Line-up sur cet Album
Morean - Chant / Asvargr - Guitares / V. Santura - Guitares / Draug - Basse / Seraph - Batterie / Paymon - Claviers.
Style:
Black metalDate de sortie:
1er septembre 2014Label:
Century Media RecordsNote du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10
Dans le top 10 des groupes qui sont incapables de sortir de mauvais albums, Dark Fortress a une place méritée.
7e album pour leur vingtième année d’existence et on ne peut pas dire qu’ils déçoivent, une fois de plus.
Quatre ans après un excellent « Ylem » (2010), les allemands reviennent avec un « Venereal dawn » qui tient une fois de plus toutes ses promesses.
Neuf titres pour un CD bourré ras la gueule de presque une heure dix, Dark Fortress perpétue son habitude à nous composer des titres longs, épiques, aux ambiances malsaines et au tempi variés mais cette fois avec des titres dépassant les dix minutes.
Et on ne s’ennuie à aucun moment.
Là où d’autres groupes nous envoient le même plan pendant des lustres, Dark Fortress varie les plaisirs lors de morceaux de cette même durée, nous emmène avec eux dans un voyage aussi fascinant que lugubre, dans lequel réside une laideur d’une beauté absolue.
D’entrée, ce qui marque les esprits, c’est la qualité du son : la production permet de faire entrer l’auditeur dans les ambiances voulues par le groupe.
Glauque, suffocante, torturée…
Dès l’intro du titre éponyme, le ton est donné : on va évoluer dans un univers sombre et glacial, pesant et déshumanisé, étouffant au possible.
Au bout de deux minutes, le morceau commence, rapide, impitoyable.
Le chant est incroyable et amène l’auditeur dans des sentiers qu’ils ont eux-mêmes tracés.
On se perd dans les méandres oppressants des riffs entêtants et les ambiances créées tant par les claviers que par les chœurs nous font évoluer dans un univers guerrier et ésotérique des plus malsains.
Les breaks sont assassins, tranchent comme des épées, avant que la rythmique ne revienne sur le speed du thème principal. Un très grand moment de onze minutes.
Après avoir pris une telle claque dans la figure d’entrée, ne pas croire que Dark Fortress en reste là, bien au contraire.
Si le sextet se cantonne à une musique résolument black metal, elle varie les plaisirs de façon impalpable dans chacun de ses morceaux. D’ailleurs, désormais, la musique de Dark Fortress est loin du black plus primitif des débuts pour se cantonner désormais à une musique certes plus mélodique mais plus variée. Aussi entend-on un refrain plus viking sur « Lloigor », des voix féminines sur un « Betrayal and vengeance » moins rapide et plus étouffant que le reste, des ambiances plus inquiétantes sur un « Chrysalis » d’une réelle beauté froide,
Lorsque vous vous prenez en plus les huit minutes d’une sauvagerie rare dans la figure lors de l’écoute de « I am the jigsaw of a mad God », vous vous rendez compte à quel point le black metal peut vous transporter dans un croisement de sensations contradictoires entre laideur et beauté, entre haine et fascination, entre noirceur et grandeur.
Les trois minutes morbides de l’interlude « The deep » donnent encore ces sentiments opposés : une sorte de cacophonie où s’entremêlent passages acoustiques, chants malsains et riffs dissonants pour un résultats inquiétant, parfaite introduction de ce qui va suivre.
Car la suite est d’une sauvagerie impitoyable : « Odem » est d’une violence inouïe : six minutes et demie d’une grande intensité juste coupée par un break plus mélodique mais qui fait de ce morceau, avec « Venereal dawn » et « I am the jigsaw of a mad God », un réel moment de bravoure.
« Luciform » s’enchaîne, restant dans le tempo rapide mais l’effet de surprise n’y est plus : si le morceau est d’une réelle qualité, il souffrira trop de la comparaison avec son prédécesseur.
Quant au final « On fever’s wings » et ses onze minutes, sorte de complainte épique et puissante, au tempo entre le lent et le mid, morceau sur lequel les voix féminines et le chant de Morean se succèdent sur fond de riffs lourds entrecoupés de breaks mélodiques, il renforce juste un album déjà réussi en le transformant en œuvre forte et singulièrement magnifique.
« Venereal dawn » est une nouvelle réussite dans la carrière déjà bien riche de Dark Fortress.
Œuvre phénoménale s’il en est, cet album très varié s’inscrit d’ores et déjà dans les réussites de 2014 en matière de metal extrême.
Quasiment un must !
Tracklist :
1. Venereal Dawn (11:03)
2. Lloigor (7:07)
3. Betrayal and Vengeance (7:10)
4. Chrysalis (6:29)
5. I Am the Jigsaw of a Mad God (8:33)
6. The Deep (3:09)
7. Odem (6:29)
8. Luciform (7:25)
9. On Fever’s Wings (11:12)
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