Note du SoilChroniqueur (Wilhelm von Graffenberg) : 9/10

On s’était habitués à la British Invasion, va désormais falloir faire avec l’Australian Kiss. Dans les deux cas de figure, c’est assez jouissif, hé, hé, hé… Australia’s got Talent, assurément ! Dark Symphonica, groupe sis à Brisbane, propose son premier album, Immersion. « Dark Symphonica likes Cradle of Filth + Epica + Nightwish + Dimmu Borgir + Dream Theater + Arch Enemy”… Je crois que tout est dit dans ce statut, ça résume bien ce que propose le groupe australien, ces influences étant tout à fait repérables sans en avoir la liste exhaustive sous les yeux. Cool, je suis dans mes éléments de prédilection !

Je me suis bouffé des heures d’écoute de ce genre musical, du metal sympho avec des pointes de prog, tant il reflète ma façon d’entendre la musique, donc vous vous doutez bien que je suis tatillon à plus d’un égard. « Oh, putain ! *facepalm* Encore un énième ersatz, des « on fait comme, on fait du »… Géniaaaal… » Bon, d’accord, on ne va pas se mentir : s’il est un groupe qui a eu une influence majeure dans le metal sympho à chanteuse, c’est bien Epica. Dark Symphonica n’échappe pas à la règle et, ici, c’est indéniable tant cet album pourrait être un clone assez confondant. Mais pas que : la noirceur de Dimmu Borgir et de Cradle of Filth est bien présente également, dès les premières notes du LP, l’agressivité des riffs acérés d’Arch Enemy aussi. La voix de Sam Wolstenholme est quasi indistinguable de celle de Simone Simmons pour une oreille non aguerrie, avec quelques pointes de celle de Tarja et de Floor, au point de quasi égaler la hollandaise rousse  – hé, j’ai dit « quasi », hein, faut pas déconner… et pis, d’toute façon, personne ne peut remplacer ou égaler Simone, na !

Pour faire court, l’album, sa production, ses morceaux, ses idées et sa cohérence au fil de l’album sont excellents de A à X, 7 morceaux percutants et mélodieux, 7 baffes… Mon Y serait néanmoins le petit défaut (surement dû au fait que l’album a mis 3 ans à se faire et que la voix et le processus de mix et enregistrement ont dû évoluer simultanément) de la technique vocale de la chanteuse, pas super maitrisée sur la première piste (la moins bien mixée et un peu hésitante, sans relief apparent et flagrant, trop lisse) mais bonifiée à excellente sur le continuo de l’album. Mon Z serait celui de « un peu trop proche de ce que fait Epica », y compris dans l’univers graphique des artworks – très esthétiques, au demeurant – au point que je pouvais déjà anticiper les mélodies et profils mélodiques avant d’en entendre la fin, à tellement avoir écouté du groupe néerlandais… Le distinguo dans les arrangements se fait surtout par l’absence de growls et de chœurs, remplacés par des backings de la chanteuse. Ceci étant, avoir une jolie chanteuse dans un groupe, c’est bien… Mais contrairement à certains groupes qui ne misent que sur le physique de leur frontwoman, avoir une chanteuse de ce niveau vocal, c’est le top !

Dark Symphonia tape directement dans la cour des grand(e)s avec cet excellent album et franchement, c’est loin d’être déplaisant ! Il faut maintenant ABSOLUMENT qu’ils trouvent LEUR patte, LEUR identité pour se démarquer de leurs maitres à penser afin de ne pas être définitivement catalogués comme « sosie officiel d’Epica » ou tomber dans le « ouais, bon, déjà entendu tellement de fois ». A écouter quand on n’a plus Design your Universe dans sa boite à gants, de velours.

Tracklist :
1. Chains of Misfortune (6:47)
2. Farewell (8:15)
3. Envy (5:22)
4. Apophis (6:52)
5. Estrella (10:30)
6. Set me free (7:03)
7. Goliath [Tyranny Part 1] (14:08)

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