Note du Soilchroniqueur (Son):
9 / 10

“It’s dark and cold, yet massively heavy and warm” ; Ainsi pourrait on résumer la musique de Deathstars, groupe suédois de goth Indus qui sort dans quelques jours son troisième album « Night electric night ». J’entends déjà d’ici les hurlements des fans qui crieraient à l’injustice. Quoi ? Comment ? On ne peut pas résumer Deathstars à ca ? Hé hé hé…ils ont bien raison les petits loups. Deathstars, c’est bien plus compliqué que ca.

Leurs deux premiers albums parus en 2002 (Synthetic Generation) et en 2006 (Termination Bliss) avaient laissé de bonnes traces dans les bas fonds de la scène indus en mettant en avant une production ultra léchée et une recherche mélodique plaisante à souhait. Leur précédent bébé leur avait même permis de remporter quelques distinctions honorifiques, et il fut tellement bien présenté lors des nombreux live qui ont succédé sa sortie qu’il était presque indécent de penser à un frangin encore meilleur.

Mais ce qui devait arriver arriva. En 2008, des signes annonciateurs laissaient paraître une 3eme naissance, et non des moindres. En effet, il a fallu assez rapidement se rendre à l’évidence : le futur bambin allez nous donner de sacrées émotions. Et pour cause, d’après les news officielles, il s’agirait d’un album plus complexe, plus introspectif, plus sombre, plus réflexif, bref, plus philosophique. Les cinq gaillards ont mis leurs expériences (aussi douloureuses qu’elles soient) et leurs ressentis à contribution, et ca risque de faire mal.

Aussi lorsque je lançais le fameux Night electric night déjà célèbre avant même sa sortie, tous mes espoirs étaient portés sur ces fameux « plus » qui permettraient de ne pas réduire le goth indus teinté de black de Deathstars à un simple paradoxe « c’est sombre, froid, mais chaud et puissant à la fois ». Je ne fus pas déçue. Le premier morceau « Chertograd » (dont la consonance est expliquée par la thématique de la Russie présente volontairement) est des plus jouissifs au possible. Un doux mélange entre une mélodie réussie, un trio black/féminin/suave au chant et un son presque nickel. Quelle joie de retrouver la voix si sensuelle de Whiplasher !

Cela va d’ailleurs se retrouver pratiquement tout au long d’un album qui tient à merveille ses 45 minutes. Ils ont trouvé la bonne recette, pas toujours originale, mais qui au final paye. On se rappelle facilement des refrains grâce à des lignes mélodiques bien cherchées qui tapent dans le mille. « Night Electric Night » « Death Dies Hard » « Blood Stains Blondes » en sont les illustres témoins. Ne s’arrêtant heureusement pas à cette facilité harmonique, le groupe nous emmène plus loin explorer des tendances moins accessibles et plus heavy dans l’âme comme dans « The Mark of the Gun », « Arclight » ou encore « Babylon ». Le côté introspection personnelle nous est amené par une magnifique ballade « Via the End », relatant le suicide du frère de Nightmare Industries (membre et producteur de l’album). « The Fuel Ignities » semble pencher plus vers une tendance electro à la Hocico, tandis que « Venus in Arms » est plutôt redondante et n’apporte pas grand chose de plus. « Opium » conclut tranquillement l’album et fait une liaison parfaite avec l’ouverture.

Night Electric Night correspond presque parfaitement aux attentes et permettra peut être au groupe de sortir un peu plus de son statut de « nouveau » en passant à la case « confirmé ». J’en veux pour preuve la sortie en parallèle d’une version « Gold » en édition limitée regroupant divers mixs, un dvd et un livret, que les fans devraient s’arracher si pour eux ce nouvel album en vaut la peine. Et pour finir, je ne conseillerai que trop de les voir en concert, lieu de prédilection des suédois. A bon entendeur…

Son