Note du Soilchroniqueur (Metalpsychokiller):
8 / 10

Près de vingt années d’existence, un break de cinq ans, et un retour en 2006 avec un « Brother’s Keeper » sympathique dont est resté ancré en nos mémoires un excellent « Generation Jedi » par exemple; Fair Warning parait être reparti sur des rails similaires à ceux ayant assuré leur cheminement jusqu’alors. A l’image du line-up immuable et intemporel ; les qualités et défauts du combo s’étaleront à nouveau comme des vérités criardes sur ce « Aura », sixième album « studio » des allemands. Toujours placé mais jamais gagnant, le quatuor confirme une nouvelle fois sa capacité à séduire; et paradoxalement son inaptitude à relever le gant et enfoncer définitivement le clou.

Pas de révolution donc, et bien au contraire une continuité dans un Hard Rock mélodique de haute tenue comme le confirment d’emblée deux « Fighting For Your Love » et « Here Comes The Heartache » incisifs et accrocheurs à souhaits. Mélodies de hauts vols ou se calquent de sacrées lignes de basses, chœurs emphatiques entourant des refrains marqués et s’insérant immédiatement dans vos neurones, dégoulinés de soli de guitare où le toucher d’exception d’Helge Engelke est un pur régal, chant suave et convaincant comme sait l’offrir Tommy Heart … Le panel est complet, séduisant, et tendant à vous conquérir immédiatement.
« Don’t Count On Me » reprendra –avec un peu moins de panache et de réussite cependant- les mêmes ingrédients d’une recette éprouvée et maitrisée, en y ajoutant pour sa part quelques pincées perceptibles de lignes organiques.

Le « Hey Girl » complétant le trident d’ouverture de la tracklist s’avérera comme le « Highligt » de cet opus. Ballade montant en intensité, dont vous ne pourrez que reprendre les lyrics en chœurs et hurler le refrain à tue tète, cette plage profite en outre de la prestation faramineuse apposée par le shredder. Volutes et cascades de lignes de guitares d’exception, Helge nous assène ici un pur instant de « transe musicale », qui comme le dit une expression à la mode actuellement « déchire grave ».

Le problème sera ensuite qu’après avoir côtoyé le moment d’anthologie, où du moins s’en être approché, on n’évoluera plus trop dans la même appréciabilité. Ballades, simili ballades ou slow tempo ; on se noiera ensuite dans le soft acidulé et sirupeux qui sans tomber dans la mièvrerie ne nous empêchera pas cependant de décrocher. Pris séparément, les titres proposés se voudront sommes toutes joliment ciselés et toujours rehaussés par le grain du Frontman. Mais enchainés et sans temps morts, l’itération d’une certaine linéarité devient gênante. « As Snow White Found Out » aura beau s’essayer à relancer l’attractivité de la machine avant un assez surprenant « Funky Town » « Station To Station » en clôture ; notre impression et ressenti général aura été trop amidonné pour ne pas en être altéré. Rien d’irrémédiable au final, Fair Warning restant Fair Warning, avec accroché aux basques cette ambivalence d’appréciation.

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