Note du SoilChroniqueur (Arno) : 9/10

Ce n’est pas d’aujourd’hui que je découvre que la Suisse joue un rôle important sur la carte du metal, et ce quel que soit le genre mais, ces derniers temps, entre les roustes infligées par Borgne et tout récemment Aara, je me dis qu’il se passe un truc… Et le quatrième album de Cold Cell, « The Greater Evil« , vient enfoncer le clou.

Sur le papier, it’s only black metal mais il s’en dégage quelque chose de totalement inhumain. Par sa froideur de morgue, sa précision chirurgicale, sa puissance inexorable, son nihilisme peut-être.

La formation écrivant des titres relativement longs (on est souvent sur plus de sept minutes), cela lui laisse toute latitude pour développer ses ambiances et instaurer différents climats, tantôt blastés, tantôt empreints d’une épaisseur étouffante, agrémentant chaque composition d’une fine et subtile couche d’arrangements (claviers, samples divers). J’insiste sur la subtilité car l’on n’est absolument pas dans une veine black indus, mais l’on n’est pas non plus dans le traditionnel.

Comme souvent avec les formations signées chez Les Acteurs de l’Ombre, l’approche et le son sont modernes, vitrifiés et bétonnés, ils n’ont que peu de rapport avec l’orthodoxie du genre. A ce titre, il me semble que Cold Cell a de nombreux points communs avec Wesenwille, parmi lesquels cette capacité à composer des chansons renforcés au titane.

Je terminerai en évoquant la fureur du chant, à la frontière étroite de la démence, ainsi que le soin pris à réellement terminer les compositions et non utiliser la technique du fade out, chaque pièce s’avérant un composant fini nécessaire à la cohérence de l’ensemble.

C’est grand, c’est fort, c’est beau et si l’avenir du black metal ressemble à cela, je signe immédiatement.

Tracklist :

1. Scapegoat Season (07:40)
2. Those (07:35)
3. Open Wound (07:08)
4. Arnoured in Pride (06:40)
5. Greatest of All Species (07:00)
6. Back into the Ocean (05:37)
7. No Escape (07:16)

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