Line-up sur cet Album
- Magnus Lindberg : guitare, percussions
- Johannes Persson : guitare, chant
- Andreas Johansson : basse
- Thomas Hedlund : batterie
- Fredrik Kihlberg : guitare, chant
- Kristian Karlsson : claviers, chant
Style:
Sludge Metal / Post-MetalDate de sortie:
11 février 2022Label:
Metal Blade RecordsNote du SoilChroniqueur (Quantum) : 9/10
« Un rêveur est celui qui ne trouve son chemin qu’au clair de lune et qui, comme punition, aperçoit l’aurore avant les autres hommes. » Oscar Wilde
C’est drôle parce que cette chronique tombe pile poil quand je me suis intéressé (enfin) au futur film de Roland Emmerich, que j’adore, soit Moonfall. C’est peut-être un des films catastrophes que j’attends le plus. Récemment je me suis doré le cerveau devant Don’t Look Up qui est dans un style similaire mais comme on le sait, encore plus cynique. Là, j’avoue qu’une bonne dose d’effets spéciaux en 3D dans un cinéma, après avoir attendu longtemps pour y retourner, j’ai hâte! C’est ce genre de films que j’aime le plus, mais vous savez quoi? Je n’ai jamais été capable de déterminer lequel de tous ceux que j’ai vus, était le plus probable en scénario catastrophe potentiel. J’ai longtemps cru en Le Jour d’Après, pas du tout à 2012, et je ne suis pas prêt de croire en Moonfall puisque la probabilité pour que la Lune quitte son orbite un jour est quasiment nulle. Enfin, je ne pense pas avoir saisi le sens du film via la bande-annonce. Enfin voilà! Je trouvais l’occasion à souligner très cocasse, je sais que cela n’amènera rien d’intéressant à votre vie mais raconter la mienne est une source inépuisable d’introduction. J’aimerais bien connaître lequel de vos films préférés dans le genre vous me conseillerez. Moi, ce soir, je vais passer fissa à la musique parce qu’il y a une énorme sortie qui s’annonce, et c’est votre humble serviteur qui s’y colle. J’ai nommé Cult of Luna (vous voyez le lien maintenant?) et son album nommé « The Long Road North« . D’après-vous, catastrophe ou miracle? On en jugera ensemble.
Cult of Luna fait partie de ces groupes très grands que je n’ai jamais écouté, que je connais via les réseaux sociaux car régulièrement cités, mais non. Je n’avais jamais écouté une piste de ce groupe qui vient de Suède, de la ville d’Umeå. Existant depuis l’année 1998, ce qui commence à faire un paquet de temps et d’expérience, Cult of Luna présente ce soir son huitième album. Cumulant donc à ce jour huit albums, une démo, deux splits avec respectivement Switchblade et The Old Wind, quatre singles, deux EPs, deux compilations, etc. Une discographie foisonnante et riche, riche surtout de collaborations et de tout un tas de projets tous aussi solides les uns que les autres apparemment. Pour avoir cette notoriété et cette signature depuis l’avant-dernier album (celui que j’ai le plus vu passer) chez Metal Blade Records, on peut considérer que le groupe est solidement talentueux. En tout cas le sextet revient aux affaires et je suis satisfait de pousser la curiosité à son paroxysme pour enfin ne plus avoir d’excuse bidon de ne pas avoir écouté du Cult of Luna. C’est parti!
On va encore une fois commencer par étudier cette pochette, pour le moins étrange. N’ayant accès qu’au devant, je suis un peu décontenancé par ce que je vois. Je ne comprends pas vraiment, je dois être bête parfois parce que je me rends compte que cela devient à la mode de balancer des images moches et sans saveur comme cela, entourées d’un cadre noir ou blanc sans saveur en plus, et sans nom du groupe ni de l’album. Alors je me doute bien que l’intérieur est plus intéressant, d’ailleurs je suis allé jusqu’à faire des recherches pour voir autre chose, et effectivement le CD en lui-même est pas mal. Mais quand on est sérieux, on ne peut pas se dire que cette pochette est belle, ou même digne d’intérêt. Je considère donc cette dernière comme inique et je n’irai pas plus loin. Vraiment je trouve cela affligeant.
Heureusement, Grands Dieux, heureusement que la musique sauve TOUT! Parce que je me suis rarement pris une telle claque dans la figure dans le registre sludge metal. C’est réducteur de prime abord de parler de sludge metal quand on connait un peu Cult of Luna parce qu’il n’y a pas que cela. Mais l’on va dans un premier temps s’attarder sur pourquoi du sludge metal. Le son est typique du genre avec même une espèce d’exagération de la rondeur dans les guitares et cette texture boueuse caractéristique d’une ascendance post-hardcore du plus bel effet. Ensuite parce que les pistes sont résolument basées sur des éléments pessimistes, tristes et chaotiques, voire majestueusement chaotiques. Enfin, le chant est dans une mouvance typique, lent et doté de cris stridents très forts, limite -core, qui est d’un effet redoutablement dévastateur. Mais il convient de préciser que la musique de Cult of Luna est aussi empreinte de nombreuses expérimentations, notamment dans le domaine atmosphérique avec de vraies moments plus calmes, dans des élans aux claviers et dans des banques sons parfois dignes d’une bande-son de films à grande échelle. J’ai surtout adoré les parties industrielles uniquement aux claviers, et que l’on retrouve dans le processus sonore dont je parlerai plus bas. La musique est d’une manière générale très complexe, avec des compositions variées et très techniques, parfois légèrement déstructurées et qui amènent des atmosphères très différentes selon les pistes. Rendant ainsi « The Long Road North » très riche et absolument magistral ! Sincèrement j’ai adoré la première écoute, quand je parle de claque je parle d’une succession de gifles à la vitesse de la lumière, rendant mes joues totalement nues de peau. En tout cas, cet album est définitivement, et après seulement une seule écoute, une révélation pour moi et une confirmation pour vous qui êtes sûrement amateurs de Cult of Luna.
Pour la production, c’est un peu ce que je disais en amont, c’est assez particulier mais tellement génial à ce stade. Parce que si les guitares sont enrobées dans une sorte d’exagération de leurs effets, il faut comprendre que c’est un ensemble instrumental tout entier qui semble dédié à un chaos sonore et à une occupation du spectre sonore total ! Parce que loin de se contenter d’un ensemble metal, il y a aussi des claviers et des samples qui servent souvent de fonds, et qui décuplent encore plus cette sensation d’un son terriblement phagocyteur de conscience. A ce stade de production, je trouve que le job est fait sans sourciller, tous les instruments sont bien en place et tout est produit pour que « The Long Road North » soit à la hauteur des attentes de tout le monde. C’est donc une vraie belle production, étonnante d’un point de vue d’occupation sonore mais qui s’avère être un bijou pour parler du sludge metal moderne, presque post-metal !
N’ayant pas plus envie par fatigue de pousser le bouchon plus loin, je passe au chant directement. Et je dois bien admettre que la prouesse technique est au diapason ! Cult of Luna a le même chanteur depuis le début, et on devine immédiatement que c’est lui qui mène la danse. Parce que sans sa présence, « The Long Road North » n’est pas le même album. Indéniablement une part importante de la musique puisqu’il permet de transpercer fortement cette texture sonore très singulière dont je parlais plus haut, pour amener cette sensation de coups de rasoir bien tranchant, aigu et incisif au possible. La souffrance est tellement bien retranscrite que cela vire au génie pour moi. Non, vraiment, c’est exceptionnel.
Pour terminer cette chronique un tantinet plus courte, je dois bien reconnaître que je suis, comme souvent d’ailleurs, passer à côté d’un truc énorme. Une sorte de titan sludgien nommé Cult of Luna, qui sort pour huitième méfait un album dantesque comme « The Long Road North« . Un album qui se pare d’un son ultra moderne, digne des productions les plus dingues, et que je n’hésite pas à comparer à un blockbuster de la musique à ce stade. Loin d’infirmer la réputation qui lui incombe, Cult of Luna met tout le monde d’accord avec ce CD absolument phénoménal, enférique et terrifiant de chaos sonore ! Je ne peux que m’incliner face au mastodonte sludge metal de ces années contemporaines à mon auguste personne, et vous prie d’agréer mon plus grand respect. L’album du genre de cette année 2022, à ne pas laisser partir !
Tracklist :
1. Cold Burn 09:41
2. The Silver Arc 07:37
3. Beyond I 03:07
4. An Offering to the Wild 12:43
5. Into the Night 06:58
6. Full Moon 03:06
7. The Long Road North 10:04
8. Blood upon Stone 11:39
9. Beyond II 04:06
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