Face Down – The Long Lost Future

Le 29 mai 2013 posté par Lusaimoi

Line-up sur cet Album


  • Byron : chants
  • J.A.: guitare
  • Cédric : guitare
  • Logan : batterie
  • Alban : basse

Style:

Southern Thrash de cowboy

Date de sortie:

avril 2013

Label:

Black Wave Promotion

Note du SoilChroniqueur (Lusaimoi) : 7,5/10

 

Un soleil se couchant sur l’horizon des étranges reliefs du désert de Sonora, et dévoilant encore, avant de disparaître, un crâne de vache sur lequel est venu se poser un vautour. C’est par cette image que l’on découvre « The Long Lost Future », le premier album de Face Down.
Une image un tantinet macabre, mais surtout méditative. On s’imagine alors un Poor Lonesome Cowboy, voyageant au seul son des sabots de sa monture frappant le sol. Une image mensongère, car la musique du groupe, dont le nom semble se référer à l’arrière du livret, rappelle plus les gunfights à un contre tout un village, les bagarres de bars ou les poursuites en charrettes et chevaux, que les voyages contemplatifs en solitaires.

Et les premières secondes de l’album ont de quoi surprendre, avec une batterie qui se met en branle direct, suivie de riffs de guitare bien thrashy. Car c’est avant tout ça, Face Down, du Thrash. Un Thrash qui, au premier abord, s’il est efficace au possible, sauvage et technique (ah ! ces soli !), ne fait pas preuve d’une grande originalité. Quelques trucs sont déjà entendus, sur fond d’une voix principalement hurlée. Néanmoins, comme c’est vachement bien fait, les oreilles restent attentives.

Mais vient déjà un premier ralentissement, ça devient, quelques secondes, plus lourd pour aborder un refrain court, mais déjà bien prenant et prometteur. Chose qui sera confirmée sur des titres comme « Smoke Coat », où l’aérien vient casser la lourdeur du morceau, « Blow away the Dust » qui semble faire référence au précédent et qui se voit enrichi d’une autre guitare en arrière plan au deuxième passage, ou encore « My Last Tequila » et son riff hypnotique.

Et puis Bim ! En plein milieu de « Lone Ranger », deuxième ralentissement, le truc se calme un peu, tout semble passer en arrière plan, pour mettre en avant une voix parlée, avec un effet mégaphone, et la basse, juste avant l’arrivée d’une voix claire. Là, en fermant les yeux, on se croirait dans un entre-deux. Juste après une fusillade, attendant la prochaine. Ou juste avant un duel dans la rue principale d’une ville isolée. Sans les sifflements, devenus trop évidents.
Et c’est tout le long du CD, que les références comme ça se multiplient. Comme le montrent les deux passages acoustiques que sont l’intro de « Horse Power » – accentuée par un son un peu sale, qui ne cache pas les « erreurs », ni les grésillements ou la corde savamment désaccordée – et « Under the sun », titre de transition bien différent : assez serein et contemplatif.

On a aussi un petit slide, sur un « Blow Away the Dust » qui démarre comme une fin d’album avant de devenir furax, pour ensuite superposer les couches formant une ambiance de plus en plus lourde ; un vibrato sur « Poker Time », qui poursuit sur le thème de la fin d’album, devient très rapides et accumule les soli pour quelque chose de complètement fou, ou encore un « Smoke Coat », qui commence par une intro assez lourde avec ce bruit qui laisse à penser que quelqu’un frappe sur des casseroles (intro que l’on retrouve une seconde fois, mais je vous laisse la surprise).
Mais cette ambiance southern est surtout présente tout le long du CD par l’atmosphère déployée. Déjà grâce à une production qui, tout en permettant au groupe d’exprimer toute la puissance et le bottage de cul de sa musique, et à chaque instrument d’être audible, conserve un petit quelque chose de rugueux. Mais c’est aussi dû à la voix de Byron, capable de flirter aussi bien avec des aigus assez « juvéniles » (sans que ce soit un défaut), qu’avec un growl bien hargneux, en passant par l’entre-deux d’une virilité d’un cowboy qui carbure au tabac et au whisky. Et dans chacun des cas, on retrouve un petit grain chaleureux, peut-être dû au côté Espagnol du gaillard.

Pourtant, malgré cette cohérence, les titres ont tous quelque chose de différent : on a un « My Last Tequila », lourd, à la rythmique saccadée qui n’oublie pas d’être groovy, un « Kiss of Death » très lourd et frénétique, un « Only Human » bien headbanguant qui continue dans la rapidité et multiplie les cassures sans perdre de cohérence, avant de devenir bien massif, ou encore un « N°1 Must Die » qui commence très Heavy, rappelant le meilleur de groupes comme Arch Enemy (oui, oui!), puis qui devient furieux et sautillant avant de repartir sur quelque chose de très différent après un bon solo comme Face Dawn sait les faire…

En parlant de repartir sur quelque chose de différent, c’est là une caractéristique des compos du groupe. Ainsi, si avoir affaire à un Thrash classique est la première impression, elle se voit vite démentie rien que par le break de « Lone Ranger » mentionné ci-dessus, qui amène le titre sur un chemin bien différent que celui pris au départ.
Et c’est loin d’être le seul morceau dans ce cas…

Au final, c’est une jolie surprise que nous a offert Black Wave Prod, avec ce « The Long Lost Future ». Quelque chose qui change de leurs sorties habituelles, plus proches du Postcore/Post Rock. Ici, on est dans du Southern Thrash, mais c’est un bon Southern Thrash que nous sert Face Down, qui ne semblera pas très original au premier abord, mais qui, en étant à la fois décomplexé et technique, réserve pas mal de surprises et qui vous laissera, sans aucun doute, face contre terre.

 

Facebook : www.facebook.com/pages/face-down/338939868759
Bandcamp : http://facedownband.bandcamp.com/

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