Note du SoilChroniqueur (Arno) : 9,5/10

Partis de Negura Bunget à cause de tensions internes, Sol Faur et Hupogrammos ont donc fondé Dordeduh, ce qui est probablement la meilleure chose qui pouvait arriver à la musique en général. En effet, aussi difficile qu’il soit de qualifier Dar De Duh (ce premier album n’est pas une méthode d’apprentissage de l’alphabet), il est certain que cela va bien au-delà de que peut proposer Negura Bunget en termes de créativité et d’inventivité. Imaginons plutôt ici un mélange de Progressif, de folklore traditionnel roumain, de Métal atmosphérique, de Black Métal, de Post Black Métal et nous serons encore loin d’une description fidèle de cette tour de Babel d’avant la chute.

Si le disque est principalement construit autour de trois titres avoisinant le quart d’heure (« Jind De Tronuri », « Calea Roţilor De Foc », « Zuh ») et illustrant parfaitement l’inspiration sans borne des musiciens de Dordeduh, les autres compositions ne sont pas pour autant de simple faire valoir : elles ménagent avec le même brio une place d’importance égale à chaque style pour faire de chacune d’elles des bijoux d’harmonies. On flirte avec le céleste à chaque instant, même lorsque la furie se déchaîne (« Flăcărarii »), le chant de Hupogrammos étant impressionnant dans ses sonorités gutturales, quasi Death Métal.

En alternant passages d’une rare beauté (« E-an-na ») et explosion de fureur maîtrisée, l’auditeur évolue pendant plus d’une heure dans une atmosphère de raffinement absolue, une ode aux grands espaces et à la nature. Me concernant, il s’agit sans contexte d’un des plus beaux albums écoutés ces dernières années, tous genres confondues. Sublime dans son travail d’introspection émotionnelle et avec un travail sur les voix exceptionnel.

Tracklist :
1 : Jind De Tronuri
2 : Flăcărarii
3 : E-an-na
4 : Calea Roţilor De Foc
5 : Pândarul
6 : Zuh
7 : Cumpăt
8 : Dojana

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