Line-up sur cet Album
Andreas Hörmark – Tout / Arvid Sjodin - Tout
Style:
Death Metal… mais pas que !Date de sortie:
Voir en fin d'articleLabel:
Autoproduction (digital) / Spirit Coffin Publishing (CD / K7)Note de la SoilChroniqueuse (Migou) : 8,5/10
Les aventures de Mémé : la sieste devant Buffy the Vampire Slayer :
« Vise au milieu ! Et s’il agite des tentacules, fais pas attention, c’est une diversion. Vise au milieu. Dans les yeux. Tous les monstres ont des yeux… » (Alex dans un souvenir approximatif d’un épisode de la saison 7).
Mais non Alex ! Tous les monstres n’ont pas d’yeux ! Regarde, c’est Floating qui le dit ! « No Eyes » ! C’est écrit noir sur blanc ! Enfin, noir sur fond vert caca d’oie de la pochette de The Waves Have Teeth. 4ème titre (et non des moindres !)
Quoi ? Les vagues ont des dents, maintenant ?! Je comprends mieux pourquoi j’ai l’impression de morsures à chaque fois que j’entre dans mon bain de mer Breton ! Et qu’on ne vienne pas me dire que c’est parce que l’eau est froide ! Non… la mer n’a pas d’yeux, mais des vagues qui elles, ont des dents…
Wopitain ! J’étais partie à la dérive, flottant sur le flot de paroles émanant de la TV. La sieste n’a pas que du bon ! Et c’est la musique qui m’a recueillie, celle du duo suédois Floating. Un savant mélange de Death Metal et de dissonance, d’un Ulcerate main dans la main avec un Veilburner. Une bande son idéale pour un film d’horreur style Ghost Ship (juste la scène d’ouverture, hein) ou un remake du Vaisseau Fantôme.
On entame sur une sirène de bateau, là, au loin. Le riff qui ouvre est lourd, anxiogène et le morceau, « The Seep » démarre réellement sur un cri qui va accélérer le mouvement. Le riff se fait légèrement dissonant et la basse, bien grave, s’y trouve bien représentée. Quand la voix entre en jeu, c’est un growl un peu poussé à l’extrême, une voix entre le Black et le Death. C’est alors que les riffs s’alanguissent pour donner une impression de minimalisme. Près de 3 minutes plus tard, un break très lourd, Progressif dans les accords, limite Doom, s’invite à bord. 50 secondes de plus et le chant remet un tour d’hélice dans le moteur. C’est reparti de plus belle sur la mer qui se gonfle. On sent la tempête approcher. Il n’aura fallu que 30 secondes pour revenir sur un nouveau break. Le disque s’enraie, la baume se balade sur le bateau, manquant à chaque fois de vous assommer. On entre dans une dissonance encore assez légère. Elle se situe plutôt dans le choix des notes, des accords, que dans la distorsion à la Veilburner. La basse vient clôturer le morceau.
Sur les 6 titres qui remplissent quelques 34 minutes, Floating va poursuivre dans la lignée tout en plongeant plus encore dans la folie. Plus on avance, plus les morceaux se font chaotiques. Mais nous garderons les quelques petites lignes qui feront la patte de l’album : des riffs très lents, utilisant le tremolo picking pour allonger le temps des notes ; des riffs lancinants, qui tournent sur plusieurs mesures avant de changer légèrement et offrir une forme de dissonance. Car on est bien dans un Death Metal dissonant. Je parlais de Veilburner, car il y a de petites accointances, mais leur grandes différences se trouvent dans l’approche de la dissonance. Quand chez Veilburner, c’est la distorsion qui fait vibrer, ici ce sont les accords et les enchaînements de notes. Le tout sur une voix très exagérément poussée vers le grave.
Néanmoins, à plusieurs reprises, le chanteur nous montre qu’il peut passer dans une forme de cri aigu, comme dans le second morceau, « Gag », vers 35 secondes, puis vers 1’15 où le chant se fait moins articulé, peignant un bout de la folie qui tiraille toute personne en proie à des vagues qui ont des dents. Très Cthulhuesque, tout ça !
Voix, riffing, accordage, blast beats… tout est là de la panoplie du Death Metal. Même des passages plus enlevés, assez groovy, qui appellent le headbang, comme sur la fin du morceau.
Dans « Pile of Birds », le tempo et le thème sont légèrement plus Rock. Mais ça s’emballe au bout de 30 secondes. Ça devient de plus en plus chaotique jusqu’à 1:20 où la grosse accélération vient nous coller au fond de notre cabine. Un peu de tremolo picking pour permettre de tenir la note.
On a cette constante dualité vitesse d’un côté et riff mélodique hyper lent et hypnotique, comme un moteur qui tourne et tourne et tourne… Cette dualité se retrouve sur « No Eyes » qui entame avec la basse en distorsion (cette fois). Ca blast et va très vite. Le chant est au diapason, mais derrière, la vitesse reste « normale ». On a des mises en place assez folles, comme à 1:50. Et le break, au beau milieu de cette mer agitée, offre un instant d’accalmie. Un break très progressif qui se clôture par une ligne de basse ultra mélodique mais qui bastonne comme un cœur qui bat. A 4:25, la reprise se fait prog dissonant, limite atonal, complètement chaotique.
Un beau pont vers le cinquième titre, « The Hill Will Know Him », qui débutera de façon calme, prog, jazzy. C’est solaire, jusqu’à ce que la basse ne vienne encore une fois apporter un peu de sa folie.
« The Floating Horror », titre de clôture, est un morceau de retour au calme. C’est également le plus long. Un peu moins de 10 minutes. Un tiers de l’album à lui tout seul. La basse y est lourde, C’est plus prog que dissonant.
La folie guette l’album des suédois de Floating. Ce qui colle parfaitement au thème de l’ensemble. Et si on peut paraître surpris à l’arrivée de la voix, exagérément grave, on comprend vite que cela vient rajouter à la folie de l’ensemble. La dualité blasts ultra rapides, chants proches de la folie sur un riffing minimaliste, étiré au possible, tournant de manière hypnotique, le tout soutenu par une basse ultra présente, aussi mélodique que tabassante… Ca dissone pour notre plus grand plaisir !
La prod est claire, propre, nette. On saute d’un titre à l’autre de manière fluide, comme on passe d’une coursive à l’autre. Tout s’enchaîne, s’emboîte parfaitement. Un voyage vers le chaos le plus total à faire, refaire, comme un roman de Lovecraft qu’on se relit pour la énième fois ou un film d’horreur qui finit par ne plus nous effrayer tant on l’a vu et revu.
Vous l’aurez compris… Tant pis pour la sieste à Mémé ! Tant mieux pour nos esgourdes ! J’ai adoré !
Tracklist :
1. The Seep (5:54)
2. Gag (3:29)
3. Pile of Birds (3:52)
4. No Eyes (5:42)
5. The Hill Will Know Him (5:05)
6. The Floating Horror (9:27)
Dates de sorties : 06 septembre 2022 (digital) / 11 novembre 2021 (CD) / 16 décembre 2022 (K7)
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