Étoile Filante – Mare Tranquillitatis
Line-up sur cet Album
- Einsiedler – Basse
- Phobos – Chant
- Chazoul – Guitares, Synthétiseurs, Thérémine
- Kryos – Batterie
Style:
Black Metal / AmbientDate de sortie:
01 mars 2024Label:
Northern Silence ProductionsNote du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 8/10
Etoile filante, combo d’Île-de-France qui a vu le jour il y a une dizaine d’années maintenant, est un groupe à part dans un paysage black metal toujours plus dense et diversifié. Certes, il y a une majeure partie de leur black qui peut être qualifié d’atmosphérique ou d’ambient mais il et indéniable qu’une dimension cosmique, qui transpire de sonorités progressives que l’on peut entendre dans des séries ou films de science-fiction des années 70-80 ou encore dans certaines compos jugées futuristes à l’époque de Jean-Michel Jarre, donne une saveur particulière à leurs compositions. Cette ligne musicale est présente depuis leurs débuts et se retrouve également dans « Mare Tranquillitatis », leur deuxième long format sorti le 1er mars chez Northen Silence Productions.
Les six titres qu’il contient nous plongent au cœur d’un voyage spatio-temporel intense sur le plan musical et mystérieux quant à la destination finale qui ne semble pas connue et dont le parcours céleste au milieu des galaxies inconnues n’indique aucunement qu’elle sera atteinte à court terme.
Les phases aux ambiances planantes voire parfois psychédéliques résonnent comme une alchimie musicale imageant une errance céleste dans l’immensité universelle insondable et forcément énigmatique. « Mare Tranquillitatis », morceau le plus court de l’album s’apparentant à un intermède instrumental, en est un parfait exemple mais nous aurions pu également mentionner l’introduction de « La traversée » durant laquelle en fond les claviers et une thérémine envoient des sons semblant provenir d’ailleurs.
Les voies parlées et claires que l’on entend parfois sur « Fragments de Poseidonis », titre inspiré des lectures de Clark Ashton Smith, l’un des pionniers de la fantasy américaine avec H.P Lovecraft, ou encore sur « Les vents des éternels » pourraient être celles d’un équipage spatial en proie au doute sur la réussite de leur mission et leur possibilité d’en réchapper qui ne semble pas acquise. Cela a pour effet de plonger en complète immersion l’auditeur happé qu’il est dans une sorte de trou noir abyssal sonore, le tout sans pouvoir être acteur d’un sort qui lui échappe, tout en étant comme subjugué et maintenu dans un état de plénitude somme toute agréable.
Le voyage n’est pas qu’un long fleuve tranquille, ne se contentant pas de diffuser une sorte de bien-être intemporel et venant de lieux dont l’humain n’a pas encore eu l’accès. Il s’assombrit au gré du temps, les atmosphères plus inquiétantes, celles dans « Les vents des éternels » et la voix éraillée de Phobos étant là pour nous rappeler à l’intensité et l’agressivité que le black procure… Agissant en total contraste avec les ambiances douces et mystérieuses seront-on tenter de dire mais de mon point de vue, plus de manière complémentaire, ajoutant un côté angoissant et oppressant à l’incertitude régnant en maitre tout au long de cette odyssée extraordinaire.
Vous l’aurez compris, Etoile Filante, de par sa singularité et son approche musicale particulière, compose avant tout un black original qui se veut l’expression de leur créativité mêlée à un imaginaire qui navigue aux confins de l’immensité universelle, sans céder aux sirènes d’une musique pour auditoire élargi. Le résultat obtenu sur « Mare Tranquillitatis » vaut cependant le détour et saura, à coup sûr, ravir ceux qui ne s’enferment pas de manière réductrice dans un registre en particulier.
Tracklist :
1. Sur les stèles des soleils entrevus, ou le châtiment de Neptune 10:55
2. Fragments de Poseidonis 8:20
3. Mare Tranquillitatis 2:05
4. La traversée 4:02
5. Naufragés de l’océan d’Onyx 8:01
6. Le vent des éternels 6:27
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