Line-up sur cet Album
- Ross King : Chant lead, Guitare
- James Pratt : Guitare, Backing vocals
- Phil Romeo : Basse, Chant clair
- Nathan Robshaw : Batterie
Style:
Melodic Dark/Death MetalDate de sortie:
24 Juin 2016Label:
Kolony RecordsNote du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 8/10
Dans la série « faisons des introductions foireuses telles les dissert’ foirées qu’on foirait autrefois » : de tout temps, les cieux ont été une source d’inspiration, que ce soit chez Bach qui croyait y trouver un paradis en dédiant tout son travail à son Dieu, ou chez Beethoven qui rêvassait « überm Sternen Zelt » (sous un ciel étoilé) pour son Hymne à la Joie, voire même la team de Sega qui y imaginait des bateaux pirates volant dans ceux d’Arcadia. Tenter de les atteindre, voler a été un des premiers rêves de l’Homme (et probablement de la femme aussi, mais la carte bancaire n’existait pas encore – ouch, je vais encore me faire des amies, moi…), que ce soit Icare, Montgolfier ou Lindberg. Égaler les dieux, atteindre les plus hauts cieux ? Vaste programme que ne renierait pas une valkyrie. Ces cieux innombrables et changeants, tantôt d’un calme olympien, tantôt dans un dies irae digne d’une apocalypse. Ils sont nombreux, ces cieux, et Countless Skies, de par son nom, n’échappe pas à cette quête immuable en attendant qu’une aurore nouvelle émerge de la pâleur matinale, avec son premier album New Dawn qui semble vouloir atteindre des sommets.
Comme dans tout domaine, c’est bien de vouloir s’inspirer de ses précurseurs. On peut apprendre de leurs réussites, mais également de leurs erreurs – quoique : en général, il faut les commettre pour vraiment en apprendre quelque chose… Mais de là à recopier le style, je trouve ça un peu abuser ! Très clairement (bien que ce ne soit pas le terme le plus adéquate), Countless Skies va énormément piocher dans leur première source d’influence : les cieux ténébreux d’Insomnium.
Cette remarque se fait dès le morceau d’ouverture dont le titre, « Aubade », est, lui, parfaitement adéquate à la fois à une entrée en matière mais aussi au titre de l’album puisqu’une aubade, sorti des ensembles de la marque aux Leçons de Séduction, est surtout une référence à un type de chanson médiévale donnée dès potron-minet et qui est censée décrire l’éveil des amoureux (avec ou sans ensemble Aubade, d’ailleurs). Cette impression de pouvoir faire majoritairement du copié-collé d’Insomnium s’étend sur les 8 morceaux mononymes, tous en rapport plus ou moins direct avec le céleste et son champ lexico-culturel, de cet album de 45 minutes proposé par le quatuor anglais.
Cependant, Countless Skies se détache de ses maitres-à-rêver par des arrangements bien plus fournis (passages au piano, à la guitare acoustique, à ce qui ressemble à un koto et une flûte sur l’intro du finale « Return », etc.), même si on reste dans cet espèce de Darkatmosphérique tout du long de l’album, en allant flirter par moments avec Omnium Gatherum et l’agressivité de sa patte death.
Si l’on omet les quelques imperfections du debute album (son relativement bien équilibré et pas mal pesant mais enregistrement pas super carré et voix claire pas super juste), cette impression de copie quasi conforme est vraiment le gros nuage noir qui obscurcit ce ciel déjà lourd comme un passif, qu’ils dépeignent tel un Kaspar Friedrich devant sa toile. C’est ce manque d’identité qui leur est le plus néfaste parce que musicalement, ça tient largement la route des airs, même si l’album n’en contient aucun en particulier qu’on pourrait fredonner mais n’en manque pas pour ce qui est de se servir à ce point, et on se laisse envoler vers divers cieux oniriques, la tête dans la lune ; une certaine poésie se dégage de ce flot de violence et de tendresse, de lourdeur et de légèreté.
Mention spéciale pour « Return » qui clôt de ses 10 minutes un album qui n’a pas encore trouvé ses propres horizons et plane dans des cieux déjà bien chargés et dont les voies sont déjà empruntées par d’autres… A suivre malgré tout dans une prochaine envolée lyrique, plus personnelle.
« Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer :
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher. » (C.-P. Baudelaire)
A écouter dans un aéroport, avec un esprit… Romantique.
Tracklist:
1. Aubade (2:03)
2. Heroes (4:19)
3. Incendium (4:39)
4. Solace (5:14)
5. Daybreak (4:19)
6. Ethereal (6:05)
7. Wanderer (7:03)
8. Return (10:19)
Facebook: https://www.facebook.com/countlessskies
Site officiel: http://countlessskies.com/
Bandcamp: https://countlessskies.bandcamp.com/album/new-dawn
Youtube: https://www.youtube.com/user/CountlessSkies
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