Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 7,5/10

J’ignore franchement si c’est la situation sanitaire qui pousse autant les labels à ressortir d’anciens albums mais High Roller Records, coup sur coup, nous réédite des albums de Faithful Breath.
Après Gold ‘n’ Glory (1984) en novembre 2020 avec un slipcase et un poster, c’est au tour de Skol (1985) de se voir dépoussiéré !
Et l’idée est pour le moins plaisante : c’est que Faithful Breath fait partie des groupes que j’ai particulièrement apprécié au début des années 80.
Et le fait de réécouter cet album a permis pour ma culture personnelle d’apprendre que ce groupe, formé en… 1967 (1966 sous le nom de The Magic Power) a débuté en faisant du rock progressif avec un album Fading Beauty en 1974 qui n’a rien de metal, ni de hard rock, mais proposait une musique progressive relativement calme dans les univers des groupes de krautrock de l’époque, la première face étant deux instrumentaux de plus de dix minutes, la seconde un titre de vingt minutes !
Toujours dans une veine progressive, le single “Stick in your Eyes / Back on my Hill” annonçait leur deuxième album (Back on my Hill, 1980) avec des titres qui commençaient à durcir le ton, à l’instar de bon nombre de formations progressives comme Genesis ou Yes.

Mais c’est en 1981 que le virage s’est fait le plus radical : passant du hard rock en dérivant franchement vers le heavy metal avec les départs simultanés du batteur, du clavier, du saxophoniste / flûtiste, et du chanteur et c’est Rock Lions (1981) qui prouve ce changement de ton !
C’est vraiment avec Gold ‘n’ Glory (qui avait été enregistré par Michael Wagener et Udo Dirkschneider) qu’on se retrouve avec un son plus en adéquation avec celui du heavy metal en général, et de la NWOBHM en particulier, et Faithful Breath nous sortira ce Skol juste après, leur conférant un statut culte chez les adorateurs du genre !
On aura droit à un live – sobrement initulé Live – en 1986 avant que la formation, toujours emmenée par le line up qui concerne “Skol”, ne décide de virer au thrash metal en prenant le nom de Risk avec lequel sortiront cinq albums, dont les inoubliables The Daily Horror News (1988), Hell’s Animals (1989) ou Dirty Surfaces (1990) avec au milieu l’excellent EP Ratman (1989).
C’est après les plus moyens The Reborn (1992) et Turpitude (1993) que le groupe splittera définitivement !

C’est donc autour du chanteur et dernier membre de la formation originelle Heinz  »Heimi » Mikus au chant et à la guitare (à noter qu’il est le père de Dennis Mikus, chanteur de Eisheilig et propriétaire de l’Horrisonus Studio en Allemagne), du regretté batteur Jürgen Düsterloh parti trop tôt en 2014, du bassiste Peter Dell et du deuxième guitariste Thilo Hermann au CV le plus impressionnant du groupe (ex-Höllenhunde, ex-Grave Digger, ex-Holy Moses, ex-Running Wild, ex-Glenmore) que s’articule le line up de cet album.

Et c’est aussi, avec le précédent Gold ‘n’ Glory, ce que Faithful Breath a proposé de mieux avant son virage dans le monde du thrash metal !
C’est aussi le dernier – je ne parle pas du live qui a suivi – sur lequel on les voit en viking avant l’heure : c’est sur une pochette que même notre Hagar Dünor de Soil Chronicles n’aurait pas osé faire qu’on retrouve le guitariste / chanteur visiblement bien content de l’apéritif qu’il vient de se prendre. Et c’est habillé en viking et son carne à cornes que le groupe se présentera tant sur ses pochettes d’albums à partir de “Rock lions” qu’en concert et qui fera sa marque de fabrique.

Quoiqu’il en soit, musicalement, on se régale.
Je veux dire, les nostalgiques se régalent : chaque titre es tune invitation à secouer la tête en battant la mesure : finies les escapades dans le monde du progressif.
Ici, on parle de pur hard rock (“Start it up”, “Lady M.”, “Rock rebels”, “Crazy in metal” et ses choeurs entêtants, ), de heavy metal racé (“Double dealer”, “Inside Out”, le rapide “Backstreet Heros”, la rapide et limite folk chanson-à-boire “Skol” qui aurait presque pu finir sur un album de Running Wild du début des années 90, eux qui n’en était qu’à “Branded and Exiled” à cette époque) et de power ballade (“We want you”, proche de Manowar), et, avec le recul, on pense souvent à Accept en écoutant cet album enregistré et mixé au Dierks Studios par Gerd Rautenbach (« Metal heart » d’Accept, « No mercy » et « Execution » de Bullet, « Les violons de Satan » de High Power, « Time to fight » de Noisehunter, « Black out » / « Love at first sting » / « Savage amusement » de Scorpions, « Animal house » d’U.D.O. ou « Warning II » de Warning).

Skol n’était pas l’album de l’année, il faut bien le reconnaitre : en 1985, on a quand eu droit à un paquet d’autres pépites dans le heavy metal qui ont éclipsé cette sortie (Live after death, Walls of Jericho, Metal Heart, Under Lock and Key, Hel Awaits, Sacred Heart, The Last Command, Infernal Overkill, Invasion of your Privacy, Thunder in the East,Night of the Crime, Fighting for the Earth… pour ne citer que ceux-là), ou du moins passée comme moins prioritaires aux yeux (et oreilles) des kids de l’époque.

Malgré tout, il est bon de se rappeler que cet album est tout à fait représentatif d’un genre qui se faisait à l’époque et que bon nombre de formations actuelles s’emploient à perpétuer !

Tracklist :

1. Start It Up (4:04)
2. Double Dealer (3:36)
3. Lady M. (2:31)
4. Rock Rebels (3:49)
5. We Want You (5:01)
6. Inside Out (3:38)
7. Crazy in Metal (4:06)
8. Backstreet Heros (3:36)
9. Skol (4:42)

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