Flowing Tears – Thy Kingdom Gone

Le 9 mars 2010 posté par celtikwar

Line-up sur cet Album


Helen Vogt : Chant Benjamin Buss : Guitare, programmation David Vogt : Basse Stefan Gemballa : Batterie

Style:

Metal-gothique

Date de sortie:

2008

Label:

Ascendance Records

Note du Soilchroniqueur (Bodom):
6 / 10

Tant de groupes. Tant de groupes et si peu de temps.

En mélomanes avertis, quoi de plus normal que d’apprécier découvrir sans cesse de nouveaux groupes, de nouvelles sonorités ? Ce fut le cas, courant 2000 avec « Jade« , second album de Flowing Tears, nous présentant une douce formation atmo-gothique allemande. Les deux albums suivants, se tournant vers un metal plus énergique, plus accrocheur mais au final assez basique, nous avaient détourné du combo pour nous pencher sur certains de ses petits concurrents, bien plus novateurs et originaux.

Après un silence discographique de plus de quatre ans et un retour sur le devant de la scène l’année dernière avec un live semi-acoustique (« Invanity« ), il était grand temps pour le groupe d’enchaîner sur un cinquième album. C’est désormais chose faite. Alors 2008 est-elle l’année du renouveau pour le quatuor toujours emmené par la plantureuse Helen Vogt ? Les signes laissant présager d’un album né sous les meilleurs augures sont pour le moins nombreux, à commencer par ce deal tout neuf chez le label Ascendance Records, spécialiste des groupes à chant féminin ‘hors normes’ et originaux (UnexpectStolen BabiesAkphaeziaPin-Up Went Down). Autre présage, ce sublime artwork signéSeth Siro Anton (SepticfleshMoonspell) qui ne demande qu’à nous plonger dans le sombre concept abordé ici, à savoir ‘perte des croyances‘. En tout cas, tous les éléments paraissent en place pour un délicieux instant musical.

Laissons tomber le voile.

« L’année du renouveau » ? Sans doute. Le groupe nous revient en pleine forme, les titres d’ouverture l’attestant sans trop de difficulté. Stylistiquement parlant, aux premières écoutes « Thy Kingdom Gone » s’avère d’emblée très catchy, dans une veine assez similaire à ses prédécesseurs. Dans leur genre ‘Orchidfire‘, ‘Pain has taken over‘ et ‘Grey‘ s’imposent d’eux même : riffs heavy à souhait, compos rentre-dedans et sombres, chant féminin grave et puissant (en dualité avec son homologue masculin), on se retrouve en terrain connu, là même ou nous avions laissé le groupe quelques années plus tôt. Des compositions lourdes, atteignant leur paroxysme sur l’excellent et très sombre titre éponyme (avec l’apparition de Vorph (Samael) au chant). Un entrain retrouvé et de bonne augure, mais qui, connaissant ce type de production, devrait inévitablement tomber dans la redite à partir de la mi-album. Et bien non, et c’est là que le groupe arrive in-extrémis à éviter cette si fréquente erreur.

« L’année des nouveautés », alors ? Pas tout à fait, car les quelques sonorités mélancoliques dont le groupe va nous abreuver sur les prochains titres, nous ramènent justement, chose étonnante mais néanmoins agréable, aux délicates premières productions du groupe. Un voile pudique vient alors recouvrir l’œuvre des allemands parsemée, sur cette seconde moitié, de morceaux plus nostalgiques comme ‘Colossal shaped Despair‘, ‘Kismet‘ ou ‘Souls of the neon reign‘, à la mélancolie inhérente. Des guitares acoustiques ou lancinantes, un piano, un chant se voulant plus intime, voici les éléments pour ce doux virage amorcé au moment opportun, sans pour autant dénaturer l’album mais au contraire, en lui donnant une autre dimension, avant d’en revenir aux grosses guitares, sur sa fin.

« L’année sans nouveauté », donc ? Oooh que non, détrompons-nous. Le groupe ne s’en tient justement pas là, et c’est ce que viendront confirmer les écoutes suivantes. Sitôt le disque un tant sois peu pris en main, l’on s’aperçoit bien vite que le groupe cherche à nuancer sa musique, incluant ça et là, de nouveaux éléments : il n’est désormais pas rare de voir les structures se complexifier un peu, les atmosphères cohabiter au sein d’un même titre et d’être surpris par un solo, une alternance rythmique ou une partie instrumentale (‘Miss fortune‘). Quelques morceaux sont encore moins catégorisables, preuve de petites évolutions tout de même comme ce puissant ‘For my enemies‘ aux relents (presque) indus. Le tout, reste cependant très homogène.

Avoué ou non, « Thy Kingdom Gone‘ se veut en quelque sorte un pont entre les différentes périodes passées des allemands, entre mélodies délicates et compos plus directes. Tout en innovant légèrement,Flowing Tears reste cependant fortement ancré dans une mouvance actuelle, mais sans renier ses origines. Nous avons donc à faire à un bon disque, qui à la lourde tâche de relancer la formation et qui, sans être un chef d’œuvre, s’avère tout de même agréable à l’écoute, et en cela, le groupe réussi son pari.

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