Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 6/10

« J’espère que nous pourrons inspirer ne serait-ce qu’une personne », « la musique c’est ma vie », « on n’a pas besoin de se conformer à une tendance de la scène où ton style capillaire compte davantage que ta musique », « c’est de l’art. J’aimerais que d’autres le ressentent comme nous »… Citation de Shayley – je n’ose croire que c’est une référence au poète britannique mal orthographié – « Dayshell » Bourget pour l’occasion de la sortie du deuxième – second ? – album de Dayshell intitulé Nexus… Bien, bien, bien… Voyons voir si les allégations sont à la hauteur de la prétention…

Alors, ça part mal, niveau unicité et « on est différent des autres » quand on est produit par Spinefarm, le mas metal d’Universal… producteurs/distributeurs qui suivent tellement leurs produits… pardon, leurs « poulains » qu’ils n’ont pas été foutus de relire leur copie et mettre la tracklist correspondant aux morceaux présents sur l’album idoine dans le sampler qu’on reçoit… Mais bon, admettons qu’il n’y ait aucune corrélation. Ni davantage d’ailleurs en regardant les chronos de chaque morceau en le comparant avec celui des formats radio…

Le trio sud californien se targue donc de ne pas vouloir rentrer dans le moule et faire de « l’art »… Bon… je ne vais pas m’étendre sur leur look, similaire à celui de la scène où la (leur) musique importe plus que leur style – sachant que leur clonerie vestimentaire et leur vague de surfeur sur le coté de leur raie (des cheveux seulement j’imagine) ne me fait même pas sourire – et on va entrer dans le fond de ces têtes (bien coiffées) de nœud du problème. Qu’entend-on ? Un album totalement bien produit, carré, propre, avec un chanteur aux capacités tout à fait honnêtes, en tous cas en voix claire vu qu’il se limite – je vais me dire qu’il le fait sciemment – à cette technique, passe partout, relativement bien maitrisée sans être transcendante pour autant, en allant forcer un peu de temps à autres sur ses cordes vocales. L’ensemble de l’album est également fort plaisant, on s’y laisse prendre… Bref, c’est un bon album de Metalcore.

Maintenant, mon pépère, avant de qualifier ton ersatz d’énième sous produit metalcore d’ « art », tu vas redescendre de quelques échelons et apprendre l’humilité, parce que tes morceaux, bah, c’est juste simplement du déjà-entendu ; tes riffs, on en repère par vague dans cette scène où ton « staïle » est différent des autres, tes rythmiques et breakdowns sont d’un cliché limite infernal par rapport au niveau auquel tu te situes… En clair, sois artisan avant de te croire artiste ! L’attitude #onestdifférentstupeuxpastest, non seulement c’est loin d’être crédible, mais surtout ça se mérite d’être un génie, un artiste, et bien d’autres que toi et ton égo surdimensionné méritent qu’on dise ça d’eux…

« La critique est aisée, l’art est difficile »… Oui, il l’est ! C’est aussi pour ça que je trouve louche un deuxième album déjà produit par une grosse boite, et qu’il est bon de remettre de temps en temps à leur place de genre de personnages un peu trop imbus d’eux-mêmes, des rebelles à deux balles dont on a marre… L’album est cependant digne d’écoute, comme beaucoup d’albums de Metalcore bien produits.

A écouter en mangeant une barquette Findus réchauffée – y a un je-ne-sais-quoi qui relève le gout…

Tracklist:
1. Car Sick (3:16)
2. A new Man (3:28)
3. Improvise (4:18)
4. Low Light (3:36)
5. The Weapon (3:34)
6. FTNW (3:58)
7. Spit in the Face (4:13)
8. Master of Making (3:47)
9. Terrified (3:31)
10. Rush Hour (4:19)
11. Speaking in Tongues (3:14)
12. Digital Sand (4:31)

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