Line-up sur cet Album
- AK : Guitares, Claviers, Programmations, Chant
- SI : Chant
- AD : Basse, Chant
- SK : Batterie
Style:
Post-Black MetalDate de sortie:
26 mars 2021Label:
Agonia RecordsNote du SoilChroniqueur (Coolstoner) : 9/10
L’artwork d’une pochette de disque, le visuel d’un clip, le logo ou même dans ce cas précis, le nom d’un groupe, déclenche parfois l’envie d’en savoir plus car tous ces attractants, ces aimants à attention, cherchent à nous attirer aussi surement qu’une coupelle d’eau sucrée déposée sur la terrasse attire les abeilles en été, ou que la promesse d’une bière bien fraiche ramène un fan de metal au bar immédiatement après un pogo infernal.
Decline Of The I… mais quel nom mystérieux et bizarre ! Quelle formation peut bien se cacher derrière ce patronyme ? Qui sont ces artistes qui se dissimulent (non non, je vous vois venir, rien à voir avec des technoïdes casqués ou un street artist britannique dont l’identité réelle fait l’objet de spéculations) derrière la musique ?
Réponse de AK, âme pensante et colonne vertébrale du groupe : “La musique est à mettre en avant, pas les individus”. Et clac dans ma face.
En même temps, je l’ai cherché.
Déjà, le nom du groupe aurait du m’annoncer la couleur.
De plus, je ne les connaissais pas alors que chaque membre de ce combo a un sacré nombre de formations diverses et variées à son compteur, que je ne citerai pas, par peur de lasser les lecteurs car la liste est assez longue, rajoutez à cela une trilogie musicale sortie entre 2012 et 2018 s’inspirant des travaux de Laborit, médecin et neurochirurgien français du vingtième siècle.
Ces prodiges du metal français sont donc dans le circuit depuis plus de vingt ans bien tassés et moi, j’ai du les froisser avec ma curiosité de débutant. Et bien même pas, AK est surement conscient de générer cette curiosité car pour en venir à l’essentiel, Johannes, premier opus de leur nouvelle trilogie, consacré à l’œuvre du philosophe danois Kierkegaard est juste fabuleux.
Ne vous méprenez pas, si l’inspiration est fournie à AK par un philosophe, ici rien de rédhibitoire. AK se sert de l’œuvre du danois comme d’un terreau fertile, une boite à idée. Il en extrait des concepts, et met tout ça en musique. Mais quelle musique… ! On pourrait dire qu’AK et ses acolytes ont certes de l’expérience, qu’ils sont maintenant rodés à ce genre d’exercice. Mais on sait tous que ça n’est pas suffisant pour produire un album d’une telle qualité. Johannes est composé de cinq morceaux, le plus court dépassant les 7 minutes 30 quand le plus long nous embarque pour 15 minutes de bonheur.
C’est travaillé, ciselé, comme un excellent artisan sait le faire.
N’étant pas un spécialiste de ce genre, je ne me risquerai pas à faire de comparaison avec d’autres groupes mais j’ai comme l’impression que l’inspiration, le travail et la passion ont mené Decline Of The I à produire un album bien au delà de ce qui se fait habituellement chez nous.
Décrire Johannes, morceau par morceau, serait tout simplement réducteur et sans doute présomptueux de ma part car je n’ai pas pu décoder les paroles et donc attribuer un sens profond à chacune des pistes de cet album.
Mais je me suis laissé envahir par ce son, par ces mélodies, par la musique… Johannes, c’est un peut comme un excellent film. On y retrouve dans ses compos des intros, qui permettent de planter le décors, d’instiller une ambiance, puis l’action à proprement parler se déclenche. Arrivent ensuite, par vagues successives divers rebondissements et pour finir, une sortie impeccable.
Et chaque piste est pensée, travaillée, et réalisée avec passion et maitrise.
Parfois, lorsque j’écoute des groupes de black metal ou de doom, je sature, après un moment plus ou moins long en fonction de mon état d’esprit, pour diverses raisons.
C’est souvent le chant qui me saoule à la longue, parfois la qualité de la production, ou encore un manque d’innovation…
Bref, j’appuis sur le bouton stop de ma platine et je passe à autre chose.
Avec Johannes, rien de tout cela. Le chant (ou plutôt les chants) est complètement maitrisé et juste. Mais aussi d’une qualité et d’une variété qui ouvrent des possibilités immenses. Les instrumentations sont dosées à la perfection et distillées comme il faut ou il le faut.
Bref c’est du zéro faute de gout. Je ferai un parallèle avec le vin. Si vous avez un terroir (ici, source d’inspiration philosophique), des cépages (des musiciens de talent), de bons futs pour le vieillissement (l’expérience), vous obtenez un produit qui peut être fantastique…Et bien c’est à mon avis ce qui c’est passé avec Johannes. Le résultat final est ici exceptionnel.
De la chimie qui devient de l’ alchimie.
Le plomb de la batterie, le plomb des guitares, des chœurs gothiques, de la basse qui se transforme en or pur 24 carats.
Dire que ce n’est que la première partie de la trilogie à venir.
Je salive d’avance…
Je fais volontairement abstraction des classiques “enregistré au studio trucmuche, par blablabla.” Je ne vous dirai pas non plus que Johannes sort sur des supports divers et variés, qu’ils utilisent tels matos et telles techniques.
Je passe ces détails dont les fans raffolent car ils sauront bien les retrouver sans moi…
Je fais cela car, comme me l’a bien envoyé AK: “seule la musique compte”…
Tracklist :
01. A Selfish Star
02. The Veil Of Splendid Lies
03. Act Of Faith
04. Tethering The Transient
05. Dieu Vide
Laissez un commentaire