Note de la Soilchroniqueuse (Bloodybarbie) : 7.5/10

Neuf mois après avoir forniqué avec son amant, Satan, une pauvre génitrice mit au monde un certain Dani le 25 juillet 1973, et dès sa décente aux enfers terriens, le diablotin poussa un cri strident “waaaaaaaaaaaaaaaaaa”, la première performance publique de Dani qui a fait fuir tout le corps médical. Une vocation est née, sa destinée était déjà toute tracée, mais il ne savait pas encore marcher droit pour la suivre. Des années de répète (depuis sa naissance) et d’entrainement acharnés, à pleurer jour et nuit, pour aiguiser encore plus ses cris et les perfectionner jusqu’à rendre sourds ses parents, je n’imagine même pas la vie infernale qu’a dû subir sa pauvre mère durant toutes ces années… Après tout, c’est le châtiment pour avoir couché avec Satan !
Ses cris uniques lui donnaient un certain pouvoir invincible : un seul cri et le monde entier se pliait à lui et exécutait ses ordre sous peine de devenir sourds, et croyez moi, même les boules Quies ne servaient à rien (peut-être qu’on verra Dani dans un des Marvel dans le rôle d’un méchant).

Quelques années plus il a su trouver et suivre le chemin tout tracé qui lui était destiné, jusqu’à fonder un groupe unique en son genre, Cradle of Filth, pour internationaliser ses cris en mélodies. Mais ça ne lui a pas suffit, ce n’est pas assez : lorsqu’il ne fait rien dans Cradle, entre deux albums, il le fait dans son autre groupe, dans le même genre de CoF, Devilment, qu’il a fondé en 2013. On a déjà eu un bon premier album « The great and secret Show » en 2014 (chronique : http://www.soilchronicles.fr/chroniques … ecret-show) et voilà que la deuxième œuvre de l’enfant de Satan prend forme… et de belles ! Parce que Devilment et CoF ne lui suffisent pas, Dani a un autre projet, toujours dans le même style mais un peu plus heavy, Temple of the black Moon, dont on n’a eu qu’un extrait alléchant en 2013 et plus rien après…

En 2015, on a eu l’album fade de CoF tombé dans les oubliettes (http://www.soilchronicles.fr/chroniques … he-witches) et pour 2016 Dani nous offre un second album de Devilment, à l’intitulé et la pochette très classes : « II – The Mephisto Waltzes ».

Alors quoi de neuf chez Devilment la dernière fois ?
Déjà, un peu plus de douceur dans ce monde de brutes. Un Dani en bonne santé vocale, ses cordes n’ont pas pris la moindre égratignure (ou ride), la recette de base est présente : extrême, orchestral, la belle et gracieuse voix de Laurens (aux claviers aussi), des mélodies diaboliques, du sang et Satan pour bénir le tout. Certes, il y a moins de morceaux bizarres et originaux comme « Mother Kali » dans le précédent, mais c’était quasi le seul morceau authentique. On ressent toujours une ambiance aussi malsaine et gothique, des compos à la CoF avec des riffs de guitares plus lourds.

Les orchestrations ne sont pas toujours présentes, on retrouve des morceaux plutôt death mélo à la Dark Tranquility avec de belles notes pianotées (avec la voix de Dani et Laurens) comme « Under the Thunder » ou encore « Full Dark no Stars » où le chant de Laurens domine avec un somptueux piano bien plus présent. Moins commun pour Devilment ou CoF, c’est ce titre très émouvant et mélodique, « Dea Della Morte » ; on y trouve aussi une surprenante surprise vers la fin, un bout à la deathcore et des riffs saccadés !

« II – The Mephisto Waltzes » est bien moins sophistiqué que son prédécesseur, mais bien plus raffiné puisqu’il y a une bonne partie du chant assurée par la douce voix de Laurens, sur un tempo global plus modéré et des mélodies et riffs moins agressifs. Avec une bonne dose de piano et des orchestrations modérées, on a moins cette impression flagrante qu’on écoute du CoF. Pour ma part, les deux albums de Devilment, bien qu’assez différents, s’apprécient au même niveau (d’où la même note) mais pas de la même façon.
Mon top 5: « Hitchcock Blonde » : un peu indus et symphonique, avec ce parfait duo Laurens/Dani, « Judas Stein » : du Death classique saupoudré de quelques orchestrations, « Under the Thunder » (surtout son outro), le moins commun pour du CoF et Devilment et très original « Shine on Sophie Moone » où Dani s’initie bizarrement au chant thrash et même quelques riffs thrash (en intro). J’ai aussi adoré le bonus « The seductive Poison ».

Un bon album que je recommande fortement aux fans de CoF, surtout s’ils ont été déçus par leur dernier. Après tout, Devilment, c’est l’extension de CoF (je ne comprends toujours pas l’utilité d’avoir un groupe en plus si c’est pour faire la même chose, à peu de choses près).

Tracklist:
01. JudasStein
02. Hitchcock Blonde
03. Under the Thunder
04. Full Dark, no Stars
05. Shine on Sophie Moone
06. Life is what you keep from the Reaper
07. Dea Della Morte
08. Entangled in our Pride
09. Hell at my Back
10. The seductive Poison (bonus)
11. Father Dali (bonus)

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