Note du SoilChroniqueur (Erikillmister) : 9/10

Faal sort son troisième album… Vous êtes sans doute nombreux à vous demander qui sont ces types, surtout si vous n’écoutez pas de Doom… Et d’ailleurs, même en étant accro au style, je ne suis pas sur que vous placiez le sextet hollandais en tête de liste de vos références. C’est d’ailleurs dommage, car la musique de Faal gagne vraiment à être connue, d’autant que ce Desolate Grief sort franchement des sentiers battus du Doom pur et dur.

Du Doom ? Vu la lenteur pachydermique des riffs, pas de doute possible, mais la musique des Bataves ne se cantonne pas uniquement à cela. La première réflexion qui me vient à l’esprit en écoutant cet opus, c’est que ça ne ressemble à rien de ce que je chronique habituellement dans cette déclinaison métallique, rien à voir par exemple avec un St Vitus ou un Electric Wizzard. Ici, point de référence claire à Black Sabbath, mais par contre des claviers qui arrivent en contrepoint de la plupart des morceaux, divinement joué par la charmante Cátia Uiterwijk Winkel. C’est flagrant sur la longue introduction où la montée monocorde du piano amène superbement le titre suivant, « Grief », qui déroule sa mélancolique mélopée sur pas moins de 10 minutes. Puisque j’évoque la longueur du morceau, il est à noter que les quatre qui composent ce disque (je ne compte pas l’intro) dépassent tous allègrement les 9 minutes… Puisque les Oranjes ne se servent pas des gimmicks classiques du Doom, il va falloir chercher ailleurs, et on se prend à penser que, finalement, peut-être à cause du chant guttural de William Nijhof et des claviers pré-cités, le gothique d’un Theater of Tragedy ou le lyrisme de Crematory (la lenteur en plus) ne sont vraiment pas loin : il n’y a qu’a écouter « Evoking Emotions » ou « No Silence » pour s’en convaincre. Il n’y a guère que sur « The Horizon » que Faal change un brin son fusil d’épaule, déroulant un superbe écheveau de mélancolie et de violence d’une perfection et d’une beauté absolue. La rythmique est envoutante, les guitares se croisent et se décroisent langoureusement pareille à une valse maléfique, du grand art !

Classer Faal dans la catégorie « Doom » me semble réducteur pour les hollandais tant leur musique est bien plus que ça. Ils réussissent le parfait amalgame entre plusieurs genres assez éloignés les uns des autres, ajoutant ça et là quelques touches de post-core et de death. L’alchimie opère, le mélange prend, et si vous voulez faire une expérience musicale inédite je ne saurais que trop vous conseiller ce formidable Desolate Grief.

Tracklist :

1. Intro
2. Grief
3. No Silence
4. Evoking Emotions
5. The Horizon

Site officiel : https://www.thecloudsareburning.com/
Myspace : https://myspace.com/faaldoom
Facebook : https://www.facebook.com/FAALDOOM/