Line-up sur cet Album
George Lynch - Guitares / Dino Jelusić - Chant, Claviers / Will "Science" Hunt - Batterie / Trevor Roxx - Basse.
Style:
Hard rockDate de sortie:
24 janvier 2020Label:
Frontiers RecordsNote du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9,5/10
On ne va pas tourner autour du pot pendant des heures, mais là, on tient une perle !
Dino Jelusić, j’en avais déjà parlé lors de la chronique du premier album d’Animal Drive (“Bite !”) sorti en février 2018 : il a à peine onze ans lorsque il est vainqueur du premier Eurovision Junior de Copenhague, finit deuxième au Slavianski Bazaar (Vitebsk, Biélorussie) en 2014, puis décroche les grands prix du Discovery Festival (Varna, Bulgarie) en 2015 et du New Wave Festival (Sochi, Russie) l’année suivante. Enfin, toujours en 2016, il gagne le Fender Award du meilleur chanteur en Croatie. Rien que ça ! Et, au final, il se retrouve chanteur chez Trans-Siberian Orchestra… Il y a quand même pire comme background. Et il faut reconnaître qu’il a du coffre, le gaillard, recommandé par Jeff Scott Soto himself à Frontiers Records.
C’est donc tout naturellement sur ce label que sort ce premier album qui, avec le recul, s’avère être une merveille que j’avais finalement sous noté en octroyant un 9/10… Alors que nous n’avons pas de nouvelles d’Animal Drive, voilà que le chanteur surdoué revient aux côtés de l’excellent guitariste George Lynch (T&N, Lynch Mob… ex-Dokken) avec le batteur Will “Science” Hunt (Evanescence, Black Label Society, Static-X) et le bassiste Trevor Roxx.
Et il faut reconnaître que la rencontre entre Lynch et Jelusić, si, sur le papier, est particulièrement bandante pour tout adorateur de bon hard rock, l’écoute n’en est que plus fantastique ! C’est bien simple, Dirty Shirley, si aucune innovation musicale n’est à constater, nous retranscrit superbement bien beaucoup de choses que le (hard) rock a été capable de nous proposer depuis sa création : on oscille entre Led Zeppelin, Deep Purple, Rainbow, Whitesnake, Skid Row, bien entendu Dokken mais aussi de l’Alice In Chains, du stoner, du blues, du rock sudiste… y a de quoi satisfaire tous les plus réfractaires !
Le talent guitaristique de George Lynch, on ne va pas lui faire l’affront d’en reparler, on le connaît, il est capable de s’adapter à tous les genres que le hard rock propose et ses soli sont toujours excellents (jette une oreille sur celui de “Higher” si tu as encore du mal à en être convaincu).
On va du coup éviter de faire dans le pléonasme et l’évidence : oui la pluie mouille, non la guerre c’est pas bien, oui George Lynch fait partie de ce qu’il se fait de mieux en matière de guitaristes.
Par contre, comment ne pas évoquer la performance phénoménale du chanteur ? Voilà un gaillard capable de nous faire tant du David Coverdale, du Ronnie James Dio, du Jorn Lande, du Layne Staley, et tout ça avec une facilité tellement déconcertante qu’elle en frôle l’insolence.
Niveau compositions, on a droit à tout, Dirty Shirley ne se contente pas de nous faire un album “service minimum” avec onze compositions à classer entre les précédentes et les suivantes, comme cela est trop souvent le cas dans le genre. Non, on surfe tour à tour dans des vagues bien diverses.
D’entrée, “Here comes the king” se la joue hard rock classique, avec un chant façon RJ Dio tout en puissance, un mid tempo bien plombé et une section rythmique bien lourde. “Dirty blues” s’enchaîne et on se croirait de retour en “1987” avec un croisement entre Dokken et Whitesnake, magnifié par un chant à la David Coverdale, pour un compromis blues / hard rock bien senti. “I disappear” se la joue plus rock alternatif, compromis entre un bon vieux grunge et desert rock pour sept minutes très intéressantes dans un domaine où le guitariste nous avait peu, voire pas du tout, habitué. “The dying” calme tout le monde avec une guitare sèche pour quelques touches hispanisantes, un orgue Hammond et un refrain à tomber par terre. Les choses s’énervent un tout petit peu avec le plus bluesy “Last man standing” qui pourrait avoir sa place sur un album de Lynch Mob avec une nouvelle fois une prouesse vocale intéressante de la part du vocaliste. Dans un autre registre, plus proche du premier titre, “Siren song” se montre plus nerveux, sautillant et surtout bourré d’énergie, avec un passage instrumental accompagné d’un orgue Hammond rappelant pas mal Deep Purple.
Autre grand moment de l’album, les sept minutes d’un “The voice of a soul” qui a tout du Whitesnake d’avant “1987” : low tempo sensuel, blues rock bourré de feeling qui allie tant la performance vocale d’un David Coverdale au point d’en être bluffant et les fulgurances bourrées de feeling d’un George Lynch incroyable.
C’est lorsqu’on arrive au huitième titre avec un “Cold” bien hard rock qu’on s’aperçoit qu’on n’a pas encore parlé de la qualité du bassiste pour un titre fait pour lui : hard rock somme toute assez classique avec une basse omniprésente sur des rythmiques taillées bien carrées à la hache ! Encore une fois, les comparaisons avec le Serpent Blanc vont y aller bon train tant le père Dino y va de nouveau de sa prouesse vocale.
“Escalator to purgatory” retourne dans un blues rock un rien grungy sur lequel l’ombre d’Alice In Chains plane : tempo lourd et lent, lancinant, avec un chant entre Coverdale et Staley. Pour un peu, on s’attendrait à l’entendre chanter “Them bones” à la fin du refrain. Là où “Higher” semble parfois ne pas savoir où aller malgré des intentions bien dynamiques, donnant l’impression d’être un titre plus “remplissage” qu’autre chose tant sa qualité dénote par rapport au reste de l’album… (restant tout de même dans quelque chose d’efficace), on clôt l’album avec un “Grand master” acoustique, magnifique blues, sorti tout droit de la Nouvelle-Orléans.
Et en plus d’avoir des titres fabuleux, ce premier album de Dirty Shirley bénéficie d’un son moderne et puissant, produit par George Lynch lui-même et mixé par un Alessandro Del Vecchio toujours dans les bons coups (Jorn, Quiet Riot, LA Guns, Revolution Saints, Resurrection Kings, etc…).
Un must, ni plus, ni moins !
Tracklist :
1. Here Comes the King (6:44)
2. Dirty Blues (3:34)
3. I Disappear (6:58)
4. The Dying (4:00)
5. Last Man Standing (4:16)
6. Siren Song (4:05)
7. The Voice of a Soul (7:09)
8. Cold (5:17)
9. Escalator to Purgatory (5:05)
10. Higher (5:28)
11. Grand Master (3:59)
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