Alors que Nightwish fait son grand come-back, Epica, autre valeur sûre du metal à chant féminin sort un troisième album intitulé The Divine Conspiracy. La pochette est, à mon goût, dans la continuité des précedentes, c’est-à-dire peu extraordinaire. Mais jusqu’ici il n’avais pas fallu se reférer aux pochettes pour connaître la qualité d’un opus des hollandais. Et ici c’est bien encore le cas ! Les membres d’Epica arrivent à un certain aboutissement dû à une forte évolution ! Dès l’introduction purement orchestrale, le changement est posé. Indigo est une introduction banale certes, mais qui différe de celle auquelle Epica nous avais habitué. On sent que The Score est passé par là. Le style se rapproche même de Within Temptation (pas forcément un bon point). Alors à quoi devons nous nous attendre ?

The Obsessive Devotion ouvre le bal. Et malgré la touche très symphonique comme à l’accoutumée, c’est beaucoup plus heavy. Les riffs sont plus variés et les guitares plus « intéressantes » qu’auparavant. On retrouve les élements principaux qui forment la musique du groupe: choeurs, violons, et chant guttural, mais alors quel changement dans le chant de Mark. Il ne scream plus mais grunt très grave ! Dans la structure le morceau est assez progressif. Il dure 7:13 min et rien n’est prévisible. De la même façon que Mark, la voix de Simone est plus variée.

Pour ce premier morceau le bilan est très positif, mais il y a tout de même un élement dérangeant. En effet, la production n’est pas très bonne.
Un orchestre n’aurait pas été de refus… Les orchestrations semblent à plusieurs reprises avoir été enregistrées sur un bontempi
Menace of Vanity s’ouvre sur des airs orientaux. Simone ne chante pas seule sur ce titre. Le rythme est encore une fois très entraînant. Les passages rapides sont typiques au groupe mais restaient assez rares. La géneralité de l’album ressemble au dernier morceau de Consign to Oblivion. Il faut attendre le troisième morceau pour entendre plus longuement la voix de Simone.

Chasing The Dragon est une Run for a Fall. C’est à dire que le début est une ballade et que la fin est violente ! La partie ballade est franchement très belle, la voix de Simone est très douce et beaucoup plus travaillée. Elle ne se contente plus de faire des poussées lyriques par-ci par-là. Ce morceau est un véritable petit chef d’oeuvre. L’ambiance est très féérique voir épique. L’album s’organise comme un album de Rhapsody ou Kamelot.

Jusqu’ici tout va bien. Même très bien, serait-ce l’album de la réconciliation avec Epica ? Pour répondre à cette question il ne vaut mieux pas s’attarder sur Never Enough qui est une reprise de Stand my Ground. C’est chiant et on retrouve les élements typique du single: effets électroniques sur les voix, une mélodie simple à retenir et une voix basique. BREF !! Je passe vite aux trois qui suivent.

Trois car ce sont les suites de The Embrace that Smothers commencé sur Prison of Desire d’After Forever. Etant donné que les « The Embrace… » sont des titres des plus énormes dans l’histoire d’After Forever et Epica, le groupe se devait de continuer dans cette direction. Et c’est très réussi ! Death of a Dream, Living a lie, Fools of Damnation sont les dignes successeurs des morceaux comme Yield to Temptation ou Cry for the Moon. Mention spéciale à Fools of damnation, où Simone exerce dans la vocalise orientale !

Beyond Belief est le titre qui connaitra le premier solo de guitare d’Epica ! Les parties de guitares sont très différentes de ce qu’avait l’habitude de composer Epica. Le dernier morceau éponyme dure 13min ! Il se compose des élements symphoniques de The Score tout en se mélangeant à des styles plus heavy.

Pour résumer, cet opus est une grande preuve de volonté d’évolution du groupe. Il y prend même des risques en sortant des archétypes metal féminin et en nous offrant des structures plus abouties et moins linéaires !