Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller):
9 / 10

Décidément, par ces temps de crise économique planétaire, les scènes métal scandinaves et teutonnes se livrent une guerre farouche et sans merci, dont l’ultime dessein parait viser à nous purger de façon rédhibitoire des quelques euros restant en nos poches trouées. Multiplicités, nouveautés, originalités, et surtout appréciabilités de cet éventail venu du grand « Chnord » se succèdent ainsi à une vitesse vertigineuse dans les bacs, engendrant un véritable maelstrom nous donnant le tournis quand à savoir qui est qui, qui fait quoi, et surtout qui écouter et qui apprécier. Le panel est démoniaque et pourrait submerger quelques métalleux ébouriffés que ce soient, aussi assidus et branchés en continu soient ils…. Mais quantité est elle forcément synonyme de qualité, à vous de juger…

Prenons Defueld par exemple. Cinq vikings venus de Stockholm, un combo formé en 2003, -dont le chanteur Chris Wetterstrom et le gratteur Alex Anfalk ont la particularité, sommes toutes assez courante, de s’être rodés dans un underground combo black métal « Darkmoon Ritual »-, et une première démo « Vs Yourself » sortie en 2003 pour se faire la main. Puis un travel original en novembre 2007 au Sénégal, sur invitation de promoteurs africains, où le groupe jouera un max de concerts devant un public en nombre et surchauffé. Bœufs, guests, mixités, les cinq se frotteront au hip-hop local et en apportant leur touche metal accoucheront d’un hybride looké Hip-rock. Expérience réussie en tous points puisque celle ci aura une influence certaine sur la voie musicale choisie par les cinq suédois. Ne restait plus alors qu’à pondre un premier scud pour se jeter gaiement dans l’océan métal.

Pour ce faire, les scandinaves décidèrent d’enregistrer, mixer et produire eux mêmes leur premier opus dans le studio pro et perso du chanteur, « Music solution ». Ouep, cela facilite beaucoup de choses vous avez bien raison, et en parallèle cela permet de passer le temps qu’on veut au fignolage de compositions sans cesse remises sur l’ouvrage; ce qui se fera nettement ressentir au final. Le résultat sera masterisé au bien connu « Cutting Room », et la promotion en Suède sera confiée à Per Bussman de « Triada promotion ». Voilà pour les facettes, insémination, gestation et procréation.

Et ce bébé alors il est beau ??? Et bien oui, splendide, et l’ainé à mon sens d’une lignée qui s’avère très prometteuse. Dès le « Spawn » initial et son intro aux claviers ciselés annonçant du riff couillu et pêchu, on ne peut que tomber sous le charme d’une énergie frénétique invitant au headbanging mais conservant une ligne mélodique d’esthète. Alliance de puissance rageuse et de beauté des lignes musicales proposées, ce titre est la tuerie inaugurale annonçant une suite du même acabit. Les trois titres suivants, « Forever » – un des singles sorti sur la compilation Mama Trash Family Artists Vol2, en compagnie de Maryslim, Mortiis…-, « Endless Roll » et « Hero (in) » utiliseront les mêmes recettes avec autant de réussite. Des guitares saillantes et mises en avant oscillant entre heavy et trashy, des mélodies catchy aux breaks ficelés façon In Flames, des lignes organiques parfois véritablement surprenantes mais toujours de haute tenue… Une maturité sidérante pour un illustre combo inconnu pondant son premier opus !

Christoffer Wetterstrom, front man du band et accessoirement chanteur de son état (killing joke !!!), est le véritable monsieur plus aux compos proposées. Son timbre velouté mais rageur donne une dimension supplémentaire à la tracklist, dont les « Waiting In The Wings », « Rather Die Standing » -accompagné au piano-, ou autre « Blind » de clôture sont des réminiscences certaines du « Black Album » de qui vous savez. Autant dire que sur ces plages aux tempos soft et suintant l’hymne à la ballade, plane une ombre omniprésente. Celle du légendaire James Hetfield en personne, ce qui n’est pas la pire des comparaisons envisageables vous en conviendrez.

Il n’empêche que ces trois ilots de quiétude et de répit malgré leurs qualités certaines, souffrent d’une impression de « maintes fois trop entendus ». Defueld est plus convaincant quand il lâche les chevaux et nous assène toute sa rage telle un « Retarted » corrosif, syncopé, à la lourdeur nimbant irrémédiablement nos neurones et nous poussant vers un énervement viril à la limite de l’épanchement de testostérones. Que du bon, du tendant à l’excellence, et pas de « remplissage » dans une tracklist qui est une véritable baffe dans la gueule, ou un magistral coup de pied au cul ; c’est selon votre préférence. Au final, pour un coup d’essai surgi de nulle part, c’est un coup de maitre annonçant des lendemains prometteurs. Ne reste plus maintenant qu’à confirmer par un second album du même ordre, ce qui n’est pas forcément le plus aisé tant la barre a été placée haute d’entrée. Et pour en revenir au kaléidoscope génétique exponentiel des combos Metal dépeint dans l’intro de cette review ; je me contenterai de citer cette maxime pour Defueld: Impatience quand tu nous guettes.

Ah oui, j’oubliais. Si vous n’êtes pas encore tombé de votre tabouret avant l’audition d’un excellent « Crime Of The Century », pas de panique. Les plombs n’ont pas sauté !!!

Myspace : www.myspace.com/defueld
Site Internet : www.defueld.com

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