Note du Soilchroniqueur (Fredo):
7 / 10

Chroniquer un album de Doro, c’est un peu comme parler du boulot d’une vielle copine. Ça fait un bon quart de siècle que la belle traîne sa crinière blonde sur le circuit, alors forcément, on ne va pas présenter l’artiste en intro, tout le monde la connaît. Ce que tout le monde sait aussi, c’est que de sa longue carrière, il n’y a pas de grand album vraiment « culte », point de « Back In Black », ou de « Ride The Lightning » ou autre « Number Of The Beast » . Est-ce que les choses vont changer avec ce « Fear No Evil », dixième de la lignée “carrière solo”, le premier depuis un « Warrior Soul » de 2006 ? Allons-y tout de go et répondons non. Car Doro reprend une fois de plus une formule qui a fait sa popularité. Derrière le superbe artwork représentant la belle un peu rajeunie et dans une attitude guerrière limite puérile et la production très correcte, (on pourrait peut être chinoiser un peu sur quelques passages ou le son des percus n’est pas sensationnel, juste histoire de chercher la petite bête…), se cachent onze titres tous très agréables à écouter, mais assez inégaux. Dans la catégorie « très bon », citons « The Night of the Warlock » ou la voix de Doro se fait cassée et un peu éraillée et ou le rappel nostalgique des anciens temps est évident, le dynamique et entraînant « Celebrate » ou la belle clame ouvertement sa passion de ce style qui lui a tout amené, le très touchant duo avec Tarja « Wading Witt te Engels », l’épique « I Lay y Head Up on y Word » le mid tempo de « 25 Years ». Et dans l’autre catégorie, on retrouve par exemple la sempiternelle ballade en allemand « Herzblut » (quand Doro comprendra t’elle que depuis « Fur Immer », le sommet a été atteint ?), les brûlots « Caught in a Battle » ou « On the Run » qui sont juste de bons morceaux qui doivent exploser sur scène, mais qui sur CD sont assez plats…pour les autres titres, inutile de tous les citer, chacun pourra les classer à sa guise, en fonction de ses goûts ou de ses humeurs, car comme à son habitude, Doro, en mélangeant allègrement les ambiances, les tempos, ne nous propose pas un album linéaire ce qui fait qu’on y trouvera toujours quelque chose . Et c’est là une des grandes forces de cet album qui à défaut de devenir « le » classique, restera un album largement au-dessus de la moyenne.

Fredo