Note du Soilchroniqueur (Celtikwar): 7/10

Est-il possible de renouveler le Metal à voix Féminine ? En retraçant rapidement son histoire, on pense le voir démarrer début des années quatre-vingts sous un côté Hard Rock et Heavy avec des groupes comme Warlock et Girlschool ou encore Lita Ford. Le premier changement arrive avec Holy Moses et son Thrash Metal à la voix hargneuse et lugubre de Sabina. Vers le milieu des années 2000, le Metal féminin se divise en deux parties, les amoureux des guitares et du old school suivant le chemin de leurs idoles (Crystal Viper ou Skew Siskin) et ceux qui préfèrent la douceur et l’harmonie de l’opéra qui créeront le Heavy Symphonque avec des formations comme Evanescence, Nightwish et Epica, pour ne citer que les plus connues. Nous voila maintenant au début des années dix, et peut être assistons nous à un autre changement …

Issus à l’origine du groupe lyonnais BeloKan, Nicolas et Sarah, respectivement claviste et chanteuse, réfléchissent ensemble à l’idée d’allier la puissance du Heavy aux mélodies de la Techno, ce qui donne naissance à Evenpath. Cette jeune formation sans prétention vient juste de sortir son premier EP au nom énigmatique de IX5V12. Les quatre titres disponibles doivent normalement permettre aux lyonnais de se faire connaitre. Ecoutons alors la musique, un nouveau chemin s’est il créé pour les formations à chanteuse?

Dès les trente premières secondes de « Glory », on se rend compte que la part belle est bien donnée aux claviers, qui seront présents tout le long de IX5V12. Les guitares étant elles en fond sonore, le rôle est inversé et elles ne font que souligner les mélodies de Nicolas. Certains passages nous feraient un peu penser à du Sabaton, non pas pour le côté heavy, mais lors des breaks de ce derniers ce sont souvent les claviers qui sont mis en avant devançant les guitares. Avec Evenpath c’est un peu la même chose, mais sur toute la chanson. On retrouve bien évidement certains parties communes avec des groupes très symphoniques comme Nightwish, notamment « The Nightmare » où l’on retrouve le même feeling sur certains passages instrumentaux.

Pour ceux qui connaissaient déjà un peu la voix de Sarah, vous ne serez pas tout à fait surpris, car vous retrouverez ici certaines lignes de chant très symphoniques, mais sur Evenpath, elle possède plus de liberté et s’amuse en changeant les timbres et registres passant du classique « Mess’Anger » flirtant sur l’opéra à un « The Nightmare » au chant plus heavy et énergique. Etant plus sure d’elle, elle s’affirme ici bien plus, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Il faut aussi noter que pour un premier EP l’enregistrement est de bonne qualité, une production très travaillée. Comme quoi avec peu de moyens, il est possible de faire bien, pas besoin de dépenser des fortunes en arrangements, certaines formations dont le nom ne sera pas ici dévoilé, devraient peut être en prendre exemple.

IX5V12 devrait normalement permettre à Evenpath de se faire un nom sur la scène française. Pas un changement majeur du Heavy féminin, mais le mélange de musique moderne et informatique avec le métal permet au groupe de varier et de ne pas jouer comme les autres. En modifiant un peu la route, les lyonnais modifient un peu leur trajectoire : pas vraiment de grand virage pris ici, mais une déviation permettant ne pas suivre la même route en restant cependant dans la même direction.

Une affaire à suivre, labels et tourneurs si vous lisez ceci, vous savez ce qu’il vous reste à faire. A bon entendeur…

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