Line-up sur cet Album
- A. : Tous les instruments
- K. : Voix
- M. : Batterie, violon
Style:
Atmospheric/Post Black MetalDate de sortie:
18 Janvier 2019Label:
Naturmacht ProductionsNote du SoilChroniqueur (Ström) : 9/10
Epitimia est un groupe russe, qui nous gratifie de son cinquième album, le groupe étant actif depuis 2008. Le son du groupe a su évoluer, d’un Black Ambient à ses débuts, pour en arriver à un Black Metal atmosphérique inspiré par le Post-Rock, tel que décrit par le groupe lui-même. L’étiquette Post-Black Atmo me satisfait, personnellement, même si ces choses n’ont qu’un intérêt limité pour l’oreille curieuse comme celle plus aguerrie. Je découvre le groupe avec cet album et c’est une belle découverte.
Le nom du groupe fait référence à la religion chrétienne, le mot “epitimia” signifiant “châtiment”, dans le sens “pénitent” du terme. Le thème principal du groupe, au moins sur cet album, étant les tumultes de l’âme, cela semble un nom qui leur sied à merveille. A ce titre la pochette est sublime et hautement évocatrice, atypique dans le genre Black Metal au sens large, mais beaucoup moins dans ses dérivés à préfixe.
Cette femme peut incarner quantité de figures mythologiques : la Moire grecque, la Norne Nordique, la Sorcière ou bien une figure typiquement russe que je ne connais pas mais, quoiqu’il en soit, elle s’apprête à mettre fin à quelque chose, la vie ou bien l’innocence du jeune garçon qui ne sait pas que la lame est si proche de sa gorge, l’enfant portant encore son cœur en évidence. Le fil, qui donne son titre à l’œuvre (en Russe ou en Anglais), semble là pour tout lier, mais peut aussi prendre au piège et attirer le garçon dans le tourbillon qui, peut-être lui-même, émane de la mystérieuse figure féminine. En tout cas cette illustration semble faire partie intégrante du concept, et nous met dans l’ambiance.
L’introduction confirme pour moi l’idée d’un voyage intérieur, la guitare acoustique rassurante au début se fait plus sombre au fur et à mesure, avant de laisser place au cœur de la musique du groupe, c’est à dire un Black atmosphérique parfois furieux, parfois plus doux, qui semble progresser dans sa narration au fur et à mesure de l’album sur quatre pistes plutôt longues mais jamais ennuyeuses. La puissance évocatrice de l’ensemble est plaisante et les compositions savent se faire fascinantes, on est entre les mains de musiciens qui savent où ils veulent nous emmener. Les riffs pesants comme les accélérations ont tous une histoire à nous conter, même si votre humble chroniqueur n’a pas le plaisir de comprendre la langue de Rasputin.
Le premier morceau par exemple, intitulé “Downfall”, nous plonge directement dans les tumultes de l’innocence contrariée au rythme d’un Black atmo d‘abord rapide et furieux, mais assez vite on retrouve un aspect plus contemplatif du genre, car chaque morceau nous embarque sur des montagnes russes (désolé…) émotionnelles dont on aimerait ne pas descendre et passe par des phases, comme la psyché humaine et ses tourments incessants.
Ce très bel album procure donc des sensations extrêmes et c’est pour notre plus grand plaisir. La réussite esthétique est remarquable et je ne saurais que trop vous recommander cet album, la lutte intérieure pour faire face à tout ce qui menace notre équilibre et nous déstabilise étant pour moi un thème parfait pour ce genre de musique.
Tracklist :
1 – Вступление (Introduction) (4:08)
2 – Падение (Downfall) (11:31)
3 – Немощь (Infirmity) (9:35)
4 – Юдоль (Vale of Tears) (12:45)
5 – Древо (The Tree) (11:47)
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