Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Je sais, je sais : quand on aime, on ne compte pas… Quand c’est bon, les attentes sont trop longues… Producteur, presse le pas, car la fan-attitude, ça n’attend pas !
On peut en sortir des camions entiers, de ce genre de citations à deux balles plus ou moins parodiées.
Il n’empêche : depuis 2020 et la création du duo Brésilien Fossilization, il ne se passe pas une année sans une sortie.
Voyons plutôt : un EP “He Whose Name was Long Forgotten” en 2021, le split avec Ritual Necromancy en 2022 et ce “Leprous daylight” cette année.
Pour peu qu’on aime l’univers des deux déjantés de São Paulo, on est gâté ! Et en prime, huit nouveaux titres là où d’autres formations en auraient profité pour nous reglisser ni-vu-ni-connu-j’t’embrouille les titres des précédents enregistrements.
Rien que ça, l’effort est louable et confirme une boulimie créatrice qui fait plaisir à entendre.
D’un autre côté, il ne se passe pas grand chose en matière de sorties depuis 2020 et l’ébouriffant “Protosapien” du côté de chez Jupiterian, groupe Sludge / Doom / Death Metal duquel font partie les deux musiciens de Fossilization. Cela laisse un peu de temps pour composer !

Ne cherchons pas une révolution dans la musique du duo : ça reste un Death Metal des plus crades et putrides, aux instruments sous accordés et au chant d’outre-tombe, légèrement en retrait, qui officie limite dans les infrabasses. Autant dire que, niveau glauquitude, on est servis !
Fossilization alterne les blasts d’une intensité démentielles aux passages Doom et suffocants, avec une facilité qui frôle l’insolence !
C’est en nous tabassant sauvagement la tronche lors des parties (très) rapides que les deux sadiques nous sonnent une première fois, puis en nous étouffant vicieusement sous la lourdeur extrême de leurs parties pachydermiques pour mieux nous achever.
Clairement, les 36 minutes de ces huit titres nous laissent autant en anaérobie qu’avec la sensation qu’un rouleau compresseur nous est passé sur le torse.

C’est que Fossilization ne nous laisse pas le temps de reprendre notre souffle : les titres s’égrènent les uns après les autres avec une noirceur tellement opaque qu’il est inutile de chercher la moindre clarté, et encore moins la moindre once d’optimisme tant il règne une atmosphère angoissante et désespérée de la première à la dernière seconde de ce “Leprous Delight” !

Dépressifs s’abstenir, sous peine de voir votre croque-mort habituel s’enrichir considérablement !

Tracklist :

1. Archæan Gateway (0:55)
2. Once Was God (4:59)
3. Oracle of Reversion (5:02)
4. At the Heart of the Nest (4:24)
5. Leprous Daylight (5:03)
6. The Night Spoke the Tongue of Flames (4:56)
7. Eon (5:40)
8. Wrought in the Abyss (5:36)

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Chronique “He whose name was long forgotten”
Chronique “Ritual Necromansy / Fossilization (split)”
Chroniquue Jupiterian “Protosapien”