Note du SoilChroniqueur (Coolstoner) : 8/10

Alors autant annoncer la couleur tout de suite, je n’avais jamais entendu parlé de ce groupe avant, mais après avoir visionné leur clip, l’envie d’en savoir plus m’a dévoré…
Outre un nom qui ramène à un roman avec lequel il n’a plus trop de lien, si ce n’est une vision dystopique aggravée du monde qui nous entoure, il faut reconnaitre que Demande A La Poussière nous gratifie d’une vidéo accompagnant leur premier single, le bien nommé « Eréthisme », d’une qualité qui fait plaisir aux yeux.
Certes c’est pas très coloré mais en même temps, on a affaire à un groupe qui fusionne du post hardcore avec du black/doom metal et on comprend aisément qu’ils sont plus noir et gris question déco.
Et avec un créateur de vidéos comme Chariot Of Black Moth, on obtient un ensemble cohérent à souhait et vraiment léché. Le soucis de bien faire les choses chez Demande A La Poussière transpire à travers ce clip.

Ca, c’était pour les yeux, occupons nous des oreilles maintenant.
Avec Quiétude Hostile (on peut noter l’oxymore menaçant au passage), Demande A La Poussière va être exigeant avec ses auditeurs.
Pour faire simple, le monde se divise en deux catégories, ceux qui vont adorer et les autres. Assez classique en somme mais là où ça devient original, c’est que vous pouvez faire partie des deux catégories alternativement, en fonction de votre état d’esprit. Je m’explique : Le son de cet album est lourd comme du plomb ou une très grosse enclume de forgeron au choix (vous avez l’image ?). En plus d’être pesant, comme on aime, il est gras à souhait. On imaginerait presque qu’ils ont tartiné de beurre de cacahuètes toutes les cordes des instruments tellement c’est rond et onctueux.
Ca colle au palais et c’est trop bon.

Par contre à lire les paroles, on se rend compte que la vie doit être ultra galère dans le Val d’Oise parce que ça ne transpire pas la joie de vivre et c’est le moins qu’on puisse dire. Ils feraient passer Brel, qui chantait Le Plat Pays avec pourtant de la conviction, pour un gai-luron. On retrouve donc cette thématique tourmentée, torturée qui se positionne bien souvent au bord du précipice de l’Apocalypse.
C’est malsain à souhait mais esthétiquement d’une beauté rare et surtout efficace. Les “mélodies” nous emmènent bien vite dans la danse traumatique et le chanteur sait varier entre un chant d’outre-tombe “growlé” et un chant plus rugueux, plus hardcore. Cette atmosphère est parfois rendue plus aérienne par des passages comme suspendus hors du temps. Une intro plus calme, un saxo, où encore un extrait de bande son qu’on dirait sortit d’une très vieille interview. Mais ces interludes ne sont que de passage et la noirceur revient vite au galop. Ces effets et le son particulier de cet album sont le fruit d’un travail de production assez remarquable qui est l’œuvre de d’Edgard Chevallier, guitariste du groupe mais ici également aux manettes du Lower Town Place Studio.

Si la qualité de cet album, qui sort en formats CD / LP / Deluxe Edition / Platinum Collector Edition Limited et box, est indéniable, il faut être prêt psychologiquement à affronter plus de cinquante minutes de dépression et de douleur.
Voila peut-être son talon d’Achille.

Bah moi, aujourd’hui j’étais bien avec Demande A La Poussière et p’têtre que vous le serez aussi ?

Tracklist :

01. Léger Goût De Soufre (5;14)
02. Morphème (6:11)
03. Éréthisme (5:43)
04. Quiétude Hostile (5:12)
05. Perdu (7:21)
06. Bois De Justice (6:13)
07. L’Oubli Du Contrasté (6:22)
08. Expiravit (9:17)

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