Line-up sur cet Album
Chant, percussions : Karen Gilligan Chant, guitare, clavier, mandoline, banjo : Keith Fay Flûte, violon, clavier, banjo : John Ryan Will Basse : John Clohessy Batterie, percussions : Joe Farrell
Style:
Death-FolkDate de sortie:
2006Label:
AFM RecordsOuf … Un petit ouf pour un grand bol d’air frais … finies les chroniques de heavy allemand, tout du moins temporairement !!! Alors, quoi de mieux qu’un petit disque de folk pour se dépayser et se détendre. Et quitte à faire folk, soyons fous et penchons-nous sur « The Morrigan’s Call », le dernier Cruachan, car folk, le combo l’est résolument. Pour le coup, ces cinq jeunes gens ne sont d’ailleurs pas les premiers venus (cinquième opus déjà) et outre des consonances typiquement celtiques, les Irlandais se démarquent des autres formations païennes (pagan, dans le texte) scandinaves par une solide base death-metal, là ou leurs homologues s’évertuent à préserver les atmosphères malsaines du black-metal. Allez, on se remue ! On sort violons, flûtes, banjos et mandolines. On jette les kilts et hop ! A poil dans la forêt !!
A l’écoute du disque, les premières attentions se porteront sur la production, très crue : les guitares y sont sèches et rauques, la basse ronronnante et bien lourde (flagrant sur le titre ‘Cuchulainn’), les violons écorchés et grinçants … Moins ‘sale’ que sur les précédents opus mais en même temps moins ‘propre’ que sur les parties acoustiques de ces derniers, la production se veut donc être un juste milieu de ce que le groupe a déjà proposé, mais qui au final convient tout à fait à ce genre de musique et aux atmosphères développées.
Ceci dit, un mix convenable sans compositions dignes de ce nom, c’est un peu comme une corde sans goth au bout … ça ne sert pas à grand-chose. ‘Shelob’ a le mérite de ne pas faire durer le suspens sur le contenu de la galette, se trouvant être la parfaite représentation du groupe et de sa dualité … à ma droite, la facette violente et sans concession avec guitares saturées et chant masculin hurlé pour le coté death, à ma gauche, le chant féminin enjoué sur les mélodies de flûtes dansantes du refrain. La parfaite cohabitation.
Bien que la plupart des morceaux soient conçus de cette façon, nous retrouverons plus volontiers des éléments propres à être classés dans telle ou telle catégorie : les morceaux plus heavy comme ‘The Brown of Cooley’ ou ‘Ungolliant’ (même si le premier, plus festif, lorgnerait davantage vers un panachage d’Hammerfall et de Korpiklaani à la sauce gaélique pas vraiment compatible avec la mélancolie inhérente au second) et les titres plus lugubres, nettement moins rieurs à l’image de ‘The Great Hunter’, bien doom et de ses riffs pesants qui virent au death-metal excessivement sombre. Même topo pour le titre éponyme. Bien sûr, nous retrouverons cette propension à varier les ambiances au sein des chansons et les éléments folks (flûtes, violons, mandolines) savamment utilisés, permettant d’insuffler ça et là la petite touche nécessaire pour passer de la morosité d’un ‘Coffin Ships’ à une irrésistible envie de sautiller sur place avec un ‘The Old Woman in the Woods’ ou un ‘Téir Abhaile Riú’. Folk qu’on vous disait !
Dépaysé, nous le serons donc à l’écoute de ce « Morrigan’s Call », car même si l’on sait toujours peu ou prou à quoi s’attendre avec un disque des Irlandais, le voyage en vaut souvent la chandelle. Et c’est le cas ici. « The Morrigan’s Call » est très sympathique et change des productions similaires actuelles en raison de ces accointances death-metal. Même si les éléments festifs sont bien présents, les parties saturées ont cependant tendances à dominer le tout et à donner un caractère notablement sombre à cet opus. Lorsque volupté et angoisse cohabitent …
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