Note du SoilChroniqueur (Arno) : 7,5/10

Parmi la vague de groupes actuels cherchant à repousser toujours plus loin les limites de la technicité dans le Métal extrême, on peut sans problème inclure les Américains d’Embryonic Devourment, actifs depuis 2003 et auteurs de trois albums, « Reptilian Agenda » étant le dernier en date.
Je ne vais pas m’étendre plus que nécessaire sur tout le délire autour du complot reptilien, en la matière chacun est libre de croire en ce qu’il veut (officiellement en tout cas) et toutes les informations nécessaires sont disponibles sur le Web. Parler musique est bien plus intéressant.
Lorsque, comme moi, on connaît le premier disque « Fear Of Reality Exceeds Fantasy », on peut déjà s’apercevoir que le groupe n’a pas stagné. Car si la production me semble moins originale sur « Reptilian Agenda », plus sourde à la manière de tous les groupes de Brutal Death alors que le premier avait une touche « synthétique » si je puis dire qui, en dépit de son aspect clinique, tranchait avec la concurrence, les compositions ont, elles, subi une sacrée mutation.

Le fond du propos reste certes le Brutal Death et Embryonic Devourment passe toujours son temps à rechercher les parties les plus complexes possibles mais la formation intègre désormais des éléments extra-Métal qui amènent une réelle particularité, tant au niveau de la variation des vocaux que du riffing ou encore des ambiances étranges, bien plus qu’un Decrepit Birth par exemple. La conséquence directe est qu’en plus d’avoir affaire à une formation impressionnante en termes de maîtrise instrumentale, on a droit à huit morceaux excellemment construits, bien pensés, évitant l’écueil de tout miser sur la technique en oubliant le principal : la cohérence.
Trente minutes, ce sera largement suffisant pour vous faire une idée bien précise du potentiel énorme de ce groupe, underground de par son style mais qui mérite haut la main une écoute attentive de la part des plus fins mélomanes.