Note du SoilChroniqueur (Antirouille) : 8/10

Jeune formation de São Paulo, Fossilization nait en 2020 de la rencontre entre V et P. Ces deux-là se sont connus dans Jupiterian, formation de sludge/death/doom metal dans laquelle Vakka officie depuis le début (2013) en tant que chanteur/guitariste et Paulo l’a rejoint derrière les futs depuis seulement 2019. Jupiterian a sorti son dernier album en 2020, Protosapien, chroniqué ici par Arno. Paulo martyrise également sa batterie chez Riffcoven depuis sa création en 2016 et prend le pseudo d’Old One au sein de cette formation de Doom/Stoner Metal.

Fossilization, tu l’auras compris, c’est un multi-instrumentiste, V, qui gère la guitare, la basse, le synthé et les percussions, accompagné d’un batteur, P. Nos Brésilien nous jouent un death doom metal nickel, à quelques détails près. He Whose Name Was Long Forgotten est sortie en digital et en cassette début mars, signé par Transylvanian Tapes, puis en CD ce début avril par Everlasting Spew Records, qui, comme chacun sait, me fait dresser les poils et la queue rien qu’à l’évocation du nom de ce label.

Leur doom death est amené de deux façons. Une première partie lente et fidèle au registre, suivie d’une seconde bien vénère à grand renforts de blasts. Ou alors, une succession de passages rapides et d’autres plus pesants, menant le titre comme sur une montagne russe. « He Whose Name Was Long Forgotten » est de la première catégorie, ça tabasse à mort durant une longue première phase puis la fin sera aussi lente que le rythme cardiaque d’une méduse à jeun (si si !).

Nos deux artistes maîtrisent pas mal le sujet. Leurs parties doom sont puantes, malsaines. Les mélodies sont hyper anxiogènes et tortueuses à souhait. La voix de notre V est trainante, évidement, dans un growl profond et relativement stressant. Les riffs sont grinçants, répétitifs et addictifs. Leurs parties death se font dans le registre old school et dans les règles du style. P se lâche souvent dans des séries de blasts imbuvables, prenant parfois à contre-pieds des mélodies bien plus lentes. Quelques subtiles nappes de synthé achèvent de rendre l’ensemble angoissant.

Petit bémol cependant, le son est trop boueux, la basse vrombissante en devient inaudible. Alors ok, l’ambiance est rendue malsaine mais cet exercice est réalisable avec un son plus… moderne.

Premier essai presque réussi pour Fossilization qui nous propose un album de death doom classique mais plaisant à écouter. On attend avec impatience une suite à ce He Whose Name Was Long Forgotten.

Tracklist :

1.Neanderthal Tomb (05:00)
2.Blight Cathedral (05:09)
3.Caronte (06:04)
4.He Whose Name Was Long Forgotten (03:44)
5.A Deplorable Epoch (05:01)

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