Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 9/10

Originaire d’une bourgade située dans la partie ouest de la Hongrie, Frozen Wreath a vu le jour il y a trois ans maintenant. Composé de Zoltán l’instrumentiste et de Roland au chant, le groupe est un projet de black atmosphérique qui s’exprime en magyar, leur langue maternelle ! Après un premier album prometteur, « Memento Mori », sorti en 2021, Frozen Wreath remet le couvert avec « Mea Culpa », opus comprenant sept titres pour près d’une cinquantaine de minutes d’écoute.

Histoire de donner le ton d’emblée, c’est avec « Az én vétkem » signifiant « c’est ma faute » que l’album débute, morceau qui, en dehors de la noirceur des textes évoquant la mort découlant de la détestation de la vie, reste bien sombre dans sa partie musicale, qui alterne avec une mélodie claire et lente, et un fond black classique rythmée par des blasts beat et des tremolo picking ! La voix semble tout droit sortir des entrailles de la terre et a de quoi te foutre les chocottes ! La mélodie principale est captivante et te plonge dans une sorte de léthargie pendant que ton âme, une fois tes défenses affaiblies, se laisse enivrer et emporter. Belle entrée en matière.
C’est sur cette thématique tragique et funeste que se poursuit l’album au milieu d’une atmosphère de dépression et de fin de vie irrémédiable, face à tant de désarroi, que la voix particulièrement railleuse de Roland rend palpable sur « Megrepedt vályogfalak » ! Là encore la mélodie lancinante, lente et parfois quasiment religieuse renforce le désespoir face à la destinée morbide qui s’annonce, l’artwork de la pochette est on ne peut plus explicite sur le sujet !

Morceau le plus long, « Vénülő kezek » (les mains vieillissantes) évoque, toujours dans cette atmosphère glauque et sans ambiguïté, le dépérissement de l’être humain dont la naissance n’est vu que comme le signal d’une mort qui se rapprochera quoi qu’il fasse ! Alternance de musicalité tourmentée et de passages planants plus propices à la divagation de ton âme, ce titre s’avère immersif et il faut lutter pour ne pas sombrer dans les abîmes qui te tendent les bras ! Tout simplement sublime !

« Szabadíts meg a gonosztól » (Délivre-moi du mal) ou encore «Az atya, a fiú » (Le père, le fils) font appel aux croyances religieuses pour conjurer le mal et reconnaître les péchés, dans une sorte d’ultime rédemption avant le trépas vers lequel l’enfer de la vie dirige le mortel en perdition, le tout avec des moments purement épiques d’une intensité musicale remarquable et des breaks somptueux couplés à des chœurs dantesques en arrière-plan !

« Nem felejtek » (Je n’oublie pas) présente un peu moins de relief que les autres titres, de mon point de vue, étant plus linéaire dans sa composition. Les horreurs de la guerre y sont racontées comme étant des cicatrices irréparables du cerveau de celui qui les a vécues !
L’album se termine sur un « Búcsúlevél » (Lettre d’adieu) majestueusement funeste tant sur le sujet évoqué que sur l’atmosphère d’outre-tombe qui plane du début à la fin ! On a le sentiment de suivre un corbillard jusqu’à sa dernière demeure dans l’ambiance lourde que seule une disparition soudaine, imprévisible et incomprise peut donner.

En cette période où l’automne pointe le bout de son nez, nul doute que « Mea Culpa » saura trouver toute sa place dans l’errance de ton esprit, entre la grisaille du ciel et la froideur de la pluie glaçante et quelque part aux abords d’un état dépressif toujours à l’affût de ta moindre faiblesse morale pour assombrir ton avenir ! Merci Frozen Wreath pour cet album de toute beauté, fruit d’une inspiration remarquablement retranscrite !
Tracklist :

01. Az én vétkem (6:55)
02. Megrepedt vályogfalak (6:45)
03. Vénülő kezek (9:45)
04. Szabadíts meg a gonosztól (6:03)
05. Az atya, a fiú.. (5:54)
06. Nem felejtek (4:34)
07. Búcsúlevél (9:22)

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