Cor Serpentii – Phenomankind

Le 22 décembre 2018 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


• Frédéric Gervais : Chant
• Nicolas B : Guitares
• Benoit J : Basse
• Jonathan J (guest) : Batterie

Style:

Black/Death Metal

Date de sortie:

23 Octobre 2018

Label:

Autoproduction

Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 9/10

« C’est la belle nuit de Noël,
La verge se tend jusque son gland
Et les yeux posés sur ce cierge, à genoux, des petits enfants,
Avant de fermer leurs paupièèèères,
Font une dernière prièèèère…
*TOUS ENSEMBLE* Peeeetite pipe ààààà Nooooeeeeeeel… »

Cette chronique sera rédigée avec une pensée toute particulière envers les ecclésiastes qui ne passeront pas leur Noël « en famille » car accusés – mais pas condamnés, hein, faut pas déconner – d’aimer un peu trop la frange juvénile non-encore-acnéique de l’espèce humaine.
Après cette attaque en règle – et forcément gratuite – envers les institutions religieuses et leur solidarité, genre de tacle non pamphlétaire ni sarcastique, bien évidemment, dont je vous sais très friands, ainsi que ce vibrant hommage à Tino Rossi qui aimait également s’entourer de la jeunesse française tout en passant « Noël ensemble » (contrairement à Johnny qui ne le fera pas cette année… RIP), discutons de Black Metal et quoi de plus éloquent que de débuter une chronique sur un trait d’humour de la même teinte, noire elle aussi.

Parlons donc de Cor Serpentii, trio parisien qui sort son album intitulé Phenomankind. Le groupe ne saurait cacher son Dieu et maitre – à penser – tant l’influence marquée du Emperor des débuts se fait ressentir tant dans l’écriture que la technicité ou même le timbre de Frédéric Gervais, également membre du groupe Orakle (et producteur de cet album ainsi que de bien d’autres de Moonreich à In the Woods… au sein des Studios Henosis), franchement voisin de celui d’Ishahn. Là, on est davantage Père Fouettard que Père Noël tant les vilains garnements vont se faire tabasser les oreilles à coups de blasts et de riffs disharmonieux en posant les oreilles sur cette galette et ce avant même l’Épiphanie.

Du Black certes, mais du Death aussi car que serait la mort sans un peu de noirceur, je vous le demande ? Ajoutons-y un soupçon de Prog, laissons cuire à feu doux pendant le fourrage de dinde (je parle de celle que vous aller bouffer sur la table… Enfin celle qui glousse… Oui, bon là, c’est pas forcément encore assez clair pour les anthropophages qui liront cette chronique mais je pense que les autres auront compris). Cor Serpentii ne fait pas qu’un « simple » ou « basique » – Orelsan, si tu nous lis, sache que ton avis est unanimement partagé par un dirigeant de parti majoritaire – copié-collé de riffs et de grain de ses Grands Anciens mais y ajoute une part de mélodie noire tant dans les soli que le chant clair en surcouche de la buche qu’on se prend brutalement en pleine tête, et sur laquelle les lutins ont intérêt d’être bien accrochés, tant le riffing à coup de hache de Benoit J et Nicolas B, duo extradé d’Insain, est tranchant et aiguisé. Il colle d’autant mieux au visage qu’à l’esprit des morceaux, traitant de questionnements métaphysiques mais aussi de la part d’obscurité telle que retranscrite dans les interprétations de Philip K. Dick (« Ubik » en étant de par son titre une référence) ou à un univers aussi sombre que celui de Lovecraft (sur lequel les créateurs de jeux vidéos se font un gros kiff en ce moment en sortant deux titres dans son univers, Call of Cthulhu et The sinking City, mais je vous invite aussi à vous procurer les derniers opus d’Alan Moore comme Providence ou Neonomicon… si vous êtes rade de trucs à offrir ou à recevoir…)

Une fois tout ceci posé, Phenomankind est-il pour autant une bonne idée cadeau – justement –, meilleure que le sempiternel parfum ou la bouteille de sky achetée au retour des vacances d’été au duty free de l’aéroport – entre deux matches de boxe de Kaaris VS Booba – en pensant déjà à ce moment-là à la refourguer à la fête de la Nativité, démontrant l’absence d’idée face au trop plein de tout jusqu’à se dire que l’inutile serait essentiel ? La double étoile d’Alpha Serpentis va-t-elle à bon escient guider les Mages à vous l’apporter dans un coffret (digipack, tant qu’à faire) parce que cela est juste et bon ? Est-ce bien raisonnable ? Alors, oui pour faire des heureux, que ce soit le groupe qui profitera de votre achat parce que c’est toujours bien de supporter la scène locale – et à défaut, ça (vous) fera découvrir des nouveautés locales, en respect avec votre bonne volonté de transition écologique à se fournir localement –, tout comme votre grand-père qui a déjà Parkinson et dont on croira qu’il kiffe grave parce qu’il blaste naturellement ; non, si c’est pour votre petite nièce plutôt adepte de Miraculous et ne dépassant pas le niveau de méchanceté assumée du Grinch, qui risque de se montrer soit réticente soit réfractaire à l’écoute consécutive des quarante-huit minutes réparties en dix morceaux, n’étant déjà pas forcément super accessibles de prime écoute.

Il n’empêche que, la qualité et le travail qui méritent reconnaissance étant au rendez-vous, ça vous fera toujours un sujet de débat à l’encontre des anti-« bruit », entre la poire et le fromage ou la discussion sur les Gilets Jaunes et les Gyros Bleus – ce qui changera du sujet d’engueulade usuel Gauche VS Droite ou « plutôt Braque ou Vasarely ? ». Une chose est sure : peu de chance que Yann Barthès vous le propose à mettre sous le sapin (enfin, votre arbre mort décoré) ou tente de le refourguer à ses invités – je vous rassure, Hanouna ou nul autre ne le fera pas davantage, je ne prêche pour aucune chapelle… La boucle est bouclée, ite missa est.

Un album noir et violent dans un contexte du même acabit, que demander de plus ? Bien entendu, cher Père Noël, comme j’ai été très sage cette année… Blablabla… Hail Santa !

A écouter dans les ténèbres des festivités de fin d’année au milieu de ces gens qui se réjouissent d’en achever une pourrie au profit d’une nouvelle qui s’annonce sous les mêmes augures.

Tracklist :

1. Retrieval (4:23)
2. A Closer Signal (4:51)
3. The Serpent’s Stratagem (5:35)
4. Sand Storm (4:28)
5. Theomachia (5:24)
6. Rise of the Blind (4:17)
7. Waves of Wrath (4:59)
8. Reversed Evolution (4:52)
9. Phenomankind (4:12)
10. Ubik (5:30)

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