Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8,5/10

Un nom qui finit par –tor, un logo caractéristique, une pochette classique dans le genre. Si je vous dis qu’on a affaire à un groupe de hard rock mélodique, vous me croyez ?…

Bien sur que non : depuis que Kreator a lancé la mode, combien de groupes voient leurs noms finir pas ce suffixe ? Alors on peut se poser la question : encore un n-ième groupe de thrash metal old school à classer entre le précédent et le suivant ? Oui… et non !

Il est évident que le genre n’a pas/plus grand-chose comme surprises à nous proposer : des noms de groupes somme toute classiques, des riffs entendus et réentendus, une rythmique soutenue entre quelques breaks plus mid tempo ou autre accélération à nous coller au siège, un chant agressif… Bref, Distillator pourrait passer inaperçu s’il n’avait pas ce petit truc en plus qui le démarque des autres groupes du genre.

En général, quand on veut s’écouter un album de thrash metal, estampillé eighties qui plus est, on sait de quoi on a envie. D’ici à ce que la qualité soit au rendez-vous, c’est un bonus et un luxe à côté duquel il serait con de passer. Et ça, Distillator nous le propose.
Formé en 2013, le trio Néerlandais nous sort un EP dans la foulée (« EP 2013 », ça c’est de l’imagination) avant un premier album, en 2015, déjà chez Empire Records (« Revolutionary Cells ») et relativement bien accueilli par les critiques. C’est au printemps 2017 qu’ils enfoncent le clou avec ce « Summoning the Malicious » explosif sans changer ce line up aux membres déjà bien aguerris dans d’autres formations.

Voilà un groupe qui nous distille (à tort ?) des riffs bien violents et rapides qu’on se prend bien à travers de la figure ! Un chant aigu rappelant celui d’Achim ‘Daxx’ Hömerlein (Vendetta) sur « Go and live… stay and die », sur lequel une légère reverb’ augmente la sensation d’agression, crache sa colère sur fond de rythmique épileptique. Et les soli sont judicieusement posés sur des breaks souvent à contre-pied. Bref, à décrire comme ça, on a le sentiment de s’écouter un album de thrash metal de plus, ni plus ni moins.
Sauf que, comme dit plus haut, Distillator a ce petit truc en plus : un talent de composition indéniable au service de musiciens expérimentés qui maîtrisent leur sujet. Les secouages de tête sont légion et il est difficile de ne pas régulièrement taper du pied. Et le tout est d’une fluidité telle que l’album passe comme une lettre à la poste : neuf titres pour 37 minutes, autant dire que du superflu, il n’y en a pas.
Et lorsque le groupe ralentit le rythme pour proposer un morceau – mid tempo – plus fouillé, on a droit au mystérieux « The King of Kings » bien prenant de la première à la dernière note.
Pour tout le reste, c’est tabassage en règle, avec une urgence digne des « Show no Mercy », « Bonded by Blood » ou « Darkness descends ».
Titre à écouter en priorité ? Tous, vraiment ! Avec malgré tout une grosse préférence pour « Blinded by Chauvinism » et surtout « Megalomania ».

Pas étonnant de les avoir vus partager la scène avec des groupes comme Vektor, Legion of the Damned, Anthrax, Gojira, Skull Fist, Nervosa, Testament ou Toxik…

Un groupe à suivre !

Tracklist :

1. Blinded by Chauvinism (3’31)
2. Mechanized Existence (4:39)
3. Estates of the Realm (3:24)
4. Summoning the Malicious (4’02)
5. Enter the Void (3’51)
6. Algorithmic Citizenship (3’41)
7. Stature of Liberty (3’33)
8. The King of Kings (6’12)
9. Megalomania (4’16)

Site officiel : http://distillator.eu/
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