Line-up sur cet Album
Gautier Lavastrou / Nicolas Pons / Loïc Mouton
Style:
Death metal industrielDate de sortie:
16 octobre 2020Label:
M & O MusicNote du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9,5/10
On a tous nos petites manies.
Par exemple, les miennes, quand je m’écoute la première fois un album que je dois chroniquer, surtout lorsque je ne connais pas le groupe en question, je ne lis jamais la bio.
Enfin, ça, c’est quand j’en reçois une avec l’album.
Quand je n’en reçois pas, je ne fais pas de recherches sur la toile avant la découverte de l’album : c’est comme ça, ça donne une plus grande chance à un éventuel effet de surprise !
Alors quand je me retrouve avec le CD promotionnel du deuxième album de Cyado – enfin du moins, quand on lit un “part II” dans le titre, on n’a pas de mal à imaginer qu’il y a eu une “part I” avant, nous ne sommes pas dans “Irréversible” ou “Memento” ! – qui propose une pochette difficilement plus énigmatique, forcément, ça n’aide pas à se faire une idée de ce qu’il y a à l’intérieur !
Qu’importe : au pire, on se fera chier le temps de l’album !
Oui, mais non !
Avec l’intro bizarroïde “Crystalized”, on a déjà le bourrichon qui se fait titiller…
A l’image de l’artwork, cette intro instrumentale interpelle, nous pousse à en savoir plus. Des rires d’enfants sur fond de plage ambiante industrielle. Mince, on se la joue comme chez The Mission et son “Children” ? Ou alors à la façon d’un “Misplaced childhood” de Marillion ? Mince, on peut penser ce qu’on veut, mais on nage quand même dans quelque chose de pas habituel !
Vu la longueur des titres, poucavée de façon éhonté par le lecteur du PC, on pouvait croire à du progressif !
Ben je t’en foutrais : dès les premières notes de “Liquid Mind”, on se prend du riff bien sauvage, sur lequel une batterie électronique vient nous mitrailler les tympans ! Et de la nappe de clavier omniprésente…
D’entrée, ça fracasse tout : on se retrouve dans un univers cyber punk teinté d’un gros death metal industriel.
Et dès lors, plusieurs noms me viennent à l’esprit : Sybreed, Tristwood (surtout), The Monolith Deathcult, The Amenta… Bref, tout ce que le death metal industriel peut apporter comme groupes à l’esprit torturé et aux ambiances glaciales qui se rapprochent du zéro absolu !
C’est là qu’on farfouille un peu sur la toile pour trouver des infos : bon, ok, on sait qu’ils sont trois mais pour savoir qui s’occupe de quoi, faut se lever tôt.
Mais on s’en fout : ce qui compte, c’est la musique !
Et c’est là qu’on voit que le trio parisien a déjà sorti un premier album – putain, bien vu Chris Sherlockfreak – en 2018, autoproduit, appelé Mhä’s Dogmas Part I : Last Echoes (tiens, je l’avais parié, dis donc) qui proposait déjà son lot de titres parfois très long et déjà bien méchants en matière de brutalité cybernétique !
Et quand on se mange d’affilée les dix titres de ces dogmes deuxièmes du nom, on passe une heure de pur bonheur pendant laquelle on passe par tous les sentiments contradictoires !
L’univers de Cyado est violent, sombre, brutal, torturé !
Les guitares sont incisives, les claviers, omniprésents et qui s’intègrent parfaitement au genre, nous donnent une sensation aussi glauque que froide : tout n’est que noirceur et (ultra) violence dans la musique de Cyado. Les guitares peuvent s’avérer répétitives, sous accordées, et les titres sont suffisamment longs pour que le travail de sape de l’ensemble nous donne une sensation hypnotique et addictive !
Et on ne peut pas ne pas évoquer ce chant, un growl des plus profonds qui se fond dans l’ensemble et qui ne fait que mieux nous achever, contrastant souvent avec la douceur de certaines nappes ambiantes apportant un peu de clarté tout en nous confinant dans un sentiment d’angoisse permanent !
Et ces moments de lumière ne durent pas : les riffs reviennent de suite comme pour nous rappeler qu’aucun espoir n’est possible ! Cyado a clairement voulu nous faire plonger dans nos pires cauchemars en composant leurs bande-son avec une précision qui confine au sadisme !
Tout en restant dans une trame très homogène, l’album se veut extrêmement riche et varié, avec une batterie programmée parfois désynchronisée pour mieux nous faire perdre pied…
Mais on s’accroche, on va jusqu’au bout de l’expérience et pire encore, on y retourne !
Syndrome de Stockholm oblige…
Mais on s’en fout : ce qui compte, c’est la musique !
Un must !
(PS : et après une telle surprise, je vais vraiment continuer mes petites manies, même si je sais pertinemment qu’une baffe pareille, je n’en prends que très rarement !)
Tracklist :
1. Crystalized (1:23)
2. Liquid Mind (5:38)
3. Lichen (7:58)
4. Fields of Consciousness (5:14)
5. Drop of Inertia (4:31)
6. Nebula (7:08)
7. Mutation (6:55)
8. Decoherence (5:13)
9. Cyborgs (7:53)
10. Casuality Convergence (8:04)
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