Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

L’air de rien, cela fait plus de quarante années que le groupe Die Krupps nous envoie sa musique en travers des oreilles, à grands coups d’electro / EBM dans lequel il n’a pas hésité à intégrer du metal.

C’est vraiment en 1992 avec l’EP “A tribute to Metallica” que le groupe, toujours emmené par les increvables Jürgen Engler (qui a poussé le vice jusqu’à faire partie du line up de Doro) et Ralf Dörper, a développé des accointances avec le metal et ces dernières ne s’arrêtent pas là : outre le fait de mettre de la grosse guitare dans son industriel, à la façon d’un Ministry (en moins violent), d’un Combichrist voire d’un Rammstein (ce qui nous fait dire que ces derniers n’ont rien inventé sinon un visuel à part), il a également eu quelques tronches du metal dans son line up. On pense notamment aux batteurs Darren Minter (ex-Brutal Groove, ex-Angel Witch, ex-Heathen, ex-Dissident Aggressor, ex-SoulMotor) ou Volker Borchert (ex-Breaker, ex-T.N.T., ex-Accu§er), mais surtout aux guitariste Lee Altus (Exodus, Heathen, ex-Angel Witch, ex-Mordred) et Nils Finkeisen (Kingdom Come, ex-Vomiting Corpses, ex-Eden Circus), musicien live depuis 2015.

Mais avant ça, Die Krupps jouait un pur EBM / industriel, inspirant bon nombre de groupes, à la façon des Front 242, D.A.F., Nitzer Ebb, Skinny Puppy ou Front Line Assembly, suivant un mouvement initié par les légendaires Kraftwerk. Ils sont désormais eux-mêmes inspirateurs de nombreuses formations de metal industriel : Rammstein, Combichrist ou, par chez nous, Horskh et Punish Yourself.

Après quarante années d’une carrière plus qu’honorable, il était temps pour Die Krupps de rendre hommage à ses propres héros. Tu en connais beaucoup des albums qui regroupent Queen et Blüe Öyster Cult au milieu de formations issues d’univers aussi différents que ceux de The Neon Judgement, Fad Gadget, Sparks, Devo ou The Stranglers ? Hé non : il fallait bien qu’une formation légendaire s’y mette et se permette même le luxe d’inviter quelques sommités comme Big Paul Ferguson de Killing Joke sur “To Hell with poverty !”, James Williamson des Stooges sur “(Don’t fear) the reaper)”, Jyrki 69 des 69 Eyes sur “Chinese black” et Ross The Boss sur “No more heroes”… Rien que ça !

Et le pire, c’est que ça fonctionne !

Ferme les yeux et imagine “Another one bites the dust” de Queen version EBM aux touches de claviers sautillantes, du Blüe Öyster Cult à la sauce electro et quelques autres sucreries alliant guitares et sonorités industrielles. On se ravira d’entendre un plus fidèle “Chinese black” des non moins légendaires The Neon Judgement ou un “Collapsing new people” presque plus Fad Gadget que Fad Gadget lui-même, sans parler d’un « New York » en fin d’album qui sonne très new beat et qui nous ferait presque danser à la façon d’un Peter Renkers et son indécrochable sourire ! Et tout ça sans parler d’une pochette très Pink Floyd en prime !

Si parfois les albums de reprises sont de vrais ratages, Die Krupps n’a absolument pas loupé le sien et arrive à transformer dix pépites en… dix pépites ! Une réussite, qu’on vous dit !

Tracklist :

01. The Number One Song in Heaven (reprise Sparks) (3:57)
02. Chinese Black (feat. Jyrki 69) (reprise The Neon Judgement) (3:48)
03. Whip it (reprise Devo) (2:46)
04. (Don’t fear) The Reaper (feat. James Williamson) (reprise Blue Öyster Cult) (4:30)
05. To Hell with Poverty ! (feat. Big Paul Ferguson) (reprise Gang Of Four) (5:01)
06. No more Heroes (feat. Ross The Boss) (reprise The Stranglers) (3:38)
07. Another One bites the Dust (reprise Queen) (3:09)
08. Marilyn Dreams (reprise B-Movie) (4:17)
09. Collapsing New People (reprise Fad Gadget) (4:29)
10. New York (Version 9/11) (reprise Herringer & Siciliano) (6:10)

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