Line-up sur cet Album
Jeremy Wolff : chant Guile Graff : guitare, choeurs Artur Rainha Pereira : guitare Coralie Andersson : basse, choeurs
Style:
Power Metal symphoniqueDate de sortie:
19 Octobre 2019Label:
AutoproductionNote du SoilChroniqueur (Quantum) : 7.5/10
S’il y a bien une période où il faut célébrer notre belle planète, c’est bien cette année 2020. Vous vous rappelez ce que vous vous êtes souhaités lors de vos vœux de fin d’année ? Une ?… Une quoi ? Une belle et heureuse année ! Vu l’actualité, ce n’est pas gagné, les ami(e)s. Mais je pense que, même si nous vivons une période délicate, il est important de voir une chose : depuis que l’Homme est mis en difficulté par la Nature, la Terre, elle, souffle. Ou reprend son souffle. Parce qu’à force de taper sur l’égocentrisme, l’Homme a fini par avilir son cœur et perdre le respect qui faisait sa grandeur, pour la grande Mère Nature. Mais il y a un groupe sur notre planète qui a donné son nom, et sa future gloire (on l’espère !) à notre bonne vieille planète bien enorgueillie, et ce groupe a posé son épicentre à… Rouen, en Normandie ! Mesdames et messieurs les terriens, ou les exoterriens, ou ceux qui vivent dans les terriers et qui mangent de la terrine, voici venu le temps de parler de la première démo du groupe Earthshine ! De quoi remettre du cœur aux baumes car assurément que nous aurons l’envers du décor !
Earthshine est une formation qui prend son origine dans l’année 2019 et débarque sur notre système solaire sans prendre de crème pour ramener sa fraise et nous présenter sa première démo. Comme son nom l’indique, Earthshine est (enfin) dans la lumière terrestre et s’apprête à nous donner un aperçu de son univers musical à défaut d’une leçon.
Vous aurez compris qu’il y a un lien important entre Earthshine et moi, puisque le groupe est dirigé par l’ancien dictateur de la chronique acerbe, l’ancien Bescherelle-addict de Soil Chronicles qui répondait au doux nom de Willhelm von Graffenberg ! Et comme un bon œil averti en vaut deux, et que notre bien aimé ancien confrère n’est pas encore borgne (et donc pas encore roi), il sait que cette chronique ne sera pas guidée par l’amitié que je lui porte mais par la porte que va prendre notre amitié si je suis trop sévère.
Et pour commencer, intéressons-nous à la pochette. Somme toute assez simple, avec le logo du groupe en gros plan, surplombant derrière un paysage spatial avec une planète rouge et un fond bleu plus prononcé. Je ne sais pas si cela est fait exprès, connaissant mon ancien compère je pense que ce n’est pas fait exprès, mais cela fait un effet « bleu blanc rouge » assez cocasse. Sachant qu’il est français sans s’appeler François, cela me semble encore plus évident. Bon, en soi, comme c’est une démo, il ne faut pas perdre de vue que l’artwork n’est pas la priorité du groupe en ce temps-là donc je ne m’attarderai pas dessus outre mesure. Je pense néanmoins qu’une certaine qualité de netteté aurait été bienvenue car l’image de fond est bien floue quand-même… Les amis, vous savez que nous ne sommes plus à l’époque de Paint sous Windows 98, m’voyez ?
Pour ce qui est de la musique en revanche, je peux d’ores et déjà dire qu’elle amène une nébuleuse de promesse, en faisant l’effet d’une supernova : explosive. Car c’est ainsi que démarre le premier morceau, de manière explosive ! Clairement, la musique est d’influence très Power Metal avec des apports non négligeables de symphonique. Forcément, lorsque l’on parle de « Power Metal », on pense à une bouffée d’énergie dans la musique, d’accents épiques et d’une certaine féerie. Ici, Earthshine assume pleinement tous ces ingrédients. La magie du Power Metal opère très vite avec le premier morceau qui se nomme « A Way to Extinction ». Ce que je trouve particulièrement intéressant et que j’imputerais volontiers à aux musiciens, c’est la richesse des compositions. Les riffs sont assez variables, j’y vois même un léger côté prog qui ne me laisse pas indifférent du tout.
Le deuxième morceau démarre de manière plus formelle avec ces claviers qui font penser à certaines musiques de films, puis c’est de nouveau l’énergie qui abonde et l’accent un peu plus tragique de ce morceau n’endort en rien nos envies de nous défouler. Si laisser place à l’émotion est une chose aisée dans ce type de Metal (probablement plus qu’ailleurs), il n’en demeure pas moins que le but premier est de trouver une écumoire aux énergies négatives. J’aime la dimension plus dramatique de « Nibiru », ce qui d’ailleurs ne me surprend guère, étant donné que Nibiru est un dieu babylonien souvent confondu avec Marduk, mais qu’il s’agit aussi et surtout d’une légende autour d’une planète inconnue du système solaire. Lorsque je ferme les yeux et que j’arrive à la deuxième moitié du morceau je m’imagine volontiers partir dans l’espace pour trouver cette planète au trésor, comme dans l’œuvre de Robert Louis Stevenson. Parenthèse : c’est mon sosie, réellement mon sosie si vous voulez voir ma trogne.
« Lost Signals » arrive ensuite avec un côté plus lourd qui contraste avec les flûtes en arrière-plan. Je pense que c’est mon morceau préféré parce que ce savant mélange de parties metal lourdes et d’instruments divers m’a beaucoup plu. Je pense aussi que ce qui m’a plu dans ce troisième morceau est son côté plus simple, moins sophistiqué. J’y reviendrai après.
« The cosmic Prophetess » clôt officiellement le chapitre de cette quadrilogie spatiale, avec une surprise : une voix gutturale ! Bien sympathique au demeurant, je ne pense pas qu’elle soit le mieux placé qui soit dans le morceau mais qu’importe. Le morceau en lui-même a une dimension en effet plus prophétique. Le riff metal principal est particulièrement achalandé en technique, et j’apprécie aussi les nappes de claviers en fond qui apportent cette dimension mystérieuse qui manquait à la démo. On était en effet plus sur du voyage dans l’espace, un peu en mode « partons à l’aventure » et ce morceau qui sonne comme une prophétie malheureuse clôt parfaitement la saga d’Earthshine. Le solo est de toute beauté, je reconnais là sans difficulté le talent de guitariste de mon ancien acolyte.
Pour résumer le tout et faire valoir la balance de la Justice dans son impartialité et sa justesse, il y a pas mal de choses à relever dans cette première démonstration de force (au sens propre). L’ensemble composé est majoritairement très bon et, comme je le soulignais pour débuter mon paragraphe, très prometteur ! On sent qu’il y a au-delà du talent, de la connaissance musicale et des influences très variées qui amènent à rassembler le tout dans ces morceaux pour ne faire qu’un. Difficile de savoir si la composition se fait à plusieurs ou si elle est l’ouvrage d’un seul homme mais, dans les deux cas, cette harmonie si dure à trouver est totalement actée. Je dirais néanmoins qu’en ayant trop de connaissances, on finit par vouloir peut-être tout mettre en avant et parfois, c’est trop. Un peu comme lorsqu’on se marie et que l’on invite tout le monde en se disant qu’on ira voir chaque tête de pipe pendant la soirée pour n’oublier personne, et que l’on finit quand-même par en oublier, et ces gens se sentent en trop. Ici, c’est le reproche que je ferai et dont la solution, à mon plus humble avis, se résume en quelques mots : il faut aller à l’essentiel. Car comme disent les pieds noirs : l’important, c’est l’essentiel ! Trop d’influences parfois tuent le résultat. A voir par la suite donc.
Le mixage est évidemment imparfait, on est bel et bien avec une démo donc de là, rien de choquant je dirais. Encore que, comparé à certains CDs studio, le mixage n’en est pas moins plus agréable que certains. Croyez-moi… Il y a quelquefois des ensembles de sons qui ne se chevauchent pas correctement et qui sont assez dérangeants, mais encore une fois c’est « normal ».
Le chant est vraiment intéressant aussi, ce n’est pas celui que je préfère en temps normal mais force m’est de reconnaître que ce dernier est bien exécuté. Il est prometteur pour la suite, et cette voix power metal n’étant pas évidente à reproduire, je ne peux que tirer mon chapeau ! Par contre j’ai eu du mal à discerner les choristes du chanteur, je ne sais qui a fait quoi au final. Il faudrait, à mon sens, différencier les voix de manière plus nette la prochaine fois.
Dieux merci ! Grâce aux vidéos YouTube, j’ai pu lire les textes des morceaux. Pèle-mêle, la démo parle en effet de ce qui était décrit dans le pressbook donc d’un choix cornélien pour l’Homme qui voit sa planète qui se meurt et qui doit choisir d’orienter sa survie de deux manières différentes ; qu’ils entendent parler de la fameuse planète légendaire Niribu ; voyant que la Terre va disparaître, des volontaires sont envoyés dans l’espace pour explorer cette planète et… Je n’en dis pas plus car les voies de la Prophétesse sont à découvrir dans la vidéo que j’ai postée plus haut ! Vous avez vu, j’ai bien lu le pressbook, hein ? Non je déconne, j’ai réellement lu les textes. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’ils sont d’une grande qualité d’écriture mais ils ont au moins le mérite de nous conter une histoire, à la manière de certains dessins-animés par exemple. J’adore les albums concepts, et je trouve que cette démo met un point d’honneur à mettre en scène une odyssée de l’espace et cela ne peut qu’être un point positif au même piédestal que l’effort de fait pour nous faire découvrir une vraie saga de l’espace ! Bravo !
Je termine ici ma chronique en ayant l’impression d’avoir été objectif, ce qui est important lorsque l’on a à traiter un groupe d’ami. Earthshine fait son entrée sur la scène metal que depuis peu et avec cette première galette, nous invite dans son univers fait de prophétie, d’aventures dans l’espace et surtout, de philosophie. Car lorsque l’Homme comprendra qu’il n’aura jamais le dernier mot face à notre Mère Nature, probablement qu’il aura à faire un choix. Et je remercie Earthshine de traiter cette question qui taraude l’humanité avec intérêt. Sachez que j’ai beaucoup été sensible à cela. En tout cas, la musique démontre un grand talent qui se dévoile au grand jour et vaut la peine d’être approfondie car si vous me demanderiez si les bases fondatrices sont là, je vous réponds fièrement à la Madame de Merteuil dans Les Liaisons Dangereuses : « OUI ». J’attends donc la suite avec extatisme ! Mes salutations à la belle bande de pirates de l’espace que vous êtes !
Et parce que j’en meurs d’envie, je citerai pour finir John Silver dans le dessin-animé La planète au trésor : « tu as en toi les prémices de la grandeur » ; c’est valable pour vous, les Rouennais !
Tracklist :
1. A Way to Extinction
2. Niribu
3. Lost Signals
4. The Cosmic Prophetess
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