Note de la SoilChroniqueuse (Migou) : 7/10

Hey ! Vous avez entendu ? Là, au loin….
« Arthouuuuuuuuur ! Couillèèèèèère ! »
Si si, tendez bien l’oreille…
La cuillère, c’est pour touiller le bouillon… et au milieu du bouillon, qu’y trouve-ton ? Des yeux ramenés en un seul.

Quel programme, les amis ! Mais que voulez-vous, les légendes arthuriennes, c’est un peu mon dada de bretonne d’adoption. Et mon côté belge y rajoute le soupçon de dérision qui va bien avec.

– Mémé… pourquoi tu nous parles de ça ?

Ah ben… c’est l’album que j’écoute qui m’envoie dans les limbes de légendes celtes qui fricoteraient avec les écrits lovecraftiens : Oblivion de Gales of Avalon. Le vent qui souffle nous porte les échos lointains de l’île cachée par les volutes de l’oubli. Oubli volontaire, bien entendu. Il ne faudrait pas que la belle Avalon soit dévastée par le tourisme de masse !

Gales of Avalon fait de cette ambiance son violon d’Ingres. Violon et flûte à la mode irlandaise colleraient d’ailleurs parfaitement à l’EP que les canadiens nous offrent en guise d’incantation, Oblivion . Il y a dans les morceaux proposés par le quatuor quelque chose d’enlevé. Quand certains parlent de Black’n Roll, j’avancerais plutôt des accointances, dans les sonorités, dans le rythme et l’ambiance, avec le Punk Rock celtique des Pogues.
Ohhhhh… Je vous vois venir ! On reste bien dans du Metal. Et la grosse voix Death qui vient nous cueillir d’entrée de jeu n’est pas là pour faire de la figuration ! Mais sérieusement, vous n’avez pas la vision d’un pub irlandais dans lequel se produirait un groupe de Death Metal quand tout à coup le pochtron au coin du bar viendrait pousser la chansonnette, façon Shane MacGowan, tant la voix claire fausse ? Et cela est dit sans aucun mauvais esprit. J’adore Shane et son chant terriblement à côté de la plaque, mais sublimement dans l’esprit. Ici, c’est la même… Y a quelque chose qui jure, mais ce n’est pas grave, ça passe crème.

Que ce soit avec l’artwork, cette descente vers l’inconnu, cet œil qui nous attend, nous surveille, ou que ce soit dans les titres « Asylum », « No Going Back », « Paralyzed »… J’étais plutôt partie dans une descente dans la folie lovecraftienne. Et le schéma composal, en mode « boule de neige » (en version thème et variations, si vous préférez), colle à cette énergie. On descend d’un étage à l’autre dans les entrailles de la schizophrénie. On ajoute un degré à chaque fois. On change un petit truc.
Vous voyez où je veux en venir ? Si quelque part, ça colle à l’idée que je m’étais faite au départ du thème, j’ai tout de même ce gros bémol qui me turlupine : j’ai l’impression de passer les quelques 18 minutes de l’EP sur le même titre. Alors qu’il y en a 5 ! J’avais beaucoup moins cette impression sur leur 2ème album, Hope, bien plus varié dans les voix et les riffs.
Niveau prod, on ne peut nier que Gales of Avalon gagnerait à être signé. Une prod un peu plus précise les servirait certainement mieux.

Bref… Gales of Avalon, et son 3ème EP, Oblivion, sont à découvrir. C’est particulier, enlevé, space comme une bière au goût pizza (si si, ça existe !). Mais on y retourne quand même !

Tracklist :

1. Asylum (4:30)
2. No Going Back (3:46)
3. Illumination (3:46)
4. Paralyzed (4:10)
5. Purgatory (4 :13)

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