Line-up sur cet Album
Russ Anderson - chant Craig Locicero - guitare Steve Smyth - guitare Matt Camacho - basse Mark Hernandez - batterie
Style:
Thrash MetalDate de sortie:
22 Octobre 2010Label:
Nuclear BlastNote de la Soilchroniqueuse (Gwenn): 6/10
Nés en 1980, Forbidden se fait tout d’abord connaître de ses auditeurs sous le nom de Forbidden Evil. Leurs années de gloire sont situées entre 1980 et 1990 au sein desquelles sortent cinq albums remarqués pour leurs solos virevoltants et un Thrash furieux bien à eux. Je me souviens avoir vu « Raw Evil » (Live at The Dynamo), enregistré en 1989, et ça vaut le détour autant au niveau du jeu de scène que de la puissance de leur musique. Nuclear Blast reprend le bébé Forbidden qui se reforme alors sous ce nom… en 2010 avec l’arrivée de Mark Hernandez (Demonica) et Steve Smyth ancien membre de Testament rien que ça. Une reformation à l’heure de toutes les reformations. Je n’ai jamais vu autant de groupes des bonnes vieilles années ressusciter à ce point, certains à la manière des goules d’un Thriller de Michael Jackson, d’autres avec plus de tenue. Qu’attendre alors de Forbidden ? Ma foi, pas tant d’originalité que ça en même temps…
Forbidden, après tant d’années de silence, renaît mis en valeur par un Art Work incisif et sobre, un dessin représentant une tête de mort argentée ornée d’une corne bleue, et d’une corne rouge. Ça mérite d’être clair et de faire un clin d’œil à l’époque préhistorique des pochettes Heavy/Thrash des années 80.
Tous les progrès techniques sont là, je parle ici de son. Aujourd’hui, n’importe quel groupe ne sort pas de son berceau sans mettre en avant une production et des arrangements qui défient la définition de la perfection, et on est tout à fait dans ce contexte avec Forbidden. Exit les aspects raillés, un peu déchirés d’un enregistrement sur une K7 poussiéreuse et capricieuse. A force d’en écouter je ne suis plus impressionnée par cette qualité de son. Tous les instruments passent comme un fil dans du beurre fondu et je ne puis que me concentrer sur le rendu de la musique. Douze pistes furieuses respectant pile-poil les dictats du Heavy et du Thrash. Des structures parfaitement maîtrisées, guitares et riffs rapides et efficaces comme par exemple sur « Immortal Wounds », des accents Metalliciennes sur « Hopenosis » aux aspects plus doux de « Behind the Mask »… j’ai toutefois l’impression que l’intro majestueuse de « Alpha Century » ne tient pas toutes ces promesses. Comment ne pas faire appel à mes souvenirs et comment encore, couper cette juteuse poire en deux, assaisonnée à la fois du roquefort de l’époque « Distorsion », « Green », « Raw Evil », et du non-jusqu’au boutisme de « Omega Wave » ? Trop sucré, ce dessert.
Je cherche encore les failles techniques qui font que mon impression ne va pas de le sens de la puissance, mais je n’en trouve pas, tant la maturité technique de Forbidden n’est plus à prouver. Un morceau comme « Adapt or Die », entre Thrash agressif, Heavy endiablé et rapidité rythmique se veut puissant… mais il manque cependant le truc, le fameux, qui va faire que l’oreille accroche. Et les grappins sont émoussés, les poissons retournent à l’eau. « Swine », par exemple, se voudrait lourd et lent mais arbore un rendu trop Neo selon mon palais audidif. Alors pourquoi ? Trop parfait, rendu trop propre ? Un son d’une brillance telle qu’on ne retrouve plus l’esprit du Thrash ? Peut-être, à vous de le juger. Alors attention, « Omega Wave » est loin d’être dénué d’intérêt, car malgré son manque de créativité il reste tout de même une belle exploitation des sons dans les arrangements et pour un retour en force, c’est plutôt réussi et on aurait pu avoir affaire à un flop. On se console avec la guitare de Craig Locicero…
Que dire de plus… « Omega Wave » est un album à se procurer car les fans de Forbidden devront absolument se faire leur propre idée de cet opus certes un peu fade, mais restant tout de même du Forbidden. J’attends, pour ma part, la suite avec curiosité.
Myspace: http://www.myspace.com/forbiddenofficial
Laissez un commentaire