Line-up sur cet Album
John Petrucci : guitares John Myung : basse James LaBrie : chant Jordan Rudess : keyboards Mike Mangini : percussions
Style:
ProgDate de sortie:
13 Septembre 2011Label:
Roadrunner RecordsNote du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 9 / 10
« Un coup de gueule qui par extension rejette le dogme stéréotypé du « c’était mieux avant », slogan emblématique du blaireau lambda ! »
S’essayer à chroniquer un release d’un groupe comme Dream Theater, référence mondiale en matière de Prog n’en déplaise aux prétentieux et donneurs de leçon cachés derrière leur clavier de taiseux, est un exercice plus que périlleux à l’antithèse de la sinécure. Forcément votre simili prose sera lue et relue, et chaque mot sera décortiqué par d’une part des cohortes de fans qui ne vous pardonneront aucune remarque pouvant être jugée négative. Ou de l’autre au contraire par des haineux qui vous bruleront sans procès sur le bucher de vos vanités à afficher que vous êtes un aficionado historique du combo, quand dans le même temps leurs préjugés dogmatiques les enferrent viscéralement et implacablement dans le dénigrement et la condamnation. Si vous suivez mon raisonnement, vous comprendrez donc aisément que votre vieux reviewer a pris tout son temps et son loisir, à savoir près d’un trimestre, pour vous délivrer son ressenti strictement personnel. Pondre une chronique après deux ou trois écoutes discrètes, histoire de coller à l’actualité et faire de la connexion, n’entre pas dans les obligations des membres du team de Soil ce dont je me félicite pour une dualité d’effets tenant à la fois dans le véritable « Spirit Of Metal » d’un côté. Et de l’autre dans des anaphores littéraires ou Montaigne aurait « dit tête bien faite vaut mieux que tête bien pleine » et à laquelle Edouard Herriot aurait rétorqué que « la culture est ce qui reste quand tout a été oublié »…
Car lorsqu’il s’agit de chroniquer une sortie majeure, l’assimilation et le recul dans le temps paraissent d’être deux éléments prépondérants quant à savoir si celle-ci laissera son sillon de manière éphémère ou plus constante. Et notre théâtre du rêve nous en propose à nouveau, en s’accolant à l’exercice périlleux du funambule errant humoristiquement en roue libre. Depuis sa genèse en 1985 le combo New Yorkais a vu certes maints remaniements de line up, mais le départ du légendaire batteur/compositeur et membre fondateur Mchael Portnoy marque toute à la fois la fin du ère…Et un nouveau commencement, dans la continuité. L’heureux élu pour tenter une succession à sa majesté Mike (dont la contribution entre autres avec Avenged Sevenfold accoucha d’un excellent petit Nightmare) fut l’ex Annihilator, Mike Mangini. Autant vous le dire d’emblée, sa prestation s’avérera sans failles quoi que la batterie ne soit pas poussée sur le devant de la scène audio, mais avec viscéralement de perceptibles différences de jeu tels les parcimonies des contretemps et roulements assénés. Tous les amateurs ou professionnels œuvrant derrière des futs vous rétorqueront que seules une ou deux demi douzaine de batteurs sur la planète pourraient rendre des ouvrages de l’excellence du sieur Portnoy. Donc n’épiloguons point la dessus, faisons avec et pour clore ce second paragraphe, disons juste ceci : « A Dramatic Turn Of Events » pourra paraître fade, simpliste, voir bâclé ou vite enfanté, lors de premières écoutes ! Il n’empêche que celui-ci s’ancrera ensuite au fur et à mesure des découvertes de ses subtilités et magies inexorablement dans vos neurones marqués au fer rouge par des mélodies saisissantes.
N’entrons pas dans le titre par titre forcément exhaustif en qualités et défauts intrinsèques, mais penchons nous plutôt sur deux catégories distinctes dans le premier exercice de la dissertation : le Mauvais, et le bon. Dénigrer ou encenser est aisé sans motiver l’un ou l’autre de ces (ses) penchants, alors mon ressenti va vous être délivré brut de décoffrage et noir sur blanc. Dans la rubrique négative se trouveront ainsi par exemple les influences du combo qui quoi que ne datant pas d’aujourd’hui se révèlent ici encore plus présentes que toute au long de la discographie présentée jusqu’à lors. Muse, les Floyd, Opeth, Yes, le rituel est parfois plus que sous jacent, en réel filigrane comme en attestent les lignes de piano très présentes à l’exemple d’un « Lost Not Forgotten » sonnant véritablement comme l’égérie (killing joke !) britannique. Parallèlement les lignes de claviers auront peut-être par moments une fâcheuse tendance à aller se complaire dans la mièvrerie au risque de se voir labéliser illico sucreries mercantiles par les antis DT. Ces derniers mettront en outre en avant une prestation vocale de James Labrie manquant de poigne, trafiquée ou sirupeuse tel sur un « Far From Heaven », simili ballade véritablement évitable. Mais dans le même temps par ailleurs les lignes de chant seront fichtrement efficaces et empreinte de profondeur à l’exemple d’un régal de « This Is Life ». Le seul ingrédient devant faire unanimité et ne souffrant donc par la même aucune contestation restera le sous dosage au mixage de la jusqu’alors omniprésente batterie. Enregistré au Cove City Sound Studios, le guitariste John Petrucci s’est collé aux manettes ce qui n’était pas arrivé depuis « Six Degrees Of Inner Turbulence » si mes souvenirs ne me trahissent pas. Et le résultat est un manque de puissance flagrant ne résultant pas du remplacement par Mangini…
Pour le reste, zappons le discutable (qui me gonfle !) et venons-en aux louanges (que je préfère !) et sur lesquelles je serai volubile. Dream Theater n’a rien perdu de sa magnificence à nous asséner ses compositions surdimensionnées ou les tiroirs débordent de richesses et finesses et subtilités en tous genres, c’est un fait incontestable. Les deux highlights de cet opus, à mon sens le conquérant «Bridges In The Sky» et l’épique dévastateur « Outcry », en seront les fers de lance indéniable attestant que le combo se porte à merveille et possède toujours sa capacité à maitriser des structures musicales faisant mouche. Comment ne pas se laisser imprégner de la magie de ses ponts dans le ciel tout en braillant à tue tête en callant ses cordes vocales sur le chant de Labrie, c’est à se demander… Pareil pour l’intro ultra développée et les délires de « Outcry » et sa progression de haute tenue faisant monter le palpitant en cadence avant un break évanescent et décoiffant de profondeur. Parallèlement s’extasier devant des soli de très haute tenue ne sera pas faire preuve de mansuétude ni indolence tant ceux assénés dans des « Lost Not Forgotten » ou « « Breaking All Illusions » tapent fort ! Sans oublier le duel démoniaque de quasi anthologie s’étalant de manière sublime au deux tiers du précité « Outcry ». Entre petites surprises par ci comme l’intro de « Bridges In The Sky » ou l’on s’attend à voir surgir des moines boudhistes, et petite reculades par là avec dans le même titre l’arrivée de chœurs quasiment…grégoriens ; DT affiche toujours son talent de recherche et création. « A Dramatic Turn Of Events » sonnera peut être plus accrocheur par une facette « Pop » plus marquée que ses devanciers…Mais au final, le combo ne reste pas dans ses plates bandes et tend à se renouveler…
Sans révolution mais en pleine évolution, sans rupture totale mais sans immobilisme, sans Portnoy mais sans honte ; le groupe affiche une nouvelle direction musicale,- ou plutôt une déviance quant à son cheminement passé-, qui va encore faire couler beaucoup d’encre. Pléthores de chroniqueurs possédant la science infuse devant l’éternel, quoique n’ayant jamais pondu quoi que ce soit de « culte », vont se sentir obligés ou se faire un plaisir de s’essayer à vilipender ce nouveau Line Up de DT. Dans la profusion en tous genres de webzines parsemant la toile, égratigner une pointure de la scène Metal peut se faire si la démarche du reviewer est sincère, argumentée, et non sujette à cautions. Maintenant, descendre un opus (de près d’une heure vingt minutes…) en deux coups de cuillères à pots après autant d’écoutes, histoire d’être le premier site à mettre en ligne sa review et se voir crédité de multiples connexions est une démarche…Lamentable ! Où sont l’assimilation auditive et le recul nécessaires ? Un coup de gueule qui par extension rejette le dogme stéréotypé du « c’était mieux avant », slogan emblématique du blaireau lambda !. Cet opus est intrinsèquement mais parcimonieusement différent certes, mais techniquement et voluptueusement haut de gamme. « Far From Heaven » mis à part, les cinq du théâtre assurent et on redemande. Et si certains mauvais coucheurs les descendent en flamme, cela n’empêchera en aucun cas Dream Theater de rester « La » référence ès Prog d’une part. Et de l’autre « A Dramatic Turn Of Events » de se vendre comme des petits pains à l’exemple d’un « Heritage »…d’Opeth ! Ceci dit, l’artwork Cover ne m’éclate pas outre mesure…
Site Officiel : http://www.dreamtheater.net/
Myspace : http://www.myspace.com/dreamtheater
Facebook : http://www.facebook.com/pages/Dream-Theater/7677942180
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