Note de la SoilChroniqueuse (Excalibur) : 5,5/10

Un album, c’est non seulement de la musique, des arrangements, des instruments, des voix, du son mais aussi ce que le ou les artistes mettent dedans.

Ce sont leurs tripes, leur sueur, leur cœur. Un album, c’est un bout des mecs qui le font. Et c’est précisément ça qui va faire la différence entre deux très bons albums. Ce qui va faire que tu vas soit grimper au rideau en l’écoutant, soit te limer les ongles en pensant à ton emploi du temps de la semaine. Parce qu’un album, c’est avant tout une œuvre artistique. Et comme pour n’importe quelle œuvre artistique, l’élément primordial, c’est le message qui va être envoyé au public, et la manière dont le public va recevoir ce message.

Quand un groupe comme FM, qui existe depuis 1984, décide de sortir une réédition d’un de ses albums cultes (plutôt même de SON album culte), il y a deux façons d’appréhender la chose : soit ils sont super contents de fêter l’anniversaire de cet album, soit ils se servent de cet anniversaire pour faire un bel évènement marketing.

Vous me rétorquerez à juste titre qu’ils ne mettent pas la mode. C’est vrai. On pourrait citer les Rolling Stones, Metallica, Judas Priest et une kyrielle d’autres groupes qui se sont livrés au même exercice… Sauf qu’à chaque fois, il y a le petit détail qui va donner l’intérêt d’une réédition. Soit un format vinyle, soit une édition limitée, soit des bonus…

Bon. En plus, ce n’est pas comme si FM ne nous avait jamais fait le coup. Ils nous ont sorti il y a 5 ans un live du nom de… Indiscreet 25 (pour les 25 ans de l’album, oui, oui, oui, vous avez bien suivi) ! Du coup, comme ils sont supra-fans de leur propre album, ils fêtent son anniversaire tous les 5 ans et nous sortent tous les 5 ans un album reprenant les titres originaux. Ça s’appelle le culte du souvenir.

Trêve de sarcasmes, examinons attentivement cette réédition. La pochette est exactement la même que celle Indiscreet et celle d’Indiscreet 25, sauf qu’elle est en couleur et s’appelle Indiscreet 30. Jusqu’ici, ça va. On n’est pas perdu.

Côté tracklist, on se retrouve donc avec les 9 titres initiaux, qui ont été pour l’occasion dépoussiérés et remis au goût du jour. On a ensuite 7 bonus, dont une version acoustique du 1er titre de l’album, « That Girl ». Et parmi les 6 autres bonus, une nouvelle version de leur titre « Let Love be the Leader », des reprises de leurs précédents albums, et une seule nouveauté : « Running on empty ». Nouveauté fort réussie, il faut le dire… A se demander pourquoi ils n’ont pas cherché plutôt dans cette direction…

Alors certes, la cure de jouvence de ces titres est plutôt réussie, l’album est agréable et on a plaisir à redécouvrir ces morceaux. Mais il n’empêche que tout cela a le goût de servi, de resservi, de re-resservi, et que la démarche finit par être lassante. Reste aussi à savoir qui va trouver un intérêt à se procurer cet album, mis à part un fan inconditionnel de FM.

Et sinon, vous pouvez aussi avoir envie de vous procurer une vraie nouveauté, et vous en trouverez à coup sûr chez votre disquaire préféré…

Tracklist :

1- That Girl
2- Other Side of Midnight
3- Love lies dying
4- I belong to the Night
5- American Girls
6- Hotwired
7- Face to Face
8- Frozen Heart
9- Heart of the Matter
10- Let Love be the Leader
11- Running on empty
12- Rainbow’s End
13- Shot in the Dark
14- Bad That’s Good In You
15- Love & Hate
16- That Girl (Acoustic Version)

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