Corbeaux – Kind Words

Le 20 janvier 2017 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


  • Mickaël Pochet : chant, guitare
  • Mathieu Crétier : chant, basse
  • Maël Le Guichaoua : guitare
  • Joris Saïdani : batterie

Style:

Postcore/Noise/Mathrock

Date de sortie:

23 mai 2016

Label:

Ideal Crash, Vox Project, Drown Within Records, Corbeaux Rock, Black Wave Promotion

Note du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 8,5/10

« Corbeaux a passé un cap. »

C’est ce que je me suis dit quand j’ai ouvert le colis contenant Kind Words. Rien qu’à sa vue, avant même de l’écouter. Vous savez, c’est ce genre d’album qu’on peut acheter sur un coup de tête en magasin, sans savoir ce qu’il contient, juste pour avoir la satisfaction de poser l’objet sur ses étagères. Une enveloppe épaisse cartonnée noire et argentée dans laquelle on trouve le livret – dont vous retrouvez l’artwork ci-contre – contenant le CD et une surprise pour ceux qui connaissaient le groupe, puisque les crédits nous informent que Mickaël Pochet et Mathieu Crétier, en plus de la guitare et de la basse, s’occupent dorénavant du chant.

Corbeaux, comme le laisse deviner le nom de ce deuxième album, n’est donc plus un groupe instrumental. Et je dois avouer réserver à cette nouvelle un bel accueil, car si je ne suis pas allergique aux groupes instrumentaux – Abysse me l’a récemment prouvé –, je trouvais que certains morceaux de Hit the Head auraient eu plus d’impact en étant portés par une voix. C’est d’ailleurs la toute fin de l’album, où cette dernière faisait une apparition surprenante, qui me semblait la plus prenante.

Corbeaux change donc de visage, et s’il conserve son aura de Postcore abrasif (le point culminant de cet aspect étant l’intro de « The Light has a Voice » et sa basse déformée), acéré et tendu, il vole désormais vers des horizons faits de Noise et de Math-Rock. C’est d’ailleurs par ce dernier style que s’entame ce Kind Words, avec une rythmique torturée.

On pense parfois à un Revok, en moins urgent et moins noir, mais en plus complexe et avec un vrai sens de l’atmosphère. Car s’il y a bien une chose où les Quimpérois excellent, c’est de nous pondre des passages hypnotiques à s’en damner.
Ainsi, si « Old dying Horse » débute comme un titre de Postcore classique, avec un début lent et serein, puis une montée en puissance progressive, il multiplie ensuite les couches provoquant comme un effet de transe qui prend en otage l’esprit pour l’emmener dans un univers fait d’abstractions. Le parfait exemple de morceau instrumental réussi. Dans le même genre, on peut aussi citer à nouveau « The Light has a Voice » qui, d’abord vindicatif, contraste fortement avec son prédécesseur avant de prendre une tournure plus envoûtante, et un « Mouth shut » plus aérien, spatial même, nous donnant l’impression d’errer seul, perdu dans une immensité silencieuse et glacée. Tous ont ce point commun de nous masser le cerveau pour le détendre et le porter loin, très loin, même si, chose étonnante aux premières écoutes, ces moments paraissent frustrants. C’est un peu comme si le groupe choisissait de nous mener à l’orgasme auditif pour s’arrêter juste à sa limite. Un sentiment qui s’efface lorsqu’on comprend toute la sensibilité qui enrobe ces passages.

Corbeaux a passé un cap. Vraiment. Mais comme pour son grand frère, Kind Words mérite plusieurs écoutes pour être pleinement apprécié. Ce mélange des styles, pourtant déjà vu ailleurs, peut décontenancer. Il évolue entre la complexité, la violence, une sorte d’effronterie adolescente – sensation apportée notamment par les voix – et une fausse simplicité d’une subtilité fascinante (la belle mélodie qui suit l’intro calme à la basse grésillante à souhait de « Old tired Horse »). Le tout se mélange et nous perd parfois, car comme nous le montre « Twig », dernier titre, d’abord tiraillé entre Postcore et Math-Metal, même dans ses moments les plus classiques, Corbeaux reste toujours personnel et possède toujours cette capacité incroyable à nous envoyer dans un voyage spectral, pour une scène finale qui, à l’instar du précédent album, tend à être l’apothéose de ce CD.

Tracklist:
1. Corpse Pose
2. Old tired Horse
3. Old dying Horse
4. The Light has a Voice
5. Helena Markos
6. Mouth shut
7. Twig

Site officiel : http://corbeauxrock.com/
Facebook: https://www.facebook.com/corbeauxrock/
Bandcamp : https://corbeauxrock.bandcamp.com/

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