Note du SoilChroniqueur (Antirouille) : 9,5/10

Quatre ans qu’on l’attendait cet album !
Quatre longues années que je lorgnais du côté de la Normandie pour voir si rien ne débarquait non pas des grandes plages qui ont déjà bien donné dans la souffrance, mais plutôt du côté des forges d’où naît ce metal qui nous est si précieux.
Puis vint la réjouissance et cette putain d’excitation qui suit : Evolution 0 sont de retour avec Origin Of A Deviant World, et comme pour se faire pardonner de nous avoir trop fait languir, ils nous offrent pas moins de treize titres pour 43 minutes.
C’est d’une main fébrile et d’une oreille impatiente que la galette normande se cale dans le lecteur…angoisse, euphorie, nervosité…et c’est parti !
Quatre ans, ça a dû être long pour nos normands aussi, car ça démarre à fond à t’arracher une larme de surprise. Pas de préliminaire, pas de formule de politesse, non, c’est direct la langue dans la bouche et la main au cul que déboule «Endure My Life » ! Bordel quel débauche d’énergie ! Les EV0 t’avoinent sans ménagement et j’aime autant te dire que tu vas en prendre plus d’une durant ces 43 minutes. Le thrash joué ici est incisif et explosif sans aucune linéarité car ça module au niveau de la voix rageuse et des riffs; la batterie s’enflamme volontiers que t’aurait envie de balancer un sceau d’eau dessus. (Au cas où, si ça t’arrive, vise le gars derrière ses fûts de ma part). La basse est percutante et le solo haut en couleur a tendance à puer le heavy.
« Citizen of Down » (mon préféré mais on s’en tape) va te plonger dans les âges d’or du thrash. Si je te dis Show no Mercy ? De la voix rageuse (que t’as pas envie de contredire le mec) au solo en passant par le jeu de JP qui semble vouloir défier les bpm et flirtant avec le jeu du Dieu de La Havane, tout dans ce titre te rappellera les Slayer première époque et ce, jusque dans les échanges dignes du duo Hanneman/King.

Cette hystérie musicale est brisée nette pas des séries de groove étouffants, rappelant à ton bon souvenir qu’EV0 brille aussi dans registre death metal. Des titres comme « My Banker My Brother » est un parfait équilibre entre un thrash acide et un death accablant.
EVO joue avec les tempos avec une aisance toute particulière sur des titres comme « My Ultim(Hate) Love » et nous font tourner la tête en enchaînant rapidité et pesanteur. On sent que les normands ont pris de l’assurance, de la maturité car le jeu est maitrisé.
De « What Is the Good Side» à « 100 Blokes», l’intensité augmente progressivement jusqu’à l’explosion crust finale de « I’am a Product» qui n’est qu’invitation à tout vouloir péter autour de toi.

On attendait les Evolution 0 et les mecs sont au rendez-vous et avec un temps d’avance. On ne peut décemment pas mette la note maximale car cet album donne l’impression que les gars nous réservent quelque chose d’encore plus grand, fut-ce-t-il attendre encore quatre ans de plus. Le jeu, déjà très pro laisse présager un ouragan. Mais savourons déjà l’instant présent. Evolution 0 nous propose avec Origin Of A Deviant World un album massif, abouti et intense. Bravo.

1 Endure My Life (03:08)
2 Citizen of Down (03:18)
3 Through Your Eyes (03:02)
4 My Banker My Brother (04:07)
5 Crying in Lust (02:41)
6 My Ultim(Hate) Love (04:11)
7 Broken Heart (03:10)
8 Ignorance Is a Bliss (03:24)
9 What Is the Good Side (03:05)
10 S.O.B. (02:43)
11 Mouth Watering (03:58)
12 100 Blokes (04:30)
13 I’am a Product (02:05)

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