Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 9/10

Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage… Malgré le chant des sirènes, difficile de passer sous silence la parution d’un album qui mérite de faire grand bruit, et pas « beaucoup de bruit pour rien » comme c’est le cas de nombreuses grosses productions dans la langue de Shakespeare.

Parlons peu, parlons bien, les grecs ne sont pas doué que pour les sandwiches idoines mais aussi dans le Metal, Dimlight étant dans la lignée de leur grand frère Specticflesh (les liens sont noués depuis le mixage de leur précédent album Psychosynthesis en 2012 par… Fotis Benardo) avec un The lost Chapters dans une mouvance Death symphonique-sa-(Ho)mère tellement c’est bon qu’on en redemande !

Si le début parait un peu fade et « classique » – oui, désormais on a déjà entendu tellement de choses que même une nouveauté peut paraitre classique – avec son ouverture narrative, approche qu’on trouvera sur nombre de pistes (logique, autant raconter une histoire si on évoque des chapitres perdus), ainsi que la deuxième piste et son riff d’accroche pas accrocheur, le premier point fort du groupe hellène est celui de la voix à la fois vicieuse et hargneuse de leur chanteuse Eva Fourlanou – non, non, non, on évite tout de suite le jeu de mot très facile avec son nom. Elle fait même passer le binôme vocal avec son comparse guitariste Peter « invoker » pour anecdotique tant son timbre est marquant, un peu comme celui d’Agnete Kjølsrud, guest sur « Gateways » de l’album Abrahadabra de Dimmu Borgir.

C’est à partir de la seconde moitié de la 3ème piste (« Shattered Idols ») que vous êtes happé par le second gros point fort du groupe : ses orchestrations majestueuses et magnifiques, capables d’aller dans la violence la plus épique (« Children of Perdition ») comme le romantisme le plus noir (« Fields of Carnage », cette intro incroyable avec le solo de clarinette et l’arabesque de harpe… rejoints ensuite par le duo basson-hautbois sur une pédale de Sol mineur), avec le renfort de voix de chœurs des plus rondes et puissantes. Le tout n’excluant évidemment pas la grosse violence metal avec une double pédale soutenant les riffs de guitare ultra pointus comme sur « Invoking the Hunter », et ça va crescendo dans ce mélange de violence et d’orchestre, à l’instar de l’album de Dimmu ci-dessus cité.

On atteint un de ces climax d’émotions cumulées sur « Fear the Heavens », probablement le meilleur morceau, le plus diversifié de l’album pour ses qualités musicales. Les trois derniers morceaux sont juste exemplaires dans le domaine.

Cet album autoproduit (merci Indiegogo et ses contributeurs) et distribué par Sliptrick est un autre trophée à mettre au compte du label US, déjà à l’œuvre pour Consequences de The Oath. Par conséquent, une autre pépite – que dis-je, un lingot d’or noir – qui nous vient avec grâce de Grèce et à écouter absolument, voire à posséder avidement tel un Pâris convoitant la fille de Léda et Zeus, l’hellène Hélène.

A écouter sans perdre de temps, ni le fil de l’Histoire – ou d’Ariane – en parcourant les chapitres perdus de cette Odyssée à lire et relire. Heureux qui comme Ulysse aura fait un beau voyage musical pendant ces quarante minutes…

Tracklist:
1. The Inception (1:06)
2. Spawn of Nemesis (3:48)
3. Shattered Idols (4:55)
4. Invoking the Hunter (4:28)
5. Dark Things of the Desert (0:38)
6. Children of Perdition (4:57)
7. Torrents of Blood (4:34)
8. Fear the Heavens (4:13)
9. Clash of Immortals (5:37)
10. Fields of Carnage (6:39)

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