueur, c’est tout dire. Halte aux louanges et cirage de pompes, (- ; , mais rien que pour ce titre final, je ne peux que vous conseillez, voir vous suppliez, de vous essayer à la découverte d’une Coexistence judicieuse !
En conclusion, car il en faut une prestement sinon je vais encore me faire taper sur les doigts pour la longueur dithyrambique de ma review, que vous dire d’autre sinon que rares sont les autoproductions et premières offrandes aussi abouties que ce « Flow ». Un excellent chanteur mettant en relief des compositions travaillées et recherchées, une tracklist diversifiée et par la même sans linéarité, des ressacs d’intensité et un maelstrom fusionnel permanent, des soli de guitares judicieux et sur mesure, un superbe boulot ciselé de chœurs essaimés avec talent, pfff halte au feu. Du bel ouvrage ! Reste à trouver un label, un auditoire fidèle, et nous pondre un nouvel opus confirmant ce potentiel éclatant que j’espère dans la veine du « Akira » de clôture tant cette orientation parait prometteuse pour le combo. Sincères félicitations.
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