Note du Soilchroniqueur (MetalFreak):6/10

Plus on écoute Emergency Gate, plus on a du mal à admettre que le groupe est allemand tellement leur affiliation, depuis maintenant cinq albums, est plus proche du son suédois que du germanique.
Aux sonorités très proche des In Flames ou Soilwork pour le côté melodeath, voire Naildown pour le côté moderne, Emergency Gate est ce genre de combo qui ne brillera pas par son coté innovateur mais sait encore faire les choses de façon relativement correcte.
En effet, niveau originalité, on frôle le zéro absolu tant tout ça a déjà été maintes et maintes fois entendu du côté de Göteborg, au point d’en être limite caricatural, mais permettra malgré tout de passer trois quart d’heure sympathiques.

Rajoutons à l’ensemble un côté power / thrash comme lors des riffs bien puissants de « Force united », sans doute le morceau le plus accrocheur de l’album, au milieu de ceux plus metalcore de l’ensemble, et on aura la recette d’un Emergency Gate nous pondant douze titres quasiment tous bien rentre-dedans, au format bien standard pour les diffusions en radio (comprendre, entre trois et quatre minutes).

L’omniprésence des claviers, parfois proche d’une sonorité trance qui pourrait rebuter plus d’un metalleux sectaire comme sur « Force united », « Feeling inside » ou « rEvolution » mais force est de constater que leur utilisation en « solo » reste parcimonieuse. En revanche, elle est systématique sur l’ensemble des titres sans pour autant être trop pompeuse, mais l’ensemble est un peu répétitif d’un plan à l’autre.

Vocalement, Matthias Kupka se rapproche assez de celui de Soilwork, Björn « Speed » Strid de Soilwork et growle largement moins que lors des précédents albums d’Emergency Gate, laissant la part belle au chant clair.
Lorsqu’on se prend dans la tête des titres comme le thrashisant « Force united », le très Naildown « Feeling inside », un très hard rock « Back from the grave » proche d’un Lordi plus extrême, ou le plus mélodique et bien nommé « Say goodbye » judicieusement placé en fin d’album, on sent qu’Emergency Gate a la possibilité de varier son contenu et la prise de risque serait bienvenue pour que le groupe sorte quelque peu du lot d’un genre par trop caricatural.
S’envoyer des bons brûlots comme « Moshpit », « Feeling inside », « You », « Liar’s truth » ou un plus mélancolique « Breathless » arrive à nous faire passer de bons moments, mais sont un rien trop prévisibles et surtout avec une sensation de « déjà entendu » et de tourner en rond, malgré un réel talent de composition et un potentiel certain – qu’il serait temps de voir après cinq albums – qui ne demande qu’à se perfectionner.

Bref, on l’aura compris, « You » d’Emergency Gate n’est pas un mauvais album en soi mais manque singulièrement de personnalité pour qu’on puisse le qualifier de « bon album ». Pour le coup, il est à classer entre le précédent et le prochain produit du même tonneau, sans doute dû également à un genre musical par trop convenu et qui commence à se mordre sérieusement la queue faute de renouveau.

La prochaine fois peut être !

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• 1. Mindfuck (4’00)
• 2. Force United (4’03)
• 3. Moshpit (3’48)
• 4. Feeling Inside (3’16)
• 5. Liar’s Truth (3’22)
• 6. Breathless (3’40)
• 7. rEvolution (3’33)
• 8. You (3’28)
• 9. Lean on Words (4’52)
• 10. Regret (3’42)
• 11. Back from the Grave (4’02)
• 12. Say Goodbye (4’12)