Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Le 22 mai 2021 au Great American Music Hall de San Francisco, Death Angel jouait en livestream toute une flopée de titres pas ou peu interprétés live depuis leur création.
Et voici ce “The Bastard Tracks”, quinze titres tout propres et rejoués à la sauce Death Angel 2021.
Quasiment toute la discographie du groupe y passe, seuls les albums “The Ultra Violence” (comment ça ?) et “The Art of Dying” (2004) ne sont pas représentés.
Et, quelque part, à la lecture de la tracklist, je pestais de ne pas réentendre au moins une des huit bombes atomiques de l’album qui a lancé le groupe directement dans les cadors du thrash metal.

Mais quelque part, impossible de bouder son plaisir à l’écoute des quelques 69 minutes limites orgasmiques dont ces légendaires musiciens nous gratifient ! Bon, ne pas entendre de public pendant un live, c’est un peu comme s’il manquait un centime pour faire un million, mais quand même ! Cela fait l’effet d’un best of des titres les moins joués par le groupe, mais d’une façon directe. Et quand on sait à quel point le groupe joue à la perfection ses titres, on ne peut qu’adhérer.
On ne va pas se mentir : public ou pas public, l’énergie et la furie sont en rendez-vous ! Et ceux qui commençaient à envisager d’éventuellement en douter seront rassurés dès les premières notes de “Lord of Hate”.

“C’était un peu étrange de jouer sans public, mais c’était génial de réapprendre certaines des chansons les plus profondes, de monter sur scène avec les gars et de libérer toute cette agressivité refoulée. Tous ceux qui ont assisté au concert ont suggéré qu’il soit publié sous forme d’album. Eh bien… Grâce à eux, le voici. J’espère que vous l’apprécierez.” (Mark Osegueda) (Source : Metal Zone)
Ce qui marque à l’écoute de ces titres, c’est que certains sont joués beaucoup plus vite que les originaux et que le groupe semble avoir décidé de ne pas (ou très peu) retoucher les enregistrements (notamment le chant pour quelques montées dans les aigus), conférant une authenticité d’autant plus grande.

Et niveau tracklist, on puise dans (presque) toutes les périodes : “Why you do this” et “Guilty of innocence” de “Frolic Through the Park” (1988), “The organization” de “Act III” (1990), “Lord of hate” de “Killing Season” (2008), “Where they lay”, “Absence of light” et “Volcanic” de “Relentless Retribution” (2010), “Fallen”, “Execution – Don’t save me” et “Succubus” de “The Dream Calls for Blood” (2013), “It can’t be this” et “Let the pieces fall” de “The Evil Divide” (2016), “Alive and screaming” de “Humanicide” (2019) et un “Faded remains” tiré du dernier EP “Under Pressure” en date (2020).
Et pour couronner le tout, on a même droit à une belle reprise de “Falling off the edge of the World” de Black Sabbath de l’album “Mob Rules” (1981).
Et niveau variété, on passe du thrash metal le plus virulent à des moments plus intimistes comme les acoustiques “Faded remains” et “Volcanic” qui sont enchaînés l’un après l’autre, proposant une belle coupure au milieu de ce déferlement de décibels et qui permet à Mark Osegueda et au guitariste Rob Cavestany de montrer toutes leur palette vocale.

Et tout à la fin de “Alive and screaming”, pour clore ce live, le tout dernier riff de l’instrumental “The ultra violence” comme un petit clin d’œil sympathique à l’album qui a révélé le groupe en 1987. Dire que je pestais parce que cet album n’était pas représenté…

Bref, Death Angel nous propose un exercice pas si courant que ça en proposant l’enregistrement d’un livestream qui, si les conditions sanitaires et les décisions parfois absurdes de nos politiques qui en découlent, viendrait à se perpétuer.
“The Bastards Tracks” se veut le parfait témoignage d’une situation parfois ubuesque, l’interprétation et le choix des titres sont purement parfaits : là où des formations pourraient choisir la facilité en nous faisant un live de leurs meilleurs titres qui pourrait s’apparenter à un vulgaire best of inutile, Death Angel a opté pour la prise de risques en fouillant dans les tiroirs des titres qui méritaient un tel traitement.

Merci messieurs !

Tracklist :

1. Lord Of Hate (4:25)
2. Where They Lay (4:44)
3. Why You Do This (5:44)
4. Fallen (4:48)
5. Absence Of Light (4:34)
6. The Organization (4:32)
7. Execution – Don’t Save Me (4:51)
8. Succubus (4:36)
9. It Can’t Be This (4:32)
10. Let The Pieces Fall (6:00)
11. Faded Remains (4:29)
12. Volcanic (3:42)
13. Falling Off The Edge Of The World (reprise Black Sabbath) (3:37)
14. Guilty Of Innocence (4:43)
15. Alive And Screaming (3:50)

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