Line-up sur cet Album
- Mick Gomes – Chant lead & guitare
- David Lopes – Basse & chant clair
- Sébastien Mourey - Batterie
Style:
Métal alternatif expérimentalDate de sortie:
2010Label:
Spasm RecordsNote du soilchroniqueur (Son) : 8/10
Suite à une rencontre musicale lors d’un festival (Sonorfest) début 2010, je me suis décidée à me pencher d’avantage vers un « petit » groupe qui cherche courageusement à faire sa place parmi l’élite française du métal moderne. Car les temps sont durs, et nombre de guitares électriques et voix éraillées se cassent les dents dans ce foisonnement au combien riche et passionnant mais très vite débordant et étouffant, saturé si l’on veut jouer avec les mots.
Difficile alors de ne pas s’attarder sur ce groupe qui présente un double attrait : outre une musique décapante et cryonisante, Eggshell utilise un carburant bien de chez lui en créant son propre label, Spasm Records, afin de prouver aux « grands » que rien ne peux s’opposer à la passion, l’envie et la rage. Ils n’ont qu’à bien se tenir !
Crée en 2007, Eggshell sort dans l’année une première démo (Rebirth) et enchaine les concerts. Se mettant rapidement à l’écriture d’un album, le groupe se fait plus discret, et c’est en 2010 que sort enfin Passengers, manipulé avec soin par le groupe et Frank Huesco, producteur en vogue connu pour son travail avec Hacride notamment.
Avec presque 1h de musique dans les zoreilles, pas de quoi s’ennuyer, d’autant plus qu’il est difficile de catégoriser ce travail dans un style bien particulier. Et visiblement le groupe s’en moque. Les maitres mots ici sont puissance, émotions et mélodies. On pourra donc parler d’un métal moderne avec des pointes de death. Ca fait un peu fourre tout je l’avoue, mais comme ca c’est posé et ca nous évitera de se questionner tout au long de l’album. Aussi à l’aise sur des morceaux instrumentaux que sur des morceaux chantés, Eggshell nous montre toute sa créativité en utilisant de nombreuses influences, histoire de nous dire « vous ne nous mettrez jamais dans une case, nous on fait du pure fu…ing metal qui sort des trippes ! ». Et on veut bien les croire, tant leur musique procure diverses sensations, et ce de façon parfois inattendue.
Comment imaginer par exemple qu’après Song for Ashes, une petite balade semi acoustique, se trouve une compo surpuissante, écrasante, un thrash death de très bonne facture intitulé Manufactured Memories ? Et qu’auparavant, on était tombé dans les mailles d’un très bel instrumental, Flying Over et ses 5 minutes d’exstase sonore ? Passant de morceaux plus complexes comme Ghosts of regrets et ses break bien construits ou encore Hour hand’s passengers et son côté Dr Jeckill (mélancolie, mélodie, prenante) et Mr Hide (heavy, énervée, puissante) à des morceaux plus classiques comme The Day after, Eggshell étale son ouverture d’esprit à qui veut bien l’entendre. Et comme pour enfoncer un peu plus le clou, l’album se termine par un long Sandglass (11 minutes) qui vient résumer tout le cheminement effectué depuis 1h.
Une bonne surprise avec premier album qui se veut très riche et complet. On pourra reprocher peut être un peu sa longueur qui risque de perdre tout ceux qui s’attendrait à un peu plus d’homogénéité. Enfin c’est agréable de tomber sur des groupes qui font fi du conformisme actuel et des critiques sur comment doit être tel ou tel type de métal. Pas besoin de philosopher la dessus, Eggshell a bien compris que pour avancer dans ce milieu, il est aussi important d’être authentique. Et à l’image de cette horloge qui tic tac tout au long de l’album, on peut rappeler une chose : ce n’est pas le temps qui passe, c’est nous qui passons. Autant donc que notre passage serve un chouilla à quelque chose, tant qu’à faire !
Myspace : http://www.myspace.com/eggshellband
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