Note du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 6/10

J’ai jamais vraiment aimé la Brit-Pop. À un moment, dans ma jeunesse, je m’y suis essayé, parce que si ça avait tant de succès, c’est que ça devait être pas mal ! Mais rapidement, en fait, j’ai trouvé ça trop mou. Le fameux phlegme anglais y est trop appuyé et devient assez caricatural, à mon goût.
Pourtant, je dois admettre que des groupes comme Blur (ainsi que l’expérimentation Hip-Hop/Rock/Electro Gorillaz) et Oasis, ennemis dans les médias, possédaient quand même un bon songwriting, avec des morceaux vraiment efficaces. « Song 2 », « Supersonic », « Wonderwall »… autant de succès dus à leur caractère assez redoutable.
Et si je parle d’Oasis, en ce début de chronique, ce n’est pas un hasard, puisque Exile Parade a été découvert par Owen Morris, ancien producteur des Anglais.

Et à première vue, c’est plutôt pas mal. Dès « Fire walk with me », après quelques bruitages style branchements, en guise d’introduction, ça commence avec énergie. Exile Parade envoie des riffs accrocheurs, simples mais directs et efficaces, et ça fait plutôt du bien. Le chanteur, avec sa voix allant piocher tantôt dans un chant pseudo gueulé, tantôt dans les aigus s’éloigne de celle, plus trainante, d’un Noël Gallagher. Trois minutes, c’est court, mais Exile Parade ne fait pas dans la complexité. Suivent alors des titres tout aussi efficaces, avec « Moviemaker » et sa voix allant du très aigu (alors là, aussi bizarre que ça puisse paraître, j’ai pensé à Mika…) à des modulations (presque) de crooner, « Hello Blue » plus énervé avec une basse sautillante… On a aussi droit aux balladounette de rigueur : « If I’m not famous » qui monte en puissance (pour donner le morceau le plus long de l’album) et « Astronaut », un peu trop mielleuse, où la voix trouve quelques limites, même pour un non-allergique du style.

Ouais, si, c’est sympa, surtout que c’est bien produit. Peut-être trop ? Le genre de prod’ qui fait tout de suite passer la pilule. Ça doit aussi bien envoyer en live. C’est carré, bien foutu… Bref, les amateurs de Pop devraient apprécier. Surtout que le groupe diffère de ce qu’ils entendent habituellement, avec un truc un peu plus rageur que les sucreries habituelles.
Les habitués, eux, se montreront plus hésitants.

Car si les premières écoutes sont plutôt agréables (ou vites énervantes, selon les cas), pour les mêmes raisons que celles citées plus haut, les suivantes se révéleront moins intéressantes, sans pour autant devenir insupportables (si on aime au départ). La faute à un manque d’originalité pour qui connait un tant soit peu le style. Ouais, pas mal de titres semblent avoir été déjà entendus, comme « Mach Schau » dont même la voix me semble venir d’ailleurs, le refrain de « If I’m not famous », la ballade sus-mentionnée, « Life of Crime » qui, malgré son chant éraillé, fait penser à la marque de jus de fruits. Bon, ils vous feront vous dandiner quand même (« Get your Gun Boy »), mais cette sensation ne s’éloigne pas vraiment.

Et c’est bien dommage, car le produit est plutôt bien fichu, très efficace et bien emballé. Exile Parade ne percera certainement pas aussi bien que le fit Oasis en son époque, surtout sans rivalité médiatique qui pourrait aider. Mais quelques bases sont là, en témoigne « Man is sick », plus crue et originale, même dans la prod, alors, encourageons quand même ce premier effort en attendant qu’un deuxième corrige ses défauts tout en gardant ses qualités !

Site Officiel : www.exileparade.co.uk/

MySpace : www.myspace.com/exileparade

Facebook : www.facebook.com/exileparade